Le 30 juin, le Président de la République a évoqué l’éventualité d’un dialogue politique pour régler la question du calendrier électoral, le financement des élections, la sécurisation du processus électoral et l’enrôlement de nouveaux majeurs. Plus d’un mois après, on ne voit rien arriver. Les Consultations présidentielles, ouvertes en juin, n’ont pas encore été clôturées, du moins officiellement. En même temps, le processus du découpage territorial progresse. 21 nouvelles provinces ont vu le jour. L’organisation des élections provinciales marque le pas. Le projet de loi portant répartition des sièges a fait voler en éclats l’unité de deux chambres du Parlement. Contrairement à la séance d’ouverture de la session parlementaire extraordinaire, le 4 juillet, l’Assemblée nationale et le Sénat ont, chacun, choisi un jour différent. Au Sénat, la clôture est intervenue deux jours plus tôt que prévu, soit le vendredi 30 juillet. A l’Assemblée nationale, la session a officiellement pris fin le dimanche 2 août. Députés et Sénateurs se sont séparés sur fond des divergences autour du sort à réserver au projet de loi sur la répartition des sièges aux locales et municipales. Les commentaires versés dans la presse locale, par les Députés, n’ont pas été tendres à l’endroit des Sénateurs. On leur a attribué tous les noms d’oiseaux. Leur tort, c’est de n’avoir pas voté à une majorité qualifiée le projet de loi en question. Ils n’étaient que 47 à avoir exprimé un vote positif. Deux ont voté non et 13 abstentions. 42 Sénateurs avaient préféré séché la plénière. Conséquence, le projet de répartition des sièges aux locales a connu un couac. Colère et incompréhension au niveau de l’Assemblée nationale. Des ténors de la Majorité parlementaire ont sorti la rhétorique la plus violente. Certains ont proposé l’application des dispositions de l’article 135 de la Constitution. Lequel met en place les mécanismes de règlement des conflits entre les deux chambres. En effet, lorsque, par suite d’un désaccord entre les deux Chambres, un projet ou une proposition de loi n’a pu être adopté après une lecture par chaque Chambre, une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion est mise en place par les deux Bureaux. Le texte élaboré par la commission mixte est soumis pour adoption aux deux Chambres. Si la commission mixte paritaire ne parvient pas à l’adoption d’un texte unique ou si ce texte n’est pas approuvé dans les conditions prévues à l’alinéa précédent, l’Assemblée nationale statue définitivement. En ce cas, l’Assemblée nationale peut reprendre soit le texte élaboré par la commission mixte paritaire, soit le dernier texte voté par elle, modifié, le cas échéant, par un ou plusieurs des amendements adoptés par le Sénat. Pour les têtes d’affiche de la Majorité, la longue procédure évoquée ci-haut n’a pas sa raison d’être. Le Sénat n’ayant pas rejeté le projet de loi. C’est ainsi que le Président du Bureau de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a beaucoup insisté sur la version du texte adoptée par la Commission PAJ du Sénat. Chacun y va de son interprétation. Pendant ce temps, Léon Kengo, Président du Sénat, notait que le projet de loi sur la répartition des sièges ne pouvait être considéré comme adopté. Depuis, les conversations sont très animées dans les rues de Kinshasa. Repris à l’ordre du jour des travaux de la session extraordinaire, le Règlement intérieur réaménagé de l’Assemblée nationale n’a pas été adopté. Aubin Minaku a expliqué cette situation par le boycott de l’Opposition parlementaire. Mais, ce boycott n’a pas eu d’effet sur la procédure d’adoption du projet de loi répartissant les sièges. La Majorité s’est assumée. 311 Députés nationaux sur les 313 présents ont dit oui, deux seulement ont rejeté le texte. Aucune abstention signalée. Toutefois, cela apparait comme une victoire en demi-teinte.
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