*Aux Protestants, Kimbanguistes et Catholiques, la liste de confessions religieuses consultées, s’est favorablement allongée hier, au Palais de la Nation, à la lisière de la Gombe, où l’on a vu également deux autres délégations constituées, chacune, des Représentants des Musulmans et Salutistes, réaliser, à leur tour, un tête-à-tête de plusieurs minutes, avec Joseph Kabila Kabange. ‘’Dialogue, élections, paix, consensus, calendrier global, social et développement… ont été des mots clés évoqués, lors de cette bacchanale politique à la congolaise, sous l’initiative présidentielle diversement interprétée, surtout, au niveau de l’Opposition, désormais, divisée. Aujourd’hui encore, la série va continuer. D’autres princes d’églises sont attendus. Puis, ce sera le moment de passer à l’étape des Chefs coutumiers, des mouvements associatifs, des partis et regroupements politiques. Enfin, les ambassadeurs et Chefs des missions diplomatiques seront, eux aussi, consultés. Le tout se passera tout au long de cette semaine. Après, Kabila se retirera, pour délibérer, avant de s’y prononcer, si tout va bien, vers le 30 juin prochain.

Ciel brumeux, température au sol oscillant autour de 28°C et ambiance décontractée, le Palais de la Nation, à Kinshasa, à la Gombe, s’est transformé hier, lundi 1er juin 2015, en un véritable lieu d’échanges d’idées constructives sur l’avenir de la RD. Congo. Joseph Kabila Kabange, apparemment, très confiant en la justesse de sa démarche, y a reçu, tour à tour, des chefs des confessions religieuses, toutes tendances confondues. Protestants, Kimbanguistes, Catholiques, Musulmans et Salutistes ont été valablement représentés, lors de ces consultations axées essentiellement sur la tenue, dans les tout prochains jours, d’un ‘’Dialogue’’ en vue de baliser la voie pour l’organisation, le moment venu, des élections apaisées en RD. Congo.

Dialogue structuré ?

Mgr Marini Bodho, à la tête de sa délégation de l’église Protestante, était le premier à ouvrir le bal de cette série de rencontres. Il a déclaré, au sortir de l’audience, qu’il appréciait, à sa juste valeur, l’initiative du Chef de l’Etat. Et que ce qui compte, pour lui et son monde, c’est de privilégier l’essentiel. C’est-à-dire, pour les enjeux à venir, ce sont les élections apaisées. ‘’En tant qu’hommes d’église, notre rôle est de prier pour notre pays et notre peuple. Mais aussi, de proposer des solutions lorsque les autorités en ont besoin, comme c’est le cas maintenant. Nous avons dit au Président de la République qu’il est plus important de privilégier les consultations que de tenir un « dialogue structuré » du genre conférence nationale souveraine ou Sun City qui coûterait inutilement du temps et de l’argent au Trésor Public. Que le peuple congolais garde son sang froid, en attendant le résultat de ce qui se passe, ici. Nous sommes pour la paix’’, a-t-il soutenu, avant d’ajouter que ‘’l’église protestante est pour le dialogue, si celui-ci peut favoriser la paix. Elle est également pour le respect des institutions et pour la tenue des élections transparentes dans notre pays’’.

Respect de l’Etat

Pour sa part, Simon Kimbangu Kiangani, Chef Spirituel des Kimbanguistes qui, pour la circonstance, s’est exprimé en lingala, a dit que c’est un moment important de l’histoire de la RD. Congo. Pour lui, en effet, c’est depuis 1921 que ce pays fait face à des crises et problèmes récurrents. D’où, ‘’Tolingi kimia’’, entendez-là, ‘’nous voulons la paix’’. ‘’Totosa l’Etat’’, en d’autres termes, ‘’Respectons l’Etat’’, a-t-il lâché, en substance. Comme pour dire, en outre, qu’il n’avait aucun intérêt à ne pas répondre à l’appel du Président de la République, Joseph Kabila. L’inverse est aussi possible. ‘’Si l’église a un problème, je reviendrai aussi vers l’Etat’’, a-t-il conclu.

Respect des délais constitutionnels

Léonard Santedi, parlant au nom de la délégation d’Evêques membres de la CENCO, a révélé que les échanges avec le Président de la République ont tourné autour du dialogue et du processus électoral. A ce sujet, le dialogue est un facteur clé de la construction de la démocratie. Mais que tout doit se passer dans l’ordre et dans le respect des règles et dispositions constitutionnelles. Il a, particulièrement, insisté sur le respect des délais constitutionnels. Un consensus autour du calendrier électoral serait d’un atout majeur à l’amélioration du climat et à la sérénité des esprits, avant la tenue des élections prévues, pour les exercices 2015 et 2016, en RD. Congo.

Paix et consensus

Les deux dernières confessions qui, pour la première journée d’hier, ont bouclé les consultations, sont revenues sur le mot ‘’paix’’ et ‘’consensus’’. Les musulmans et les salutistes ne s’en offusquent pas. Au contraire, l’une et l’autre, de ces deux importantes églises, partagent les mêmes convictions. Le Chef des musulmans a dit, à propos du dialogue, que c’est l’unique voie à explorer, pour mettre un terme au florilège de contestations enregistrées, après la publication du calendrier global, le 12 février 2015. Plus loin, la Grande dame aux épaules galonnées, la Responsable des salutistes, a réitéré sa foi en l’unité des congolais autour d’une vision commune, pour la paix et la protection de la RD. Congo. ‘’Nous espérons que les congolais se mettront ensemble autour d’une table, pour discuter et s’entendre. L’avenir de notre pays en dépend’’, a-t-elle laissé entendre.

Perspectives

Ce mardi, 2 juin, l’agenda du Chef de l’Etat sera de nouveau bousculé. Car, comme prévu, il poursuivra avec les consultations. Au programme, il est fait état de ses rencontres avec les autres confessions religieuses restantes. Puis, avec les Chefs Coutumiers. Les partis et regroupements politiques, les mouvements associatifs ainsi que les ambassadeurs et Chefs des missions diplomatiques sont attendus, selon le calendrier établi, à cet effet, par le Protocole d’Etat. A la fin de ces consultations, Joseph Kabila, après avoir mûri le contenu de toutes les propositions, jugera si ou non, le dialogue est opportun ou, à la limite, il se contentera de faire l’économie de toutes les propositions issues des consultations, dans un discours à la nation. Ce sera, peut-être, vers le 30 juin, selon plusieurs analyses recoupées.

LPM




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