Un opposant congolais arrêté pendant les troubles de janvier contre le pouvoir en République démocratique du Congo a été condamné à trois ans de prison ferme, a indiqué mercredi son avocat en dénonçant un verdict "fondamentalement" politique.

Ernest Kyaviro, chef d'un petit parti d'opposition, le RDC/K-ML, a été condamné pour "incitation à la désobéissance" civile, a déclaré Me Georges Kapiamba à l'AFP, précisant que le tribunal n'avait pas retenu la charge d'"atteinte à la sûreté de l’État" qui pesait également sur lui.

Dans un communiqué, l'Association congolaise pour l'accès à la justice, organisation de défense des droits de l'Homme dont M. Kapiamba est le président, dénonce le "manque d'indépendance et d'impartialité dont a fait preuve la justice" pour aboutir à un jugement reposant fondamentalement sur des raisons politiques".

M. Kyaviro avait été arrêté le 22 janvier à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est), pendant les troubles contre le pouvoir du président Joseph Kabila ayant embrasé pendant quelques jours Kinshasa et plusieurs villes de pays .

Plusieurs dizaines de personnes ont alors été tuées, essentiellement dans la capitale, lors de manifestations violentes et de leur répression manu militari.

M. Kyaviro, dont la défense a fait valoir qu'il n'avait organisé aucune "manifestation illégale" comme l'en accusait le ministère public avait été écroué mi-avril après trois mois de détention sans charges pesant contre lui.

Sa défense regrette que la justice n'ait pas voulu enquêter sur les accusations "de torture et mauvais traitements" dont M. Kyaviro dit avoir été victime au cachot de la police à Goma et dans celui de l'Agence nationale du renseignement à Kinshasa avant d'être déféré en justice.

Le climat politique est très tendu en RDC à l'approche de la présidentielle de novembre 2016 à laquelle la Constitution interdit à M. Kabila de se représenter.

M. Kabila est à la tête du pays puis 2001 et entretient le doute sur ses intentions et son avenir politique. L'opposition le soupçonne de chercher à tout faire pour se maintenir en place, au besoin en retardant les échéances électorales.

Pour Jose Maria Aranaz, chef du Bureau conjoint de l'ONU pour les droits de l'Homme en RDC, la condamnation de M. Kyaviro "confirme la tendance" de "répression" des défenseurs des droits de l'Homme, militants, acteurs de la société civile, que les Nations unies dénoncent depuis plusieurs mois en RDC.
AFP

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