La RDC a encore du chemin à parcourir concernant l’éducation pour tous. C’est ce qui ressort du lancement du rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2000-2015 (EPT) intitulé : " progrès et enjeux " le vendredi dernier à Kinshasa. La RDC est loin d’atteindre les six objectifs fixés à Dakar en 2000, a fait savoir le directeur du département de la formation à l’EPS François Kubindikilu. Ces objectifs sont l’éducation et la protection de la petite enfance, enseignement primaire universel, compétences des jeunes et des adultes, alphabétisation des adultes, égalité de sexes ainsi que la qualité de l’éducation.

Sur le plan mondial, ce rapport indique que d’immenses progrès ont été accomplis partout depuis 2000. Ce document déplore le fait que malgré tous les efforts entrepris par les gouvernements, la société civile et la communauté internationale, le monde n’a pas réalisé l’EPT.
Cependant, les points positifs sont entre autres, le nombre d’enfants et d’adolescents non scolarisés a chuté de près de la moitié depuis 2000. Aussi, près de 34 millions d’enfants supplémentaires ont pu accéder à l’école grâce à l’accélération des progrès depuis Dakar. Et de noter, les avancées les plus importantes ont été réalisées dans le domaine de la parité entre sexes, notamment au niveau de l’éducation primaire, même si cette disparité persiste dans près d’un tiers de pays disposant de données.

BILAN ENCORE DECEVANT
Selon ce rapport, malgré tous ces progrès, au bout de quinze années de suivi, le bilan est décevant. Ce document note que partout dans le monde, il reste encore 58 millions d’enfants non scolarisés et près de 100 millions d’enfants qui n’achèvent pas le cycle du primaire. Cependant, poursuit la source, les inégalités ont progressé dans l’éducation, le fardeau le plus lourd étant supporté par les plus pauvres et les plus défavorisés. Et d’ajouter, dans le monde, les enfants les plus pauvres ont quatre fois moins de chances de fréquenter l’école que les enfants les plus riches et la probabilité qu’ils n’achèvent pas l’éducation primaire est cinq fois supérieure.
En effet, le rapport indique que les conflits demeurent un obstacle majeur à la scolarité et une proportion importante et grandissante d’enfants non scolarisés vit dans les zones de conflit. Un autre défi est le sous-financement de l’éducation. Nombre de gouvernements ont accru leurs dépenses, mais ils ont rarement donné la priorité à l’éducation dans les budgets nationaux. Et la plupart d’entre eux n’allouent pas à l’éducation les 20% recommandés comme étant nécessaires pour combler les déficits du financement.

QUELQUES MESURES ENVISAGEES POUR LE POST-2015
Le rapport mondial de suivi de l’EPT 2000-2015 a formulé une série de recommandations. Il s’agit notamment de mettre davantage l’accent sur l’éducation et la protection de la petite enfance, de mettre tout en œuvre pour que les enfants achèvent des études primaires, permettre à tous les adultes d’exercer leur droit d’apprendre à lire, écrire et compter, investir dans la qualité de l’éducation ainsi qu’accroitre le financement de l’éducation et affecter les ressources aux plus marginalisés.
Ainsi, le rapport envisage entre autres pour post-2015, l’ouverture de classes pré primaire, pour accueillir les enfants de 5 ans n’ayant pas bénéficié de l’enseignement pré primaire ; l’application effective de la loi-cadre de l’enseignement en rendant l’enseignement primaire gratuit et obligatoire ; réhabilitation, construction et équipement d’écoles surtout en milieu rural ; l’ouverture de filières professionnelles novatrices tant au niveau formel que non formel ainsi que l’amélioration des conditions de travail et relèvement du niveau de qualification des enseignants par le renforcement de la formation initiale et continue.

PRIVILEGIER LA GRATUITE DE L’EDUCATION
Le représentant de l’UNESCO en RDC a indiqué que les défis et enjeux futurs formules par les acteurs et responsables de l’Education prennent en compte les objectifs suivants. Il s’agit de faire de la qualité le point d’entrée de toutes les activités d’éducation et de formation ; définir des politiques cohérentes et pertinentes, en privilégiant la gratuité de l’Education, l’Education inclusive en faveur des enfants marginalisés, l’intensification de l’enseignement des sciences, de la technologie et des mathématiques ainsi que l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’Education. Aussi, l’utilisation des Langues Nationales, l’éducation au VIH et à la Paix, la généralisation de l’alphabétisation intégrée et participative notamment des femmes ; et, renforcer les budgets alloués à l’Education afin de porter à 20% et plus le niveau de financement de l’Education par les Etats ;
Pour Abdouhamane Diallo, l’effort de mobilisation demeure un défi majeur. A ce sujet, l’UNESCO estime que cet effort soit poursuivi sur un élan de concertation permanente, s’ils tiennent à ce que les générations futures soient préparées et mieux outillées pour relever les nombreux défis auxquels le Monde ne cesse de se confronter et pour lesquels l’Education constitue une des réponses plausibles.
Par ailleurs, le patron de l’UNESCO en RDC a fait savoir que le lancement du Rapport Mondial 2015 de suivi de l’EPT se veut un point de départ pour configurer les défis de la période Post-2015 et ensemble ils doivent y faire face.
Néanmoins, il a rassuré qu’il ne faut pas sous-estimer certains des progrès réalisés. En 2015, le suivi des progrès de l’éducation depuis Dakar s’est lui aussi amélioré et développé.
Selon lui, la RD Congo a été choisie par l’Equipe du Rapport Mondial comme site du lancement officiel de ce rapport en Afrique centrale. " Cette reconnaissance rejoint celle exprimée à l’endroit de la RDC par la Directrice Générale de l’UNESCO, Madame Irina Bokova et par l’Honorable Gordon Brown, Envoyé Spécial des Nations Unies pour l’Education lors de leur visite conjointe à Kinshasa en Décembre dernier.
Les deux éminentes personnalités avaient salué les actions des autorités congolaises dans le domaine de l’éducation et avaient en même temps renforcé leur plaidoyer en faveur d’une Education de qualité pour tous ", a fait remarquer Abdourahamane Diallo. Ensuite, ce fonctionnaire des Nations unies n’a pas manqué de souligner les efforts consentis par l’ensemble des autorités congolaises pour les réalisations dans le domaine de l’Education. Et de mentionner que les progrès accomplis dans ce secteur ont été reconnus et salués par l’ensemble des partenaires de la RD Congo lors de la récente visite au pays au début du mois d’avril, de laPrésidente du partenariat Mondial pour l’Education, Madame Alice Albright.



IL FAUT AU MOINS 25% DE BUDGET NATIONAL POUR L’EDUCATION
Le Coordonnateur national de la Coalition nationale pour l’Education pour tous, CONEPT, Jacques Tshibalanga a invité le gouvernement à honorer ses promesses concernant la gratuité de l’enseignement primaire sur toute l’étendue du territoire national. D’après lui, la CONEPT est déterminée à exiger au gouvernement de la RDC à tenir ses promesses concernant l’EPT bien qu’elle reconnait qu’aucun objectif fixé en 2000 ne sera atteint au pays. Cela, malgré les progrès enregistrés.
A cette occasion, la CONEPT a lancé la campagne " voter pour l’éducation inclusive et équitable ", afin de stimuler le gouvernement à allouer au moins 25% de son budget national à l’éducation.

Mathy MUSUA







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