Est-il mieux placé pour donner les détails de ce qui était, pourtant, considéré comme secret ? Quelle motivation l’anime, pour ce faire ? Ce sont là deux petites questions qui peuvent faire tourner les méninges. Sinon, l’homme se réclame être disciple de Tshisekedi et, comme tel, il s’engage à dire toute la vérité, même contre son maître. Voilà pourquoi, le samedi 22 août dernier, aux environs de 10 heures, Franck Diongo, Député National, s’est présenté devant la presse, au siège de son parti politique, « Mouvement Lumumbiste Progressiste », situé le long de l’avenue de l’enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu. Objectif ? Eclairer la lanterne de l’opinion sur deux points majeurs : les négociations politiques d’Italie, appelées « pré-dialogue », et sur les déclarations de quelques membres de la majorité présidentielle au sujet de questions brûlantes d’actualité. Déterminé à dire la vérité, rien que la vérité, le Président du Front Anti Dialogue, FAD en sigle, est monté sur ses quatre chevaux, pour livrer des révélations sur ces dossiers. Il y est allé jusque dans les moindres détails.

D’emblée, il a affirmé qu’il y a eu bel et bien pré-dialogue entre la délégation de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et les hauts cadres de la majorité présidentielle. « Cette rencontre s’est tenue du 11 au 17 août 2015, à l’Hôtel Sofitel, Villa Borghes, à Rome en Italie », a-t-il indiqué. D’après ses sources, qu’il juge fiables, la délégation de l’UDPS était composée de Me Mukendi, M. Yamba Yamba Norbert et Rubens Mikindo. Le premier avait pris le vol Brussels Airlines, tandis que les autres, Turkish Airlines. S’il faut compter les accompagnateurs, a-t-il ajouté sans crainte d’être contredit, ils étaient tous au nombre de 27. Il a également cité quelques personnalités de la majorité qui ont été présentes, lors de ces échanges, entre autres, le patron de la sécurité Kalev Mutond, Alexis Thambwe Muamba, Me Nkulu Kilombo, et François Muamba. De quoi ont-ils parlé ? Franck Diongo répond : « Ils se sont mis d’accord sur le format du dialogue, c'est-à-dire, 15 personnes par groupe. Ils se sont mis aussi d’accord sur la Co-médiation, dont un national et l’autre international. Mais, sur la cohabitation, les pourparlers se poursuivent parce qu’il y a encore des points de contradiction». Pour le Président National du Mouvement Lumumbiste Progressiste, le seul moyen d’aider le peuple, c’est de lui dire la vérité. Il a, en outre, souligné que le Président National de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba lui a appris à dire la vérité et à ne pas avoir peur de la dire. ‘’J’appliquerai cette méthode que j’ai apprise de lui partout, même contre lui, s’il le faut parce que je suis tenu par le devoir de vérité’’, a-t-il souligné. Examinant minutieusement cette question de pré-dialogue, l’élu de la Lukunga et chercheur de renommée s’interroge sur plusieurs zones d’ombre. Pourquoi se rencontrer en cachette et loin du pays ? Qu’est-ce qui a motivé cette démarche ? Pourquoi cacher la vérité à la population congolaise ?

A l’en croire, ces déplacements ont été payés par le trésor public, alors que le gouvernement n’arrive pas à débloquer des fonds pour l’organisation des prochaines élections. ‘’Ils doivent rendre public tout ce qu’ils se sont dits et nous dire pourquoi cela a été fait en cachette’’, a-t-il insisté. Donnant sa position sur la tenue du dialogue, Franck Diongo est resté égal à lui même, en réaffirmant son refus. ‘’Le dialogue n’est pas mauvais comme vertu de la démocratie, mais il devient mal quand il est revêtu de quelques caractères dangereux. Je crois que protéger le peuple, c’est lui donner l’information’’, a-t-il poursuivi. Le Député National soutient que le Président de la République doit, sans nul doute, se désengager du dialogue, et attendre la fin de son mandat en 2016, pour passer démocratiquement le pouvoir à celui ou celle qui va le remplacer. Par ailleurs, Diongo reste convaincu que c’est la conscience nationale qui va sauver le pays. ‘’J’avais dit que le dialogue a pour motivation, le troisième mandat du Président Kabila. Personne n’y avait cru. Aujourd’hui, l’histoire me donne raison’’, a-t-il martelé.

Déclarations de la majorité…

Fouineur de son état, Franck Diongo a suivi avec amertume les déclarations qu’il qualifie de propagandiste de certaines autorités de la majorité présidentielle. Il a cité Lambert Mende, Tryphon Kin-kiey Mulumba et Ne Muanda Nsemi. Pour lui, ces différentes déclarations appellent à une analyse approfondie. Très sûr de lui, Franck Diongo, reconnu pour ses capacités à révéler des choses, avant même qu’elles ne se réalisent, dit déjà avoir prédit tout ce qui arrive. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à militer pour le refus du dialogue.

Non à la xénophobie

Parlant de Ne Muanda Nsemi, Franck Diongo affirme que celui-ci a fait des déclarations graves, inadmissibles et inacceptables, celles de soutenir une transition de trois ans. Il est allé plus loin, pour faire des discours Xénophobes, en donnant trois mois à toute personne qui n’est pas originaire de la province du Kongo Central, de plier bagages. C’est une violation de la Constitution. C’est aussi une déclaration suicidaire et sanguinaire. Qui a donné le pouvoir à Ne Muanda Nsemi pour diviser la population congolaise que moi je considère comme les fils et filles d’une même famille ? S’est-il interrogé. « Je crois que le Procureur Général de la République devrait se saisir de ce dossier, car c’est la violation de la Constitution’’, a-t-il dit, pince sans rire. Il a annoncé qu’il effectuera, dans les tout prochains jours, un déplacement vers la province du Kongo Central, pour détruire tout ce que son Collègue du Parlement, Ne Muanda Nsemi, a planté dans la conscience des peuples du Kongo central. Il en appelle, par contre, à la conscience populaire et salue la bravoure de la population de la ville de Moanda, qui a compris la démarche séparatiste de cet élu qui, selon elle, roule désormais pour le pouvoir en place.

En ce qui concerne les deux membres du gouvernement, l’un a démontré l’importance du troisième mandat du Président Kabila dans des médias nationaux et internationaux, tandis que l’autre a donné les raisons pour lesquelles, il doit y avoir glissement. Face à ces deux dernières déclarations, le Président Anti Dialogue, a dit sa détermination à barrer la route à toute procédure qui a pour mission de violer la Constitution et les lois de la République.

Vers une nouvelle Constitution ?

Devant la presse, Franck Diongo a réfléchi à haute voix, pour démontrer que le fameux dialogue déboucherait sur la mise en place d’une nouvelle Constitution. De quoi sera faite cette nouvelle Constitution ? A lui de répondre, lui-même, en soutenant qu’elle enlèvera aux souverains primaires, le droit d’élire son président. Car, une telle Constitution fera en sorte que le Président de la République soit élu par le Parlement, c'est-à-dire, par les Députés et Sénateurs. ‘’Nous allons passer du régime semi-présidentiel au régime parlementaire’’, a-t-il précisé. Il y a lieu de noter que la nouvelle Constitution en gestation ne va plus, à son avis, limiter le nombre de mandats. Aussi, le nombre d’années pour un mandat présidentiel, pourrait-il passer de 5 à 7 ans. Ce qui l’a poussé à dénoncer ce qu’il qualifie déjà de ‘’coup d’Etat constitutionnel’’.

Kevin Inana


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