Joseph Kabila Kabange, Président de la République Démocratique du Congo, a, dans son discours d’ouverture à la Conférence sur l’Investissement du Secteur Privé dans la Région des Grands Lacs, lancé un appel aux investisseurs à faire face aux défis susceptibles de compromettre la vision commune et  de promouvoir le développement économique de la région. Bien avant, il a présenté les opportunités à travers les 25 projets intégrateurs qui couvrent sept secteurs prioritaires notamment, l’agro-industrie, les infrastructures, l’exploitation minière, l’énergie, les techniques de l’information et de la communication, le tourisme et les finances. Lisez, ci-dessous, l’intégralité du discours de Joseph Kabila à l’ouverture de cette importante conférence.
Discours d’ouverture de Joseph Kabila à la conférence sur l’Investissement du secteur Privé dans la Région des Grands Lacs
Messieurs les Vice-présidents de la République, Représentant les Chefs d’Etat,
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Mesdames, Messieurs les Chefs des Délégations et les Chefs d’Entreprise,
Honorables,  Distingués invités,
Il y a une quinzaine d’années, le pays qui vous accueille aujourd’hui, à l’instar de toute la Région, était déchiré par la guerre avec pour conséquence la banalisation de la vie humaine et la destruction  des infrastructures de base. Le fait que nous soyons là, aujourd’hui, pour discuter du développement et des investissements en lieu et place de la planification des opérations militaires, prouve à suffisance les évolutions notables qui ont été enregistrées, depuis lors,  sur la voie de la normalisation et qui méritent d’être consolidées par des initiatives comme la présente Conférence.
Aussi, le fait que ce Forum se tienne notamment sous le régime de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba n’est pas fortuit. Il s’agit, à notre sens, d’une occasion de plus pour interpeller les signataires dudit Accord sur l’impératif d’accompagner, par les actes concrets, la nouvelle ère de paix et de stabilité actuellement en cours dans la Région.

Mesdames et Messieurs,
Honorables, Distingués Invités,
Avant de poursuivre mon propos, permettez-moi de saluer Monsieur Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations –Unies, pour avoir accepté de rehausser de sa présence cette première Conférence sur l’Investissement du secteur privé dans la Région des Grands Lacs, qui se tient, fort heureusement, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.
 Je le remercie également pour son appui aux efforts des pays de la Région en vue de la stabilité de celle-ci.
Je salue aussi la Commission de l’Union Africaine pour sa présence parmi nous, à travers son Représentant, et pour ses appels incessants à la tenue effective de cette Conférence.
Mes remerciements s’adressent, en outre, aux Représentants des Chefs d’Etat, aux Chefs de Délégation des pays amis, aux différents Représentants des Organisations Internationales et Régionales qui ont concouru à la tenue des assises de ce jour.
Je pense tout particulièrement à Monsieur l’Ambassadeur SAID DJINNIT, qui, en synergie avec le Secrétaire Exécutif de la CIRGL, a joué un rôle remarquable.
Messieurs les Vice-présidents,
Monsieur le Secrétaire Général,
C’est il y a dix ans, soit le 15 décembre 2006, que les pays de la Région se sont engagés à tourner la page de l’histoire douloureuse, en signant, le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs, assorti du Protocole de non-agression et de défense mutuelle ainsi que du programme d’action régional sur la paix et la sécurité dans la Région.
Cependant, fort des déterminants socioéconomiques de la crise qui sévissait dans la Région, les Chefs d’Etat et de Gouvernement avaient déjà fixé, dans la Déclaration de Dar-es-Salaam de novembre 2004,  le développement économique et l’intégration régionale comme l’une des priorités à inscrire à l’agenda du long chemin pour la paix, en vue d’attirer l’investissement privé et d’offrir l’emploi à nos  populations, tout particulièrement à la jeunesse.
Messieurs les Vice-présidents,
Monsieur le Secrétaire Général ;
Aujourd’hui, cela tombe sous les sens, que les pays des Grands Lacs viennent de loin et que de gros efforts ont été fournis dans le sens de recréer la confiance entre les Etats de la Région, de renforcer les capacités collectives et individuelles de résolution pacifique des conflits, en vue de la sécurité régionale et de la création des cadres macro-économiques stables.
Autant, la lutte contre toute sorte de tentative de déstabilisation de la Région a été menée  avec détermination, réduisant substantiellement les mouvements insurrectionnels et autres groupes armés à des groupuscules résiduels, autant des efforts remarquables sur la plan économique ont été réalisés au cours des dernières années, dans plusieurs pays de la Région qui enregistrent un taux moyen de croissance entre 5 et 8%.
