Il ne reste plus que quelques jours pour que les gouverneurs des provinces démembrées quittent définitivement leurs postes de travail. Au Katanga, sourire aux lèvres, Moïse Katumbi Chapwe, à la tête de cette province cuprifère depuis 2007, s’apprête à abandonner ses fonctions avec fierté dès lors que son remplaçant sera connu. Comme quoi, tout mandat a un début et une fin. L’ayant très bien compris, Moïse n’hésite pas de fixer l’opinion que dans la vie, ’’il faut savoir partir’’, parfois même quand l’on a encore besoin de vous. Et d’enchérir, «Je pars avec fierté pour respecter la Constitution qui, pour moi est sacrée».

Il l’a déclaré au cours d’un point de presse à l’issue duquel, il a défendu le bilan de son mandat à la tête de cette vaste province. Ce, au lendemain de l’approbation par les députés provinciaux du Katanga, le jeudi dernier, du rapport de la Commission chargée d’organiser le démembrement de ce territoire dans le cadre d’une réforme administrative prévue d’il y a longtemps par Kinshasa.

Moïse Katumbi estime qu’il laisse le Katanga dans un état magnifique, en mettant en avant le fait que celui-ci était le premier contributeur au budget de l’Etat congolais. Il est crédité d’avoir joué un rôle important dans la renaissance de l’industrie minière katangaise; qui était exsangue à l’issue de la deuxième guerre du Congo (1999-2003). Ainsi, grâce aux fabuleux gisements du Katanga, la RD-Congo est aujourd’hui le premier producteur mondial de Cobalt et dispute avec la Zambie voisine, la place de premier producteur africain de cuivre.

A tout prendre, le propriétaire de la célèbre équipe de football TP Mazembe de Lubumbashi (la deuxième ville du pays), quitte son fauteuil la tête haute.

Bon nombre de compatriotes voient en lui un potentiel candidat à la présidentielle 2016. Car, disent-ils, il a, à la fois, le moyen et le charisme.

Son entourage ne cesse de crier haut et fort qu’il a imposé un salaire minimum dans sa province et a contraint les entreprises minières à transformer sur place les minerais extraits du sol katangais afin d’y créer de la valeur ajoutée plutôt que d’exporter des matières premières brutes.

Plus agricole que minier, la moitié nord du Katanga reste néanmoins parmi les zones les plus déshéritées d’un des pays les moins développés au monde.

A en croire Moïse Katumbi, il aurait pu faire plus pour sa province si le Katanga avait pu récupérer du gouvernement central 40% des recettes fiscales qu’il dégage, comme le stipule la Constitution.

Inscrite dans la Constitution de 2006, la mise en place des nouvelles provinces a été relancée fin février par une loi prévoyant le maintien de cinq provinces existantes et le découpage des six autres en 21 nouvelles entités.

Eugène Khonde





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