*Mulegwa Zihindula, ex-Porte-parole du Président Joseph Kabila, trouve le moment plus que jamais opportun, pour les acteurs politiques et sociaux de la RDC, d’aller discuter de l’avenir du pays autour d’une table. Il ne comprend que les politiciens de l’Opposition qui faisaient, jusqu’il y a peu, du dialogue, une exigence principale, se rebiffent, aujourd’hui, pour réclamer des concertations tripartites CENI- Majorité –Opposition. A son avis, seul le dialogue peut résoudre toutes les questions qui ombragent le processus électoral. Mulegwa vante, au passage, l’action du Président Joseph Kabila à la tête du pays. Découvrez, ici, la tribune de Mulegwa ! Il y a mis l’essentiel des idées constructives. Il y a de la matière qui coule à profusion. Il y a, au fait, de quoi faire tourner les méninges de n’importe quel acteur politique vers l’amour de la patrie et les vertus républicaines, pour sauver le pays de l’imbroglio ou du bourbier.

Où va la République Démocratique du Congo ? Climat politique tendu par-ci, retard accumulé dans le processus électoral par-là ; jamais le ciel politique congolais n’a été aussi lourd et la nécessité d’un dialogue national aussi grande qu’en cette veille de 2016, année charnière qui devrait marquer l’avènement des nouvelles institutions de la 3ème République.

A treize mois de la réalisation complète d’un cycle électoral complet de sept scrutins conformes au calendrier de la CENI, c’est un imbroglio sans nom qui prévaut actuellement sur la scène politique nationale. Les événements se succèdent à un rythme infernal, au point qu’il est difficile de dire de quoi demain sera fait.

Dialogue politique inclusif

Alors que son mandat constitutionnel court encore, et qu’il n’a jamais ordonné une quelconque révision de la Constitution en vigueur, le Président Joseph Kabila est accusé, à tort, par une frange de l’opposition qui le presse de se prononcer sur une rumeur persistante selon laquelle la majorité aurait l’intention de réviser la loi fondamentale. Pourtant, usant de sa qualité de garant des institutions, que lui reconnaît, à juste titre, le même texte de loi, Joseph Kabila avait cru bon d’initier un dialogue entre les forces vives de la nation. Objectif ? Trouver les solutions appropriées aux problèmes qui se posent en vue de décrisper le climat politique.

Mais, contre toute attente, et aussi étrange que cela puisse paraître, l’offre présidentielle bute à ce jour contre le refus affiché par ceux-là même qui, dans un passé récent, embouchaient la trompette ; réclamant à cor et à cri, la tenue d’un dialogue politique inclusif. Non sans avoir rejeté en bloc, les conclusions des concertations nationales. Pourtant, aujourd’hui plus qu’hier, le décor semble planté pour que demain, la République bascule dans un cycle électoral bâclé dont personne de crédible, n’a nullement besoin. D’où, la nécessité d’un dialogue sincère, responsable et constructif. Un dialogue où toutes les voies possibles doivent être scrutées, afin que le processus électoral débouche sur des élections apaisées et que les valeurs de la République comme la concorde et la paix, soient totalement préservées.

Fichier corrompu...

Voilà pourquoi le bon sens recommande à tous les acteurs du jeu politique et du processus électoral de s’asseoir autour d’une table, pour passer au peigne fin, les questions porteuses de germes de conflit. Il en est ainsi, par exemple, de la problématique du fichier électoral. Un fichier qui exige une révision sans complaisance, afin de l’adapter aux réalités démographiques du moment, en y incorporant une catégorie d’électeurs potentiels, jusque-là, ignorés que sont les nouveaux majeurs, sans oublier les Congolais de l’étranger. « Avec quel fichier électoral allons-nous faire les élections ? », interrogeait un expert électoral bien connu à Kinshasa. Un fichier qualifié « d’inadapté et de corrompu », disait cet expert, dans un document digne de figurer dans les annales de la République et publié récemment dans la presse. Autant de questions donc qui rendent incontournable l’organisation, dans les plus brefs délais, d’un dialogue national.

Halte à la surenchère politique !

Que certains leaders de l’opposition déclarent caduc, le forum prôné par le Président Joseph Kabila et préfèrent, plutôt, une concertation tripartite CENI – Majorité – Opposition, cela relève manifestement de la surenchère politique. C’est à se demander ce qui a subitement changé dans le fonctionnement de cette CENI que les mêmes leaders disaient soumise aux ordres de la majorité, obéissant au doigt et à l’œil du pouvoir, pour mériter désormais de bons points de l’opposition radicale.

De l’avis des observateurs avisés, un fait se dégage, à savoir que, s’ils sont vraiment attachés aux valeurs de la République, ceux qui dirigent la RDC et ceux qui aspirent à les remplacer doivent s’asseoir et se regarder, les yeux dans les yeux, pour tirer au clair, la situation confuse actuelle. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Joseph Kabila a le mérite d’être ce Chef de l’Etat qui a permis au Congo – Kinshasa de renouer avec la tradition démocratique lâchement interrompue par un coup d’Etat militaire, au bout de cinq ans seulement d’indépendance nationale, en 1960. Avec lui, les Congolais ont ainsi retrouvé leurs droits civiques de choisir librement dans les urnes, leurs compatriotes habilités à diriger les affaires de l’Etat. Il en a été ainsi le cas en 2006 ainsi qu’en 2011. Seulement voilà : tout ne s’est pas déroulé comme dans le meilleur des mondes. Des convulsions de tous genres s’étaient invitées, lors de ces deux rendez-vous historiques, rappelant aux Congolais combien leur pays était un pays fragile tout juste sorti d’un conflit armé lui imposé de l’extérieur. Aussi, la main tendue de Joseph Kabila apparaît – elle, aujourd’hui, comme une nouvelle chance à saisir, pour favoriser la consolidation de la toute jeune démocratie congolaise. L’heure du dialogue a, décidément, sonné. Il est temps d’agir ! Allons-y !

Mulegwa Zihindula

Analyste Politique




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