
*Après l’évaluation du processus électoral sur le calendrier global publié par la Ceni, le 12 février 2015, la Nouvelle Société Civile Congolaise vient, à son tour, de réagir. C’est par la bouche de son Coordonnateur, Jonas Tshiombela Kabiena, que la sonnette d’alarme a été tirée sur le blocage du processus électoral. ‘’Les élections seront chaotiques en RDC, si tout n’est pas fait avant janvier 2016’’, prévient-il. C’était en son bureau de travail, au cours d’un entretien avec La Prospérité, le vendredi 9 octobre dernier, à Kinshasa. Pour l’essentiel, il y a lieu de noter que Tshiombela s’est attardé notamment, sur le blocage du processus électoral, le dialogue et la sensibilisation de la population. Concernant le blocage du processus électoral, le Coordonnateur de la NSCC invite, en effet, les Partis et regroupements politiques à trouver un compromis politique. Il s’agit de l’Udps, de l’Unc, du Mlc, du G7, de la MP, de l’Ecidé etc. Il recommande, par ailleurs, au gouvernement de mobiliser les fonds nécessaires pour organiser les élections dans les délais constitutionnels et, au Parlement, de libérer les lois essentielles aux élections. Quant au deuxième point, Jonas Tshiombela invite le Président de la République à briser le silence, pour fixer l’opinion sur cette affaire de 3ème mandat et à dissiper ainsi, tout malentendu. Puis, il a évoqué le chapitre lié à la sensibilisation de la population, pour qu’elle ne tombe pas dans des faux calculs politiciens. La NSCC, dit-il, travaille pour la paix.
Les convulsions prévisibles atteindront-elles celles de l’année 2011 qui, entre autres, avait basculé dans la fraude massive, lors des scrutins, à cause des improvisations ? Pour que cette situation ne puisse plus se répéter, la NSCC vient de sonner une alerte, pour désamorcer une probable déflagration des élections qui menace le pays. Il faut, selon elle, que les partis politiques, le Parlement et le Gouvernement négocient le déblocage pour que la barre du mois de février 2016 ne soit pas franchie et pour que les élections se déroulent sans heurts. Dans son évaluation liminaire du processus électoral, Jonas Tshiombela a, d’abord, démontré les critiques de l’Opposition qui rejetait le calendrier publié par la Ceni et, ensuite, il a fait voir comment elle a été suivie, en partie, par la MP, malgré le financement de certaines opérations électorales et les contestations de la Communauté internationale qui avaient traversé la méditerranée, avant de se cramponner seulement sur le financement des élections législatives et présidentielle de 2016.
Ce tableau peint, la Société civile, pour sa part, explique Tshiombela, a résolu de se retirer pour évaluer ce calendrier. C’est la raison d’être de son déplacement à Matadi pour réfléchir, effectivement, sur ce calendrier. Le constat est que le blocage est consacré. Que faire ? Elle répond, il faut activer les mécanismes de déblocage, affirme-t-il. Dans l’opposé de ce qui est dit, dans des salons huppés à travers le pays, la Société Civile s’est rendue à l’évidence qu’à 13 mois du délai constitutionnel, il est possible de sauver le processus électoral. « C’est facile à la seule condition que les politiques manifestent la volonté politique, en tenant compte de propositions de ceux qui dirigent et de ceux qui prétendent diriger demain». Parmi les pistes qu’il faudrait explorer, Jonas Tshiombela pense au Gouvernement, au Parlement et à la Présidence.
Pour le gouvernement, responsable du blocage pointé du doigt par la NSCC, doit présenter un plan de décaissement clair pour les élections. Au Parlement, quant à lui, de produire les lois essentielles notamment, la loi de l’identification de la population pour rendre fiable le fichier électoral : « A ce jour, le fichier électoral de 2005 enregistre plus d’un million des morts qu’il faut nettoyer. Pour tout dire, ce fichier est erroné». Cette loi n’est pas, malheureusement, à l’ordre du jour de cette session de septembre 2015, déplore-t-il. Si cela n’est pas fait avant janvier 2016, il sera trop tard, prévient-il, sur fond d’une crainte du pire. « Se hasarder à organiser les élections, elles seront chaotiques pour la simple raison qu’il sera difficile d’intégrer les Congolais de l’étranger et les nouveaux majeurs».
Du dialogue
Au regard du comportement affiché par la classe politique, toutes tendances confondues, deux mots conviennent pour situer le dialogue : sincérité et piège. La NSCC ne croit pas au dialogue, compte tenu des tergiversations qui, depuis le début, caractérisent cette démarche. Une hypothèse envisageable est que les Partis et regroupements politiques notamment, l’UDPS, le G7, l’UNC, la MP, l’ECIDE, l’UNC, le MLC et tant d’autres résolvent leurs différends à l’interne. Ces Partis doivent s’entendre et trouver un compromis politiques, avant d’aller au dialogue, au lieu d’embarquer la population dans des conflits qu’elle ne maîtrise pas, soutient-on, à la NSCC. « C’est après leur compromis qu’on peut aller au dialogue et rechercher le consensus sur le processus électoral inscrit dans le délai constitutionnel », indique-t-il, avant d’appeler le Président de la République à rompre d’avec le silence, pour fixer l’opinion sur son mandat et mettre fin aux spéculations.
Sensibilisation de la population
A la NSCC, en revanche, le travail de sensibilisation se poursuit. Elle s’appuie sur la mobilisation de la population afin qu’elle s’approprie le processus de manière à ce qu’elle ne soit pas influencée par des discours démobilisateurs, d’une part, et de l’autre, pour qu’elle ne cède pas aux manipulations qui peuvent faire basculer le pays dans la violence. « Une population quand elle devient adulte, les dirigeants deviennent des démocrates. Et quand la population n’est pas encore adulte, les dirigeants confondent cette population », a déclaré Tshiombela, avant de préciser que la NSCC œuvre pour la paix en RDC.
Peter Tshibangu