
Le Président Joseph Kabila a prononcé, ce lundi 14 décembre 2015, son discours sur l’état de la Nation devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès. Il a, à cette occasion, présenté le bilan économique et sécuritaire de son action à la tête du pays. Il a, également, proposé un programme de gouvernement ambitieux. Des infrastructures à construire, le social des Congolais à améliorer, la sécurité à renforcer, etc. Il faudrait plusieurs années, au regard de la modicité des recettes prévues au Budget 2016, pour y parvenir. Ce faisant, il a donné des arguments de campagne aux membres de sa famille politique. Joseph Kabila s’est présenté comme le seul à incarner un projet de vie pour les Congolais. Ses adversaires politiques n’ont qu’un schéma de guerre. L’intérêt des Congolais étant dans les réalisations qu’accomplissent dans les Institutions.
La confirmation du dialogue
Dans son allocution, le Président Kabila a insisté sur la tenue du dialogue politique qu’il a convoqué le 28 novembre dernier. A ses yeux, il n’y a pas d’autres options. Après le dialogue, Joseph Kabila ne permettra pas que les résolutions qui en seront issues soient remises en cause par les anti-dialogue. La mise en place du Comité Préparatoire est annoncée pour bientôt. Les travaux proprement dits du dialogue national devraient débuter à brève échéance. Le Président n’a, en revanche, rien dit sur le respect absolu de la Constitution. C’est pourtant l’une des principales revendications des opposants au dialogue. Joseph Kabila leur a répondu. Le dialogue sera organisé avec ou sans ceux qui ‘‘ont choisi de se renfermer dans leur posture négativiste, refusant le dialogue au profit de complots contre la République en promettant sang et sueur au peuple’’. En effet, le discours du Président Kabila, du 28 novembre dernier, a donné lieu à des réactions parfois musclées dans l’opinion. Les évêques catholiques ont marqué leur opposition à tout projet de contournement de la Constitution. Ils ont, ainsi, prévu des manifestations publiques dont le point culminant sera la grande marche du 16 février 2016, en souvenir des martyrs pro-démocratie. Plusieurs plateformes d’Opposition, le G7 et la Dynamique notamment, ont abondé dans le même sens. La mise en garde du Chef de l’Etat intervient quelques jours seulement après celle du Procureur général de la République contre tous ceux qui évoquent abusivement l’article 64 de la Constitution.
Non à l’ingérence
Dans l’entendement du Président Kabila, la solution aux problèmes du Congo ne viendra ni des Nations Unies, ni de l’Occident, ni encore moins de l’Orient. Allusion faite, ici, à certaines formations politiques, à l’instar de l’UDPS, qui conditionnent leur participation au dialogue à une médiation internationale. Or pour Joseph Kabila, le dialogue aura entre autres objectifs le déblocage du processus électoral. Les élections ‘‘authentiquement congolaises’’, explique-t-il, relèvent de la souveraineté nationale. les Congolais sont invités, une fois de plus, plusieurs années après Lumumba et Laurent-Désiré Kabila, à se prendre en charge.
La Pros.