A l'issu de la projection vendredi. Un lourd silence s'est abattu dans la salle. Voir et entendre Bosco Ntaganda clamer son innocence sur grand écran a provoqué l'indignation de certains.
Anicet est chef de quartier à Bunia. En 2002, il avait fui par peur des violences. « Lorsqu’il a dit qu’il y avait la sécurité, la paix, ici à Bunia, c’est faux, archi-faux, j’y étais. Toute la salle était excédée par ce qu’il a dit. »
Yvette était également sans la salle. Elle a perdu deux frères dans le conflit. « Ça nous a choqués quand il a dit que ce n’était pas juste. Il s’agit de crimes contre l’humanité, il est coupable. » Coupable ? Peut-être. Mais certainement pas le seul, estime ce notable de Bunia. « Il est vrai que des criminels sont absents. C’est comme si la cour était en train d’arrêter seulement les faibles. Non, il y avait plusieurs groupes armés en Ituri, il fallait arrêter tout le monde. »
Quoi qu'il en soit, pour ce responsable d'une ONG locale voir Bosco Ntaganda enfin devant les juges est déjà une victoire. Certains osaient à peine y croire. « Ça nous fait de la joie, ça nous soulage. Et tout ce que l’Ituri attend, c’est un procès équitable. Qu’il y ait réparations, que ça soit individuelles ou collectives, c’est tout ce que l’Ituri attend. »
Une attente dont beaucoup savent que, compte tenu de l'ampleur du dossier, elle pourrait durer encore de longues années.
RFI
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