La fosse commune de Maluku continue de faire la une des journaux. 421 personnes ont été enterrées de façon collective le 19 mars à plus de 100 km de la capitale. Interpellées par les organisations de protection des droits de l'homme depuis une semaine, les autorités ont annoncé qu’une enquête judiciaire était en cours. Un premier rapport a été déposé chez le procureur et le site a été sécurisé. Les autorités affirment n'avoir rien à cacher, mais des interrogations persistent.
La fosse commune de Maluku sera-t-elle exhumée ? C'est toujours la principale inconnue. Les appels en ce sens se sont multipliés ces derniers jours de la part de la société civile congolaise, mais aussi de la communauté internationale. Pour ces derniers, faire des autopsies permettrait de clore le débat sur l'origine de la mort de ces 421 personnes.
La police scientifique congolaise a en tout cas les capacités de mener ces exhumations après une série de formations assurées par la France et l'Allemagne. Mais du côté des autorités, la décision n'a pas encore été prise. C'est au procureur général de la République de le faire. Or, selon l'un des magistrats en charge des investigations, l'exhumation ne sera décidée que si elle est jugée « intéressante » ou « nécessaire » pour les besoins de l'enquête.
Résultat, il appelle les familles qui sont toujours à la recherche de la dépouille de leurs proches tués ou disparus ces derniers mois à venir témoigner dans le cadre de l'enquête. Un appel lancé également aux ONG qui seraient en contact avec certaines de ces familles.
Pendant ce temps, la fosse commune a été sécurisée. Depuis mercredi, un « checkpoint » de la police filtre les allers et venues. Depuis une semaine, les autorités répètent vouloir enquêter « en toute transparence ». Mais, un certain nombre de questions demeurent. La liste détaillée des personnes enterrées dans cette fosse et la date de leur décès n'a pas encore été dévoilée.
Enfin, si le gouvernement assure que trois autres fosses communes ont été créées ces douze derniers mois dans un autre cimetière de la ville, à Mikonga, sur place, deux fossoyeurs interrogés par RFI démentent : aucune trace de fosse commune dans ce cimetière fermé, disent-ils, depuis le mois d'avril 2014.
RFI
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