En organisant ce débat, les initiateurs ont voulu que le peuple congolais soit, d’abord, informé de la situation dangereuse qui guette la nation. Ensuite, pour qu’il soit amené à prendre conscience de ses responsabilités, par une mobilisation tous azimuts pour éviter que cette nouvelle forme d’esclavage se répète en ce 21ème siècle en RDC. Pour faire face à cette lutte, ils se sont appuyés sur les médias, qu’ils considèrent comme des instruments puissants de propagande, pour diffuser les informations librement, en évitant de se pencher sur une certaine couleur politique. Dans son exposé, le DG du Groupe de presse Le Potentiel, Freddy Mulumba a rappelé qu’il y a des décennies, le peuple congolais a été roulé dans la farine par manque d’informations nécessaires. Mais, aujourd’hui, avec l’arrivée de nouvelles technologies de l’information et à travers les réseaux sociaux, le peuple de la RDC doit être suffisamment informé de tous les projets qui minent sa souveraineté, pour que jamais ne se répète l’esclavagisme. « Tous les peuples du monde se libèrent, pourquoi pas la RDC ? », s’est-il interrogé, à haute et intelligible voix.
Il a annoncé, par ailleurs, l’existence d’un projet qui consisterait à modifier la carte de la République Démocratique du Congo. C’est ça la balkanisation, confirme-t-il. Ce plan de diviser la RDC vise notamment, à protéger les intérêts financiers des lobbies politiques occidentaux, en sapant la souveraineté nationale et le pouvoir de l’Etat, afin de le maintenir empêtré dans la violence et le sous-développement. Cela, en vue d’exploiter à souhait, les ressources naturelles. Pour empêcher la réalisation de ce macabre projet, il a invité le peuple congolais à la vigilance. Car, insiste-t-il, si la population congolaise est mieux informée et debout, rien de ce genre ne se fera.
Cet appel à la prise de conscience a été fait, non seulement, aux médias, mais surtout, à la classe politique et à la Société civile, afin de changer des stratégies pour qu’aucune borne de la RDC ne soit déplacée. « Dieu n’a pas créé le peuple congolais pour être dominé par qui que ce soit. Il est temps pour libérer l’imaginaire du peuple congolais ou, mieux, de l’Africain », a déclaré le conférencier Freddy Mulumba. ‘’Que les politiques puissent lire les signes du temps : éviter la deuxième traite négrière’’, a-t-il ajouté. « L’information étant démocratisée, utilisez même les réseaux sociaux pour communiquer avec le peuple », a-t-il insisté.
Les idées de tous les intervenants ont convergé vers l’organisation de l’Etat et à travers elle, les Forces armées de la République Démocratique du Congo. « Je n’ai jamais entendu le Premier ministre s’intéresser aux problèmes de la Défense nationale, même si le Président préside le Conseil supérieur de la défense », a déclaré le Général Malu-Malu, au sujet de la guerre d’usure. Il n’a pas compris que 25.000 hommes soient sur le terrain des opérations pour traquer 300 rebelles. Pour terminer cette guerre, le Gouvernement doit prendre ses responsabilités. Sinon, la partie Est de la RDC partira, a souligné le général.
S’agissant des îlots de stabilité constitués dans le territoire jadis occupés par les groupes armés et libérés par la Fardc et les casques bleus, les conférenciers en sont inquiets. D’autant plus qu’ils sont sujets à controverse, avec des infrastructures construites. Alors que les Ong assurent le mieux-être des populations, les groupes armés continuent à violer, tuer dans ces îlots sous la barbe de la Monusco et des Fardc. C’est là que les débats ont abouti à l’idée de se prendre en charge, sans suivre la recette de la Yougoslavie et du Soudan, que l’Occident tente de proposer.
Peter Tshibangu