Pour le Futur du Congo , Maj Kisimba : ‘‘oui au dialogue préventif, non au dialogue curatif’’ !

La semaine qui s’achève a été, particulièrement, marquée par les consultations initiées par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange. Ce sondage national, croit-on savoir, pourrait déboucher sur le dialogue national, réclamé à foison par la classe politique et la société civile, mais rejeté par d’autres, pour des raisons diverses. Même s’il n’a été à la rencontre du Raïs, du moins jusqu’ici, Maj Kisimba, en acteur politique, n’est pas resté en marge. Cet avocat et Ministre Honoraire des Affaires Foncières soutient, manifestement, la démarche du Président de la République, dans une analyse furetée, Kisimba fils donne un véritable enseignement sur le dialogue. Mais, pas n’importe lequel. «Aucune démocratie ne peut marcher sans dialogue. Au demeurant, le dialogue est l’expression d’une démocratie arrivée à maturité. Mais, ce dont notre pays a plus que jamais besoin, c’est d’un dialogue préventif et non de ces dialogues curatifs dont la RDC est championne», déclare-t-il. Qui, plus est, ajoute que «Si c’est sur la base de l’intérêt général et du futur du Congo, on peut dialoguer à tout instant».

Maj Kisimba est d’avis que la RDC souffre de ces dialogues dictés par des crises ou par des stratégies individuelles. Luluabourg, Palais de marbre I et II, Sun City …autant de forums où les Congolais ne se sont parlés que pour régler des crises ponctuelles, rappelle-t-il. Ce, avant d’indiquer que, logiquement, à 55 ans d’âge, les congolais de devraient, nullement, continuer à tourner en rond au gré des dialogues curatifs.

Le dialogue préventif, renseigne-t-il, est celui qui permet au pays de se projeter dans le futur, au-delà des considérations du genre 2016. Que faisons-nous aujourd’hui pour devenir quoi dans 10 ou 15 ans ? Quel Congo mettre sur orbite pour des générations futures ? Autant de questions de fond qui, pour Kisimba fils, nécessitent la tenue du Dialogue, le dialogue préventif.

Les gens doivent dialoguer constamment

Les gens doivent dialoguer constamment, préconise ce brillant Ministre des affaires foncières. ‘‘C’est le dialogue qui révèle les hommes d’Etat. A savoir comme le disait si bien l’ancien Premier ministre britannique de légende Winston Churchill, un homme politique est celui qui est préoccupé par son élection future tandis qu’un homme d’Etat pense à la génération future’’, paraphrase-t-il. Et donc pour Maj Kisimba, c’est donc sur base de l’intérêt général et, partant du futur du Congo qu’on devrait pouvoir dialoguer et cela, à tout instant. Visionnaire, doté d’un background suffisamment prouvé, Maj Kisimba souligne que les «élections ne riment ni avec révolution, ni avec table rase. Au terme du cycle électoral, il est des personnes ou des personnalités qui seront réélues. Quel soit le cas de figure. Ainsi, les résultats des élections à venir peuvent créer des situations de cohabitation. Que ferions-nous dans ce cas de figure. Si non dialoguer». Voilà qui justifie, une fois de plus, sa théorie du dialogue permanent.

Dialogue et Concertations

Le dialogue, selon Maj Kisimba, ne signifie pas effacer les résolutions des Concertations. D’ailleurs, ces résolutions sont en train d’être appliquées : la loi d’amnistie, la nomination des Conseillers spéciaux du chef de l’Etat en charge de lutte contre les violences sexuelles, contre la corruption…

Puissant dans l’expérience internationale, Maj Kisimba relève que, malgré les positions tranchées des Israéliens et des Palestiniens, ces deux protagonistes n’arrêtent de dialoguer. Bien plus, aux Etats-Unis, pour faire passer l’Obamacare, le Président démocrate a dû dialoguer avec les Républicains. Bref, conclut Maj Kisimba, le dialogue est le socle de la démocratie.

Rappelons que ce samedi 6 juin 2015, il va faire sept ans, jour pour jour, depuis qu’un géant du barreau comme de l’espace politique congolais tirait sa révérence. Le bâtonnier Honorius Kisimba Ngoy, le Défunt père de Maj, c’est de lui qu’il s’agit, était un homme de dialogue. Et, de ce fait, il a été de tous les dialogues post 1990. Cette analyse de Maj, en ce moment précis de la commémoration de ce douloureux anniversaire, c’est notre point de vue, est un véritable hommage à l’ancien Ministre de Justice, le regretté Honorius Kisimba Ngoy.

La Pros.