Les Evêques catholiques de la RDC ont entamé des consultations avec les différentes composantes politiques, exprimant ainsi leurs inquiétudes sur le blocage du processus électoral. Ils ont effectué un tour de table, depuis mardi 29 décembre, à commencer par les organisations de la Société Civile, la Dynamique de l’Opposition, les partis politiques dans leurs diversités, le Parlement et la CENI. Objectif : amener les principaux protagonistes de la crise congolaise à un dialogue et en savoir plus sur le processus électoral. La fin des consultations sera sanctionnée par une Conférence de presse.

La démarche consiste à écouter et échanger avec les protagonistes au sujet de la crise politique actuelle dans le pays. Comme pasteurs vivant aux côtés de la population congolaise, ils ont constaté que tout semble au point mort. Le dialogue y compris. Le dialogue a engendré une profonde méfiance tant chez le peuple que chez les acteurs politiques, toutes tendances confondues. Les Pasteurs, inquiets, ne sauront rester indifférents sur une question aussi importante de la vie nationale. Fidèle à sa mission d'évangélisation et de promotion intégrale de la personne humaine, à ce titre en tant qu’église, l’Eglise catholique doit être présente là où le peuple aspire à plus de vérité, de justice et de paix.

C’est ainsi, qu’ils sont déterminés à prendre langue, uniquement par amour de la vérité et dans le souci d'apporter leur contribution spécifique pour le bien-être de I’ ensemble du peuple congolais.

Ne travaillant donc pas pour ou contre un camp, la CENCO est attachée aux valeurs de justice et de vérité. Elle va dénoncer et condamner toutes irrégularités dans la marche du pays. C’est la raison pour laquelle les Evêques privilégient une démarche inclusive sur la voie du dialogue dans l’intérêt supérieur de la Nation congolaise.

Les premiers à être consultés sont les organisations de la Société civile et de défense des Droits de l’Homme. Jean-Claude Katende, de l’Asadho et Jonas Tshiombela, de la Nouvelle Société civile congolaise. Ce dernier a déclaré que personne n’est contre le dialogue. Seulement, il a fait savoir que seuls les préalables barrent la route du dialogue. Pour lui, il faut un dialogue qui respecte la Constitution et crée les conditions de l’alternance démocratique par l’organisation des élections dans le délai constitutionnel.

Léon Kengo wa Dondo, Président du Sénat, a éclairé les évêques sur les inquiétudes manifestées au sujet du dialogue national. Selon lui, le dialogue est annoncé et pas encore convoqué. Il a par la suite expliqué que le dialogue n’est pas seulement lié au mandat du Président de la République. C’est surtout pour les élections.

Avec le Président de l’Assemblée Nationale et Secrétaire général de la Majorité Présidentielle, les Evêques ont exprimé leur mission de trouver un consensus sur l’essentiel pour ne pas demeurer dans le blocage. Le speaker de l’Assemblée nationale a confirmé la préparation du dialogue par une équipe déjà au travail. Mais, il a souhaité que tous les Congolais y participent parce qu’il y aura un débat franc.

Pour le compte du G7, le lion du Katanga, Charles Mwando Nsimba n’est pas allé par le dos de la cuillère pour pointer du doigt les points majeurs qui minent le processus. « Les Evêques, tout comme nous, sommes préoccupés par la situation du pays qui risque d’aboutir à une implosion ; et cela, pas du fait du G7, mais des responsables qui ont déclenché les mécanismes de l’oppression. Et je crois que les Evêques, en tant que pasteurs, tiennent à ce que tout se passe dans le calme. Ils voulaient avoir une idée sur notre démarche. Pour nous, il n’est pas question de toucher aux dispositions constitutionnelles », a-t-il souligné. Pour le G7, il n’y a aucune opportunité à aller dialoguer avec le pouvoir. « Nous ne sommes pas partant jusque-là à ce que vous appelez dialogue. Le contenu et les termes de référence ne sont pas connus ».

En présence de ses collègues Christophe Lutundula et Pierre Lumbi, Mwando Nsimba a déploré la démarche actuelle du pouvoir consistant à provoquer des dérapages pour justifier la ‘‘ burundisation’’ de la RDC.

L’Abbé Santedi a fait savoir qu’à l’issue de cette série de rencontres, les Evêques analyseront les avis des uns et des autres. « C’est d’abord l’écoute qui est nécessaire. Mais, dans cela, on voit qu’il y a effectivement un souci pour la paix dans le pays et le bien-être du peuple congolais. Ce souci est partagé par tout le monde », a relevé le SG de la CENCO.

Ces rencontres se sont poursuivies dans l’après-midi avec la Dynamique de l’Opposition représentée par Vital Kamerhe, Eve Bazaiba, Fayulu, et autres. La journée de mercredi a été réservée aux responsables de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ainsi qu’à d’autres acteurs de la Société civile et de l’Opposition politique, dans leur diversité.

Peter Tshibangu
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top