Parmi les revendications majeures que les acteurs sociopolitiques tout comme les partenaires extérieurs ont toujours clamées haut et fort, il y a le calendrier électoral qui arrive en tête à l’approche des échéances électorales. Une fois passée la période des examens des contentieux électoraux devant les cours et tribunaux compétents, l’accent change et passe aux réclamations de la publication du calendrier électoral en vue de se préparer aux prochaines élections.

En RDC, à la suite du mot d’ordre lancé par le leader charismatique de l’UDPS au lendemain de la publication des résultats finaux de l’élection présidentielle de 2011 demandant aux Congolais de dormir du sommeil « de bébé » pour lui donner le temps nécessaire pour récupérer l’impérium, les masses populaires tout comme la classe politique ont pris plus de deux ans pour commencer à réclamer le calendrier électoral global et inclusif. Que des rencontres organisées entre la classe politique et sociale et le nouveau bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante de l’indécrottable Abbé Apollinaire Muhongolu Malumalu. Ce, après le limogeage de celui alors piloté par le Pasteur Daniel Ngoyi Mulunda. Toujours et encore autour de la question du calendrier électoral que l’on voulait global et inclusif.

Que des essais sociologiques et techniques des Ong de défense des droits de l’homme tant locales qu’internationales n’avaient-ils pas été rendus publics ! Que des séminaires, des débats et des émissions radiotélévisées n’a-t-on pas vécus tout au long des années 2013-2014 !

Surprise de taille ou désillusion ?

Probablement vilipendé, énervé, humilié ou tenant à montrer de quoi il était capable et pourquoi pas leur rendre la pareille, le Bureau de la CENI sous l’Abbé Malumalu va surprendre l’opinion en rendant public au début de l’année 2015 un calendrier global et inclusif reprenant les différents programmes quant à la tenue et l’organisation des élections à tous les niveaux, à savoir les locales, les municipales, les territoriales, les provinciales, les législatives, les sénatoriales et la présidentielle. Un calendrier costaud reprenant aussi le programme des opérations du recensement général et même celui des nouveaux majeurs.

Aussi curieux que cela a pu paraître, au lieu d’applaudir de deux mains, les partis politiques de l’opposition vont se répandre en jérémiades, en déclarant à tous ceux qui voulaient les entendre que le bureau de la CENI avait outrepassé ses prérogatives avec un calendrier qui avait tout l’air d’un piège pour faciliter le fameux « glissement » de tous les dangers. C’est le début des empoignades épiques entre la majorité et l’opposition autour de cette nouvelle trouvaille dans le vocabulaire politique congolais toujours aussi riche en inventions de dernière minute. Pour sa défense, la Majorité ne comprenait pas la réaction de l’opposition qui n’a cessé jusque-là de réclamer un calendrier global et inclusif. Pourquoi ce revirement spectaculaire de la part de ceux qui ne juraient que par un calendrier global et inclusif ? DE leur côté, les forces politiques de l’opposition ont vite accusé la majorité de se servir de ce calendrier global et inclusif pour ne pas respecter les délais constitutionnels.

Difficultés financières

Avant que les esprits n’aient eu le temps de se calmer, voilà que le Premier ministre va lancer un pavé dans la marre en proclamant haut et fort que le gouvernement se butait à des difficultés financières énormes ne lui permettant pas d’exécuter le calendrier global et inclusif.

Sans avertir qui que ce soit, l’on apprenait un matin l’avènement des 26 provinces suivies par la révocation de deux gouverneurs, celui de la Province Orientale et son collègue du Bandundu, et immédiatement après de la nomination des commissaires spéciaux. L’Opposition était prise de court et placée devant des faits accomplis qui seront considérés par de nombreux observateurs comme des véritables violations de la constitution en vigueur.

De même, face à ces difficultés financières et tenant à organiser les élections des nouveaux gouverneurs des provinces démembrées, la CENI a saisi la Cour Constitutionnelle qui va être accusée de statuer « ultra petita ». Car, au lieu de répondre à la question lui posée, elle a donné un avis controversé et ambigü que le gouvernement s’est empressé de saisir au bond pour procéder à la nomination des ces fameux commissaires spéciaux. En lieu et place des élections des nouveaux gouverneurs comme le stipule la constitution encore en vigueur.

Face aux retards accumulés pour procéder au recensement des nouveaux majeurs, à la formation des agents électoraux et aux difficultés financières pour organiser les élections des nouveaux gouverneurs, tout porte à croire que le pays va vers le fameux glissement de tous les dangers. Tout le monde y pense, en parle à voix basse tout en faisant semblant de ne pas y croire.

Kabila maître du jeu

En lançant l’idée d’un dialogue national, Joseph Kabila a pris de court la classe politique. En bon stratège, il a déjà posé des jalons qui vont lui servir des armes pour les négociations politiques. Notamment le découpage prématuré du pays en 26 provinces pourtant déclarées comme non viables par tous les spécialistes et la nomination des commissaires spéciaux qui, curieusement, proviennent de sa famille politique et sont prêts à tout pour survivre. A ce jour, la nation ne dispose pas d’un calendrier électoral consensuel et réaliste. C’est le statu quo qui énerve et ne rassure personne.

F.M.
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