Le débat sur le projet de budget 2016 a révélé un malaise sérieux qui bat son plein au sein de la Majorité Présidentielle (MP), la famille politique du chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.

Les sévères critiques émises par les membres de cette famille à l’endroit du premier d’entre eux dans l’exécutif national, Augustin Matata Ponyo, ont démontré que la cohésion n’est pas totalement refaite malgré les appels à l’unité du Rais après lé départ des dissidents du G7. L’opinion publique l’a constaté d’abord lors du débat sur la reddition des comptes 2014, la semaine passée, ensuite durant les discussions sur l’examen de la Loi des finances publiques tenues le lundi 26 octobre 2015 à l’Assemble nationale. Tour à tour, des élus de la MP ont chacun descendu en flammes leur « champion » chargé d’exécuter la politique gouvernementale de leur autorité morale.



Malgré le « OUI » massif qui a sanctionné le vote de cette loi, les observateurs ont senti la fragilité, surtout la vulnérabilité de la MP dont quelques têtes de proue ont brillé par des propos acerbes contre leur propre Premier ministre, nomme s’il n’avait jamais été de la Majorité. En principe, de telles attaques ne devraient pas se justifier, car l’action gouvernementale est coordonnée en amont par le président Joseph Kabila.



Depuis la « prise de pouvoir » de Matata en mai 2012, la Majorité avait toujours manifesté une solidarité tous azimuts à l’endroit de ce premier ministre et des membres de son gouvernement. Sauf, cette fois-ci, à la fin de la mandature de Joseph Kabila. Qu’est ce qui se cache derrière ce revirement ?



L’opinion n’arrive pas à comprendre ces fissures qui envahissent la forteresse, à cause des tirs de ses propres protecteurs en lieu et place de leurs traditionnels détracteurs (l’Opposition). Logique difficile à pénétrer, lorsqu’on sait que les derniers dissidents (G7 et autres Moïse Katumbi) ont quitté le navire pour des raisons politiques. Mais les séances montrées en direct à la télévision nationale ont étalé que le budget est une matière technique qui ne devrait pas donner lieu à une scène de tiraillement, car les actions menées (succès et faiblesses) par le Premier ministre seront endossées par sa famille politique -(députés, ministres, membres des différents cabinets politiques, etc.). S’il y a des gens qui estiment qu’Augustin Matata a échoué, la conséquence logique serait de partager la responsabilité au niveau de toute sa famille politique.



Le Raïs interpellé



C’est ici l’occasion d’attirer l’attention de l‘Autorité morale de cette grande famille politique, Joseph Kabila, afin d’interpeller tous ceux qui mettent à mal la cohésion de sa structure politique. Ce qui vient de se passer au Palais du Peuple durant l’examen du Projet de budget 2016, à une année de l’année électorale, est un très mauvais signe, pouvant le desservir au moment de la campagne électorale. D’où certaines interrogations : le Raïs a-t-il perdu le contrôle de ses troupes ? N’y a-t-il plus d’unité de commandement ?. Où est passé le respect des consignes?



En attendant odes réponses précises à ces questions, on est tenté de donner raison au président qui affirmait être à la recherche de 15 personnes pour l’aider à réaliser son rêve de développement de la RDC. Celui-ci, qui a toujours besoin d’une équipe forte et soudée derrière lui, ne devrait pas tolérer ce genre de disparité. Or, au sein de la Majorité, c’est plus l’individualisme et une guéguerre de positionnement qui domine la scène.



Quant à son Premier ministre, Matata Ponyo, il a démontré au fil de temps qu’il sait- être un fidèle lieutenant qui a eu à gérer les dossiers les plus compliqués durant les deux mandats du président de la République.



Enfin, il est dans l’intérêt de l’Autorité morale de mettre fin à ces sons discordants entre membres d’une même famille politique qui ne font qu’alimenter des débats dans les salons politiques, au lieu de se préparer pour les enjeux futurs.

Par Tshieke Bukasa

LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top