Dans son adresse à la nation, le 28 novembre, le président de la République a évoqué des questions qui donnent des sérieux indices sur ce qu’il souhaite comme résolutions à prendre à l’issue du dialogue politique.

Fichier électoral, calendrier électoral, sécurisation des élections, leur financement et le rôle des.., partenaires internationaux. Voilà des questions essentielles soulevées par le président de la République qui devront être au centre des discussions politiques à venir. Ces questions de Joseph Kabila donnent des indications non négligeables sur ce qu’il entend obtenir de ce dialogue présenté comme l’unique voie devant permettre au pays d’organiser des élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées.

Fichier électoral et glissement…

Lorsque Joseph Kabila soulève la nécessité de réviser le fichier électoral, car l’actuel, reconnait-il, comporte des imperfections, il y a de quoi enterrer les espoirs de voir se tenir, dans le délai constitutionnel, l’élection présidentielle tant attendue. La problématique de « fiabilité » et de « crédibilité » qui se pose dans ce fichier électoral devra amener les participants au dialogue de s’accorder sur l’organisation de l’enrôlement des électeurs. Une opération qui devra prendre au moins une année sachant que, du point de vue matériel, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est presque au point zéro. Le glissement redouté du mandat présidentiel serait à cet effet incontournable.

Financement des élections, la raison royale.

La contrainte des contraintes, 1’argent s’impose encore comme un grand problème aux yeux du premier citoyen de la République. Le Raïs a clairement indiqué que la capacité de mobilisation de recettes du. pays ne permettra pas de réunir des dizaines de millions de dollars par mois à mettre à la disposition de la CENI pour décaisser, dans un bon timing, une enveloppe budgétaire de 500 millions d dollars prévue pour l’organisation des élections en 2016. Encore que ce montant ne représente que moins de la moitié des 1 milliard 200 millions de dollars nécessaires pour l’organisation de tous les scrutins. En plus, le chef de l’Etat se méfie de plus en plus d’une aide extérieure qui pourrait ouvrir le chemin à un droit d’ingérence ou d’interférence. Donc, devant cette raison royale de manque de moyen, ajoutée à cela un éventuel refus d’accepter le soutien international, les participants au dialogue devraient se rendre à l’évidence qu’il n’y aura pas d’argent pour organiser les élections en 2016. D’où, à demi-mot, Kabila les appellerait à imaginer une formule transitoire, le temps de réunir des moyens nécessaires pour les élections aux modes de scrutin « peu couteux ». Là encore, il faudrait valider le changement du « principe de suffrage universel », un dispositif pourtant verrouillé par l’article 220 de la Constitution. De ce fait, la convocation d’un référendum pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution peut être actée au terme du dialogue, comme au Congo voisin.

Nouveau calendrier électoral

L’ancien calendrier électoral devenant désuet, toutes ces exigences techniques et financières devraient sûrement amener la CENI à élaborer un nouveau calendrier électoral qui tiendrait compte des résolutions assorties du dialogue. C’est d’ailleurs la raison qui explique aujourd’hui comment la centrale électorale ne publie toujours pas un nouveau chronogramme.



Voilà, en filigrane, ce que l’on peut déduire des interrogations du président de la République qui, à une année de fin de son mandat, n’est pas à court d’idées à propos du processus électoral. Tout devra toutefois se confirmer au terme d’un dialogue voulu inclusif, mais boycotté par une bonne partie de l’opposition politique.

Par CN

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