Il s’appelle Patrick-Thierry-André Kakwata Nguza. Il siège à l’Assemblée nationale pour le compte de la circonscription électorale de Kolwezi, dans la nouvelle province de Lualaba. Elu indépendant, il a signé la Charte de la Majorité Présidentielle. Désormais, il dirige un parti politique dénommé Mouvement des Réformateurs Libéraux, MRL en sigle. Kakwata Nguza a repris le bâton de pèlerin pour évangéliser sur les réalisations du Président Joseph Kabila avec son Gouvernement sous la férule de Matata Ponyo Mapon. Il ne veut pas que d’autres le fassent à sa place, convaincu du fait que le pays n’a pas connu autant d’inaugurations en série, depuis plusieurs décennies.
Patrick-Thierry-André Kakwata Nguza, reçu, mardi 11 août 2015, à la rédaction centrale de La Prospérité, refuse de se taire, ni bander les yeux devant les réalisations du Président Joseph Kabila. Il s’est assigné, sans que personne ne le lui demande, la mission de répandre la bonne nouvelle sur les ouvrages qu’inaugure Kabila. Pêle-mêle, il cite l’aérogare modulaire et tour de contrôle moderne à l’aéroport international de N’djili, la modernisation de l’aéroport de Goma, l’aéroport de Loano à Lubumbashi, l’immeuble intelligent abritant l’Hôtel du Gouvernement, l’achat d’un nouvel aéronef pour la société Congo Airways, etc. Député élu à Kolwezi, Kakwata Nguza, insiste beaucoup sur le pont d’une capacité de 100 tonnes jeté sur la rivière Lualaba. Géologue de formation, c’est d’ailleurs ce qui lui a valu sa désignation comme 1er Vice- Président de la Commission Environnement, Ressources naturelles et Tourisme à l’Assemblée nationale, Kakwata connaît très bien l’importance du pont Lualaba dans le développement économique de la nouvelle province du même nom. La traversée y était très difficile. Dans les temps relativement lointains, il fallait prendre un bac à tour de rôle. Le Député Kakwata apprécie, à sa juste valeur, l’achat de nouvelles locomotives devant permettre la relance de la SNCC que le Directeur général Ilunkamba cherche à transformer en une banque. Ajouter à cette liste, non exhaustive, la construction du Parc agroindustriel de Bukanga- Lonzo. Sur la question du processus électoral, le Député de Kolwezi préfère laisser la CENI faire son travail. S’agissant du dialogue annoncé, il n’y trouve aucun inconvénient. C’est, dit-il, en principe chaque jour que l’on doit dialoguer pour le bien du pays, afin de préserver les acquis.
La Prospérité (La Pros.) : Que pouvons-nous retenir comme message après votre passage dans notre rédaction ?
Patrick-Thierry-André Kakwata Nguza (PKN) : Nous avons assisté à beaucoup de réalisations en un temps record et en un bloc. De telles réalisations ne se sont jamais produites dans notre pays, la RDC. Beaucoup d’innovations dans un intervalle de six mois. En moins d’une année, que d’infrastructures construites, terminées et inaugurées ! Ces réalisations nous interpellent tous. Se taire serait une marque d’ingratitude. En signe de gratitude aux réalisations du Président et de son Gouvernement, il nous faudrait dire simplement merci. Quand une personnalité a fait un bon travail, le mieux à faire, c’est de le remercier. Savoir reconnaitre le bienfait et encourager celui qui pose des actes importants pour le développement du pays, relève de la courtoisie la plus élémentaire. Il ne faut pas toujours décourager les gens et casser le bel élan. La vision du Chef de l’Etat a porté ses fruits. Personne ne peut le nier, objectivement.
Son projet de moderniser le Congo est, quoiqu’on dise, réaliste.
Il n’y a pas longtemps, une opinion disait qu’elle ne voyait rien et maintenant la donne a changé. La population commence à s’en rendre compte. Nous n’oublions pas qu’il y a des exécutants de la vision du Chef de l’Etat. Pourquoi ne pas dire merci à cette équipe-là ? Pourquoi ne pas encourager les membres de l’équipe pour les pousser à continuer sur la même lancée ?
La Pros. : Faites-vous allusion au Premier Ministre ?
