Le blocage du dialogue national inclusif et du processus électoral en République Démocratique du Congo suscite, de plus en plus, des inquiétudes dans tous les milieux. Les Professeurs de l’Université de Kinshasa ne sont pas indifférents à cette situation. Réunis en Assemblée extraordinaire, le mercredi 29 décembre courant, ils ont analysé les enjeux politiques de l’heure en RDC. Ces scientifiques ne se sont pas arrêtés seulement à analyser. Ils ont proposé des pistes de solution pour une meilleure gestion du pays. Tous les aspects de la vie nationale ont été scrutés, notamment la pauvreté, l’insécurité, le dialogue, le processus électoral et son financement. Pour ne prendre que l’aspect de financement, les professeurs affirment que les performances économiques réalisées par le Gouvernement doivent permettre de réunir les moyens financiers et matériels pour des élections législatives et présidentielle dans le délai constitutionnel. Selon eux, ni le dialogue ni la révision du fichier électoral, moins son financement, ne peuvent devenir des contraintes insurmontables pour les élections contraignantes.

Ci-après la déclaration de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa sur les enjeux politiques de l’heure en RDC



Nous, Professeurs de l’Université de Kinshasa,

Réunis en Assemble Générale Extraordinaire, ce 29 décembre 2015 à l’Université de Kinshasa en vue d’analyser les enjeux politiques de l’heure en République Démocratique du Congo, et de proposer des pistes de solution pour une meilleure gestion du pays ;
Préoccupés par la pauvreté dans laquelle vit la majorité de la population congolaise et la restriction des libertés individuelles et collectives en cette phase pré-électorales ;
Constatant l’état de l’insécurité dans l’ensemble du territoire national, et plus particulièrement dans le territoire de BENI au Nord Kivu ainsi que dans le Nord Katanga, entrainant des morts, des blessés et des déplacés ;
Considérant que la voie de la démocratie dans laquelle nous nous sommes engagés exige le respect scrupuleux et rationnel des textes, en l’occurrence la Constitution ;
Considérant que le non-respect de la Constitution depuis 1960 a contribué au retard pris par notre pays pour son développement et a aggravé l’instabilité et l’incertitude sur son avenir ;
Souhaitant mettre fin aux cycles de violence qui en découlent ;
Fort de notre mission de conscience critique de la société et de service à la nation congolaise ;
Déclarons ce qui suit :

S’agissant des conditions de vie de la population congolaise
Etant donné l’état de pauvreté dans lequel se trouve la grande majorité de notre population, situation accentuée par la corruption, l’impunité, et le trafic d’influence ; l’Association des Professeurs de l’Université de Kinshasa, appelle le gouvernement de la République Démocratique du Congo, à mettre fin au détournement des fonds et biens publics, en transférant devant les instances judiciaires, les responsables de crimes économiques et financiers. Les dénonciations faites récemment par les services compétents de la Présidence de la République en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, n’ont jamais été suivies de l’ouverture d’une enquête judiciaire, ce qui renforce l’impunité et précarise davantage la population congolaise, au profit d’une élite bourgeoise corrompue. Le train de vie des hommes politiques en République Démocratique du Congo, contraste avec la misère de la population congolaise. La répartition inégale des richesses nationales, ne peut ni favoriser la cohésion nationale, ni contribuer au développement socio-économique tant souhaité.

S’agissant de l’insécurité sur l’ensemble du territoire national
L’Association des Professeurs de l’Université de Kinshasa condamne, avec la plus grande fermeté, la recrudescence de l’insécurité sur l’ensemble du territoire national et plus particulièrement dans le Territoire de Beni et dans le Nord Katanga. Les tueries massives répétées des populations civiles par des bandits et criminels de tous bords, n’ont pas été suivies des actions fortes du gouvernement en vue de mettre fin à cette situation. L’absence d’une véritable politique de sécurisation de la population civile par les forces de défense et de sécurité ainsi que la MUNUSCO constitue l’élément conservateur de ce climat d’insécurité.

L’APUKIN recommande au gouvernement de la République Démocratique du Congo, de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de mettre fin à ces violations massives des droits de l’homme, de réorganiser les services de sécurité, tout en évitant l’infiltration des services de renseignement par des agents étrangers. En renforçant l’encadrement technique et social de l’agent de l’ordre.

L’APUKIN recommande à la MONUSCO, de ne pas se contenter des simples déclarations de presse condamnant ces tueries, mais d’assurer réellement la protection des populations civiles conformément à son mandat.

S’agissant des élections
Nous référant au calendrier électoral global publié par la CENI, l’Association des Professeurs de Kinshasa, constate avec regret, que le processus électoral en RDC est au point mort. L’appel au Dialogue, la révision du fichier électoral tel que souhaité et la question du financement des élections, ne peuvent devenir des contraintes insurmontables pour la tenue des élections présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel.

Du Dialogue National
Tout en soutenant l’idée d’un Dialogue National inclusif tel qu’exigé par notre Association à travers sa déclaration du 19 janvier 2013, l’Association des Professeurs de l’Université de Kinshasa, estime que ledit dialogue, ne doit pas aboutir à un changement de la constitution de la République Démocratique du Congo. L’APUKIN considère le dialogue comme un espace de vérité et de réconciliation à même de consolider les valeurs démocratiques.

3.2. Du financement des élections

L’Association des Professeurs de l’Université de Kinshasa estime que les performances économiques réalisées par le gouvernement de la République Démocratique doivent permettre de réunir les moyens matériels et financiers nécessaires à la tenue des élections présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel.

L’APUKIN invite la population congolaise à plus de responsabilité.



Fait à Kinshasa, le 29 décembre 2015

Pour le Comité Exécutif,



Professeur Dr. MILALA Lungala

Secrétaire Rapporteur



Professeur Dr. KITOMBOLE Tshovu

Président
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