L'un des grands acteurs politiques qui ont récemment quitté la majorité du président Joseph Kabila a appelé vendredi à une grande manifestation le 10 octobre à Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo.

"Je vous invite tous le 10 octobre à prendre part à la marche de soutien au G7", a déclaré en swahili à la presse Gabriel Kyungu wa Kumwanza, dont le parti, l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), fait partie du G7, le groupe de sept partis qui a fait défection de la majorité mi-septembre, dénonçant des manoeuvres pour maintenir M. Kabila illégalement au pouvoir après 2016.

"Venez nombreux! Nous devons prouver à la face du monde que G7 est la solution du moment pour sauver la démocratie dans notre pays", a ajouté, annonçant qu'il tiendra meeting ce jour-là, M. Kyungu wa Kumwanza, grande figure politique de la riche province minière du Katanga (sud-est), poumon économique du pays dont Lubumbashi est la capitale.

Le 20 septembre, son lieu de culte avait été encerclé par quelque 200 hommes en uniforme de la police armés de matraques, de boucliers, de kalachnikovs et pour certains de lance-roquettes. "Nous sommes un État de droit et je ne peux pas accepter d'être intimidé tout simplement parce que je prêche le respect de la Constitution", avait-il déclaré à la presse.

M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et orignaire du Katanga, ne peut briguer un troisième mandat, selon la Constitution. L'opposition et une partie de la majorité accusent son camp de vouloir le maintenir en poste, notamment en retardant la présidentielle prévue en novembre 2016.

Mardi, le gouverneur démissionnaire du Katanga, Moïse Katumbi, a emboité le pas du G7 en quittant le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir), estimant que "depuis maintenant un an, tout est mis en oeuvre pour ne pas respecter la Constitution".

"Bravo aux compatriotes qui, par leur démission, ont eu le courage de s’opposer à une dérive démocratique de plus en plus accentuée en RDC", a déclaré vendredi sur son compte Twitter le Dr Denis Mukwege, réputé pour son aide aux victimes de violences sexuelles dans l'Est, en proie à des conflits depuis 20 ans.

"Ce geste sans précèdent en RDC peut inaugurer une ère nouvelle tant attendue, où l'intérêt public passe avant l'intérêt privé", a proclamé le gynécologue, lauréat en octobre 2014 du "prix Sakharov pour la liberté de l'esprit" du Parlement européen, et une nouvelle fois nominé pour le Nobel de la paix, qui sera décerné le 9 octobre.

Début septembre, dénonçant une "volonté manifeste de nuire, de salir l'image" de l'armée, Kinshasa avait interdit "L'Homme qui répare les femmes", le documentaire du réalisateur belge Thierry Michel et de sa compatriote journaliste Colette Braeckman consacré au travail du Dr Mukwege.



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