PKN : le Premier Ministre ne travaille pas non plus seul. Il a toute une équipe derrière lui. Matata Ponyo mérite aussi les félicitations adressées à Kabila. Les institutions du Gouvernement travaillent dans un bloc, sous l’impulsion de Joseph Kabila. Pas besoin de dissocier. C’est une complicité qui promet de l’avenir. Hier, on ne parlait que d’un Congo instable. A ce jour, la stabilité macroéconomique ne fait l’ombre d’aucun doute.
Il n’y a pas longtemps, les gens criaient qu’ils ne vont pas manger les cadres macroéconomiques. Voyez-vous, c’est maintenant le tour du social. On a crié qu’on ne va pas manger les routes, mais les routes vont nous permettre à dégager les produits agricoles. Ainsi, renflouer les grandes villes en denrées alimentaires.
J’ai été élu Sénateur indépendant, puis Député indépendant. Mais, j’ai signé un pacte comme personnalité indépendante. Je partage mon idéologie avec la Majorité Présidentielle. En ma qualité de Député, si quelque chose de bon est fait, je le reconnais et je dis merci. Si, par hasard, rien de bon n’est fait, j’use des pouvoirs de contrôle que me donne la Constitution. Alors, je vais sanctionner quand il le faut.
La Pros. : Quelles sont les réalisations de Kabila qui vous impressionnent tant ?
PKN : Nous avons l’Hôtel du Gouvernement, l’aérogare moderne de l’aéroport de N’djili, la Tour de contrôle de l’aéroport de N’djili, l’aéroport de Lubumbashi, l’aéroport de Goma, les 18 locomotives, le Pont Lualaba, etc.
La Pros. : On dit que ces réalisations sont extrabudgétaires. Quel commentaire faites-vous ?
PKN : J’ai un principe de respecter les opinions des gens. Il reste que ceux qui affirment de telles choses doivent en apporter la preuve. Nous avons adopté un budget pour l’exercice 2015. Si réellement ces dépenses sont extrabudgétaires, assumons – nous. Du moment que ces réalisations sont dans la droite ligne de la vision de celui que nous avons porté à la magistrature suprême. Ecoutez, l’Assemblée nationale est dominée par la Majorité Présidentielle. Le Sénat, également, est dominé par la Majorité. Ces réalisations ne sont pas au profit d’un individu. C’est la population qui en est le principal bénéficiaire. Nous de la Majorité, nous ne pouvons qu’appuyer les actions du Président de la République. Cela, pour montrer aux Congolais qu’ils n’ont pas fait un mauvais choix.
La Pros. :Pensez-vous que les réalisations, que vous vantez, ont un impact positif sur l’arrière-pays ? Vous qui êtes Député élu de Kolwezi ?
PKN : Je viens de vous dire que le pont Lualaba venait d’être inauguré à Kolwezi. C’est le deuxième pont en RDC en longueur après le pont Marechal. Premier en armement béton. On était obligé de traverser à l’aide d’un bac. La capacité était très limitée. Désormais, le pont peut supporter jusqu’à 100 tonnes. Vous voyez qu’il y a un impact sur les populations de l’arrière-pays.
La Pros : Malgré ces réalisations, le mandat présidentiel est limité. Qu’en dites-vous ?
Il y a toujours une limite de mandat. Même dans notre vie. Autant attendre. Quand le jour de la fin de mandat arrivera, il faudra qu’on se dise qu’il faut évaluer. En évaluant, on peut dire ce qu’il faut faire. Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement, dit-on. Mais s’ils peuvent continuer, ils n’ont qu’à le faire. Un moment, on s’arrêtera et on saura qui est le premier.
La Pros. : Quel regard jetez-vous sur le processus électoral en cours?
PKN : Je demande à la classe politique de mettre un peu d’eau dans leur vin. Les politiques n’ont pas à s’accaparer des attributions des autres. Je n’aime pas parler à la place des institutions compétentes. Ce que je sais est que nous avions fait confiance aux membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante. Ils ont pour mission d’organiser les élections. Essayons de faire confiance à cette institution d’appui à la démocratie. La CENI a déjà publié un calendrier électoral. Ce que nous devons faire, en tant qu’acteur politique, c’est de respecter ce calendrier de la CENI.
La Pros. Avez-vous une réaction par rapport au Dialogue politique ?
PKN : C’est chaque jour que les Congolais dialoguent. Chaque jour nous dialoguons. Tout est dynamique. Du choc des idées jaillit la lumière. Nous allons effectivement dialoguer. Refuser le dialogue, c’est aussi dialoguer.
Propos recueillis par LPM