Aujourd’hui, l’Afrique des Grands Lacs est une Région portée vers l’émergence, un marché incontestablement attrayant pour l’investissement privé, grâce à une population globalement jeune, d’environ 37 millions d’habitants, avec un  PIB total de plus de mille milliards de dollars américains.
Une Région composée de quelques pays côtiers qui donnent accès aux ports importants et stratégiques, tant au bord de l’océan indien que  de l’océan atlantique et offrant un potentiel inestimable des réserves minérales et en sol riche, évalué à des milliers d’hectares des terres arables, en même temps qu’elle accuse des besoins alimentaires croissants.
Dans ce contexte, l’on peut bien comprendre,
Mesdames et Messieurs,
Distingués Invités, que notre Organisation, lors du 5ème Sommet ordinaire du mois de janvier 2014, à Luanda, ait adopté un plan stratégique 2014-2018 marqué spécifiquement par des projets prioritaires de développement économique des pays membres.
L’on devra parler désormais, de la Région des Grands Lacs, non plus sous des prismes déformants et dramatiques d’instabilité, mais plutôt en termes d’opportunités d’investissements.
Messieurs les Vice-présidents,
Monsieur le Secrétaire Général,
A la lumière donc de ce qui précède, j’ai bon espoir que ces assises permettront une véritable interaction entre les acteurs du secteur privé et les décideurs politiques, aux niveaux national, régional et international réunis dans cette salle, en vue de consolider la montée en puissance de la croissance en cours dans la Région, de matérialiser la création des emplois et de tourner ainsi définitivement et de manière irréversible, la page sombre de la violence dans notre espace régional.
Il va sans dire que le prochain tournant de notre action devra porter, sans aucun doute, sur la promotion de l’intégration de nos économies.
Dans ce cadre, nous sommes réconfortés par le choix de 25 projets intégrateurs, impliquant plusieurs pays de la Région, et qui couvrent sept secteurs prioritaires, dont le développement est indispensable à l’émergence souhaitée.
Il s’agit de l’agro- industrie, des infrastructures, de l’exploitation minière, de l’énergie, des techniques de l’information et de la communication, du tourisme et des finances.
Il faudra, par ailleurs, poursuivre nos efforts en vue de l’élimination de tout obstacle à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux dans la Région.
Messieurs les Vice-présidents,
Monsieur le Secrétaire Général,
Je ne saurais terminer mon propos sans lancer un vibrant appel aux pays membres de notre Organisation régionale et aux investisseurs à faire face aux défis susceptibles de compromettre notre vision commune de la promotion du développement économique de la Région.
Au niveau des Etats, en plus de la création des cadres législatifs nécessaires à la mise en œuvre des partenariats public-privé qui s’imposent, il faudra poursuivre la lutte entamée contre le fléau de la corruption qui  gangrène souvent nos administrations publiques et constitue une source de démotivation des investisseurs.
Il s’agit également d’accélérer l’amélioration du climat des affaires, avec comme finalité, la simplification des procédures administratives qui plombent l’implantation rapide de nouveaux investissements  publics et privés.
 Il s’agit enfin, de consolider les efforts entrepris en vue du redressement des appareils judiciaires de nos Etats, de manière à offrir la sécurité judiciaire voulue aux capitaux investis.
Au niveau des investisseurs privés, il est question de prendre la ferme résolution de mener les différents projets d’investissement dans le respect des Lois en vigueur dans les pays d’accueil et des instruments régionaux pertinents en matière notamment, de traçabilité des ressources naturelles à exploiter.
Messieurs les Vice-présidents,
Monsieur le Secrétaire Général,
Convaincu que le grand ennemi de la Région des Grands Lacs c’est la pauvreté, base matricielle des conflits récurrents dans la Région ;
Fort de ce que, une fois engagés résolument dans ce processus d’intégration, le développement de la région sera effectivement relancé, la pauvreté vaincue et les conflits éradiqués ;
M’inscrivant dans la logique de toutes les résolutions des Chefs d’Etat de la Région et de celle de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ;
Je déclare ouverte, la Conférence sur l’Investissement du Secteur Privé dans la Région des Grands Lacs et souhaite plein succès à ces assises.
Bon séjour en République Démocratique du Congo à toutes et  à tous.
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie 
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top