Homme politique de l’Opposition en RD. Congo et aiguisé sur les débats concernant la vie sociopolitique du pays, Martin Fayulu jette un regard de citoyen congolais sur les rendez-vous manqués des élections des gouverneurs et Vice-gouverneurs. Faute d’argent, comme l’a si bien avoué Matata, le Premier Ministre, devant la Cour Constitutionnelle, autour de l’organisation des élections prévues au mois d’octobre 2015 dans les 21 provinces nouvellement créées, Fayulu saute sur l’occasion, pour réclamer à la même Cour constitutionnelle, la reconstitution des provinces démembrées. Cette Cour a été saisie par la Ceni pour interpréter la loi sur l’installation de nouvelles provinces et sur le retard dans l’organisation des élections des Gouverneurs et vice-gouverneurs. A ce sujet, elle a entendu toutes les parties prenantes dans ce dossier. Sa religion a été éclairée par le Chef du Gouvernement.
C’est effectivement la fin d’une époque sur une marche enjambée au respect strict de la Constitution que l’on a constaté le démembrement, une à une, des provinces dont le nombre est passé de 11 à 26 provinces. Cependant, l’organisation des élections pour les gouverneurs et Vice-gouverneurs de nouvelles provinces démembrées pose un problème sérieux de financement. La Commission Electorale Nationale Indépendante est bloquée. Pour cette raison, elle s’est adressée à la Cour constitutionnelle pour requérir un avis sur son incapacité à appliquer le calendrier électoral global du 12 février 2015. La Cour constitutionnelle en a eu le cœur net, le jour qu’elle a auditionné Matata, le Premier Ministre, dans le cadre de la même affaire initiée par la CENI.
Cette nouvelle est tombée aux oreilles de Martin Fayulu qui n’a pas tari son méninge pour trouver une pièce de rechange à ce type de manœuvre. Il demande, à cet effet, à la Cour constitutionnelle de reconstituer les anciennes provinces démembrées. Il a fait cette déclaration, après avoir suivi les nettes convictions du Premier Ministre, le vendredi 4 septembre dernier, devant la Cour constitutionnelle de ne pas être en mesure de financer les élections des gouverneurs et Vice-gouverneurs dans les 21 nouvelles provinces. Dans son analyse, il estime qu’il mieux reconstituer les anciennes provinces : « Nous devons dire simplement et je crois que c’est le travail que la Cour Constitutionnelle doit faire : demander aux anciennes provinces de se reconstituer normalement. Que les gouverneurs regagnent leurs sièges et que les assemblées provinciales récupèrent leurs Députés provinciaux et que tout le monde continue».
Il accuse le Gouvernement d’avoir organisé le démembrement des anciennes provinces dans la précipitation. Selon lui, le Premier Ministre Matata, le Vice-premier Ministre et Ministre de l’Intérieur et Sécurité doivent démissionner. Parce que, avance-t-il, gouverner, c’est prévoir. Il souligne que ces membres du gouvernement ont fait le découpage dans la précipitation. Mais, ne savaient-ils pas qu’il n’y avait pas d’argent ? Se pose-t-il cette question. « Je crois que c’est de l’irresponsabilité et là, ils ont déstabilisé le pays », a fait savoir l’Opposant Martin Fayulu.
Selon nos sources, le Ministre de la Communication et Médias, interrogé à ce sujet, avait une réponse sous ses manches. Pour lui, la Cour constitutionnelle est indépendante. « Il ne revient pas à un politicien de lui donner des orientations».
Peter Tshibangu