Les analystes prédisaient une semaine très surchargée pour le Président de la République, les événements de la journée d’hier, jeudi 25 juin 2015, en ont donné la preuve, si besoin en était encore. Joseph Kabila était à l’aéroport de N’Djili où il a procédé à une double inauguration de l’aérogare modulaire internationale et de la nouvelle Tour de contrôle. Le week-end, il est fort propable que le Président coupe le ruban du nouvel immeuble du Gouvernement à la Place Royal. Commentaire d’un journaliste, Joseph Kabila a plusieurs fers au feu. Il faisait certainement allusion aux épuisantes Consultations politiques que mène le Président depuis plus de trois semaines.
L’aérogare, d’une superficie de 10.000 m², dispose d’une capacité annuelle d’environ 1 million de passagers avec 17 points d’enregistrement au départ, 2 carrousels de livraison de bagages, ainsi que 10 modules assemblés conformes aux normes en vigueur exigées par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale. La nouvelle Tour de contrôle mesure 32 mètres. Une hauteur suffisante pour assurer correctement le contrôle des aéronefs dans l’espace aérien. On y trouve un centre de contrôle régional, un simulateur destiné aux exercices de simulation, deux bureaux techniques, une caserne anti-incendie, quatre groupes électrogènes et deux onduleurs.
Joseph Kabila a quelque peu modifié le programme initial qui voulait que toutes les grandes réalisations du Gouvernement soient inaugurées le 30 juin 2015, question de mettre le cap vers l’émergence. La délocalisation à Matadi du défilé de la fête nationale pourrait être à l’origine du changement de programme. Le week-end, il est fort propable que le Président coupe le ruban du nouvel immeuble du Gouvernement à la Place Royal. Commentaire d’un journaliste, Joseph Kabila a plusieurs fers au feu. Il faisait certainement allusion aux épuisantes Consultations politiques que mène le Président depuis plus de trois semaines. Des Consultations censées donner maissance au Dialogue national qui viendrait résoudre les problèmes posés par le calendrier électoral, la sécurisation du processus électoral, le financement des élections, l’enrôlement de nouveaux majeurs et le rôle de la Communauté internationale. Le Président de la République n’a pas ecarté la possibilité d’inscrire d’autres sujets au menu des discussions, le cas échéant. Le 16 juin dernier, il a écrit aux Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat pour leur demander de convoquer une session extraordinaire du Parlement. Une session à haut risque comme celle de janvier sur la loi électorale. Début juillet, les parlementaires vont examiner et adopter trois textes de loi. Le projet de loi portant Répartition des sièges aux locales, la loi sur le Statut des chefs cutumiers, ainsi que la loi sur la limitation des pouvoirs entre le pouvoir central et les Entités territoriales décentralisées. Les chefs des partis d’Opposition représentée au Parlement ont menacé de boycotter la session extraordinaire au motif qu’elle ouvre la voie au glissement. Sécher les plénières est une stratégie qui marche pour l’Opposition parlementaire. En pleine session ordinaire de mars, les Députés se réclamant de l’Opposition avaient suspendu leur participation aux travaux de l’Assemblée nationale pour contraindre le Bureau de rénoncer au blocage des motions de défiance visant les membres du Gouvernement ou les mandataires par des motions incidentielles. Il reste que la stratégie de boycott ne fait pas l’unanimité au sein de cette opposition dite plurielle. Il y en a qui n’apprécient pas trop la manière dont les chefs des partis ont pris la décision. Des arguments à la fois juridiques et politiques sont développés par certains élus de l’Opposition pour se soustraire au mot d’ordre de boycott. On dit, par exemple, que le mandat de Député n’est pas impératif, chaque élu devant rendre des comptes à ses électeurs. Il y a surtout des motifs économiques et financiers. Les élections approchent. Il est prudent de se remplir les poches, on ne sait jamais. Pendant ce temps, le processus électoral est bloqué avec un calendrier qui prend du retard. La CENI n’est pas encore en mesure de publier les listes définitives des calendriers aux provinciales. L’affaire des doublons fait perdre énormément du temps à la Centrale électorale. On craint une éventuelle modification du calendrier électoral. Il n’est pas à exclure qu’à défaut d’un compromis politique, la Cour Constitutionnelle entre en action pour dépanner une CENI en difficulté. Le jeu est dangereux dans la mesure où certains acteurs au processus électoral, exaspérés, pourraient exiger la restructuration de la CENI pour absence des résultats.