Les voix continuent à s’élever pour parler dialogue. Les déclarations fusent de partout. Chacun donne sa position. Les personnes handicapées, comme composante à part entière, ont aussi donné leur point de vue sur ce qui semble être la clé du déblocage de la situation politique de l’heure en RDC. Dans un point de presse animé hier, mercredi 25 novembre, le Coordonnateur National de la Fédération Nationale des Associations des Personnes Handicapées, Me Patrick Pindu, souligne que pour les PVH, il faut un dialogue politique inclusif, comme une instance de discussion des questions d’intérêt commun qui réunit sous forme de forum ou d’assemblée toutes les différentes composantes représentatives de la nation.

Au stade actuel, la FENAPHACO pense que le dialogue doit être perçu comme une nécessité incontournable pour extirper, de manière pacifique et honorable, la RDC de ses nombreuses crises récurrentes. Dans son mot, Patrick Pindu, démontrant la nécessité d’un vrai dialogue, souligne qu’actuellement, deux camps s’opposent, c'est-à-dire, ceux qui sont pour la tenue des élections avant 2016, et ceux qui optent pour un glissement, voire un report afin que toutes les conditions préalables aux élections soient réunies. ‘’Pour ce faire, des arguments de tout genre sont avancés par chaque camp, d’autant plus que l’intention qui anime les protagonistes semble d’arriver à un rendez-vous électoral apaisé. Toutefois, lorsque la tenue des élections est reportée, l’on est en droit de s’interroger à qui profite ces reports ? Cette interrogation met a priori en lumière la responsabilité de nombreux acteurs dans la sphère politico-administrative de la RDC’’, a-t-il expliqué devant la presse. Pour lui, alors qu’il avait mandat d’organiser les élections, la CENI a, à travers ses actions, fait comprendre qu’elle est confrontée à de nombreux problèmes qui entraveraient la tenue des élections dans les délais fixés. Pour le Patron de la FENAPHACO, dans cet argument, il ressort deux hypothèses : soit, une stratégie du glissement, soit un véritable report. En ce qui concerne la stratégie du glissement, Patrick Pindu déclare que c’est l’hypothèse des moyens subtiles utilisés par le Gouvernement afin d’obtenir des délais supplémentaires pour rester au pouvoir. Quant au véritable report, le Coordonnateur Pindu souligne, par ailleurs, que c’est l’hypothèse selon laquelle le Gouvernement n’a pas de choix que d’obtenir des délais supplémentaires afin d’organiser des élections crédibles.

‘’Ces deux hypothèses, bien que contradictoires, sont vérifiables à certains égards. Toutefois, dans le cadre de cette réflexion, nous ferons fi de ces hypothèses en focalisant l’attention seulement sur le dialogue national qui laisse couler encre et salive si pas encore le sang’’, a-t-il argué. A lui de rappeler que le dialogue n’est pas une invention congolaise car, en lisant à travers l’histoire, l’on remarque que le dialogue fut usité pour résorber les conflits et que certains éléments de « méthodologie du dialogue » ont été et sont encore employés dans les sociétés traditionnelles et s’appuient sur des procédures et coutumes ancestrales. La FENAPHACO est claire dans ses dires, il faut que le dialogue national soit basé sur les principes d’impartialité.

Par ailleurs, fort de l’expérience du passé, cette plateforme des personnes handicapées de la République Démocratique du Congo pense que le dialogue national sera d’autant plus efficace lorsqu’il renforce les institutions démocratiques et politiques au lieu de les miner.

Pour elle, la RDC a besoin d’un dialogue politique pacifique et inclusif, qui est l’expression même de la démocratie. Sans aller aux extrêmes, Patrick Pindu déclare que l’objectif du dialogue sera certainement de trouver des solutions pratiques et pacifiques aux problèmes qui rongent la République. Le dialogue va également traiter des moteurs du conflit et de la réconciliation pour parvenir à un consensus ou à une cohésion plus large à l’échelle nationale et de proposer une vision commune pour l’avenir.

‘’On part du principe que le dialogue politique est un mécanisme essentiel à la promotion d’une démocratie sans violence. Bien mis en œuvre, il contribue également à promouvoir les pratiques démocratiques en permettant à toutes les composantes de la société de faire entendre leur voix. Un tel dialogue ne s’oppose pas au renforcement des institutions. Cependant, bien souvent, les institutions d’État ne fonctionnent pas correctement parce qu’elles ont été mises à mal par des partis pris politiques, la corruption et l’inefficacité. Dans ces contextes, le dialogue démocratique a pour mission de renforcer la légitimité des institutions en parvenant à un consensus sur leur bon fonctionnement et en instaurant la confiance dans celui-ci’’, a-t-il expliqué.

Dans sa conclusion impartiale, la FENAPHACO reconnait que l’organisation des élections pose problème actuellement. Ainsi dit, Me Patrick Pindu souligne qu’entre stratégie du glissement et report, aucun choix à faire. ‘’Le choix qui s’impose, c’est le consensus autour de la question et bien d’autres qui concerne notre res publica. Tous les acteurs politiques ainsi que les représentants de la société civile, les PVH et les autres groupes marginalisés doivent se concerter pour discuter afin de trouver la solution qui assumerait la réalité sociopolitique de ce géant africain que nous tous avons la charge de voir debout ! Le dialogue convoqué, qui devrait proposer un nouveau calendrier électoral, vu qu’il est devenu impossible de mettre en œuvre celui publié en février dernier. Dans la situation actuelle, il semble que la priorité devrait être accordée aux élections présidentielle, législatives nationales et législatives provinciales. Pour plusieurs raisons’’, a-t-il expliqué.

En gros, les Personnes vivant avec Handicap disent « Oui » au dialogue national démocratique inclusif en RDC qui tient compte de la représentativité des Personnes vivant avec Handicap, mais s’insurgent contre toute autre forme de dialogue qui exclu des partis politiques et des représentants de la Société Civile Politicienne.

Par ailleurs, les Personnes vivant avec Handicap proposent la médiation internationale des Nations Unies conformément à l’accord-cadre.

‘’Malgré la tenue de ce Dialogue Politique National, les Personnes vivant avec Handicap appellent les acteurs politiques au respect de la constitution et à la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, de ne pas organiser les Elections qui amèneront le pays dans le chaos. Les Personnes vivant avec Handicap souhaitent les Elections pour la Promotion de la Paix et le respect du Verdict des urnes, les Personnes vivant avec Handicap veulent un dialogue pour la Paix, l’alternance démocratique pacifique, la Promotion de la démocratie, et les Droits de l’Homme’’, a dit Patrick Pindu-di-Lusanga.

Kevin Inana


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