Lancée par Joseph Kabila, Chef de l’Etat au beau milieu de l’année 2015, l’idée de la tenue d’un « Dialogue national » focalise l’attention des forces politiques et sociales de la République Démocratique du Congo depuis 6 mois. Se considérant comme l’initiateur exclusif de ce forum, le Président de la République avait donné le ton à travers des contacts informels entre son « envoyé spécial » Kalev Mutond, Administrateur Général de l’ANR (Agence Nationale de Renseignements) et plusieurs partis de l’Opposition, notamment l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, l’UNC de Vital Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba.

Alors que l’opinion attendait les réponses du Chef de l’Etat aux cahiers de charges de ces trois partis, dont l’un (UDPS), était favorable à un Dialogue à piloter par la Communauté internationale et les deux autres (UNC et MLC), foncièrement opposés, le précité se lançait dans la croisade des consultations formelles des partis politiques, de la Majorité comme de l’Opposition, des organisations de la Société civile (confessions religieuses, ONG de défense des droits de l’homme, organisations des femmes et des jeunes, autorités traditionnelles, délégations provinciales, etc.).

Alors qu’il n’avait pas fini de consulter les forces vives de la Nation, le Chef de l’Etat surprenait tout le monde en envoyant ses émissaires rencontrer ceux de Tshisekedi au mois d’août, d’abord à Venise, en Italie, ensuite à Ibiza, en Espagne. Cette « bipolarisation » du pré-Dialogue avait fait couler beaucoup d’encre et de salive au sein de la classe politique, au point qu’une large portion de l’opinion s’était mise à accuser l’UDPS de rouler pour le « glissement », le partage des postes, la violation de la Constitution. Mais, Tshisekedi n’a pas tardé à couper court aux spéculations, en décidant, en date du 12 septembre 2015, le retrait de ses délégués aux pourparlers avec la famille politique du Chef de l’Eat, au motif que ce dernier n’avait toujours pas donné suite à la « feuille de route » de l’UDPS exigeant l’acceptation par lui d’une médiation internationale, l’examen du contentieux électoral de 2011, la libération des prisonniers politiques, l’audit du fichier électoral, la révision de la composition de la Ceni, etc. Dans la foulée, Tshisekedi menaçait de mettre une croix définitive sur le Dialogue si le Secrétaire général de l’Onu ne désignait pas, au plus tard le 30 novembre, un médiateur neutre.

Au moment où l’on croyait la rupture consommée entre la Majorité Présidentielle et l’UDPS, Joseph Kabila organisait, en octobre, un dernier tour de table avec la classe politique et la Société civile, au terme duquel il annonçait, le 28 novembre, la convocation imminente du Dialogue politique, sans précision de date mais surtout avec une proposition controversée de réflexion autour du système électoral en vigueur, jugé trop coûteux pour le trésor public congolais.

Le 30 novembre 2015, une ordonnance présidentielle faisait état de la mise en place imminente du Comité préparatoire du Dialogue, avec pour mission d’apprêter tous les documents de travail endéans dix jours. Par ailleurs, le même texte signalait son pilotage par une co-méditation Pouvoir-Opposition.

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