Franck Diongo : «Corneille Nangaa est la personne par qui le scandale va arriver» !
*Le Président du Mouvement Lumumbiste Progressiste, MLP en sigle, Franck Diongo Shamba, a dénoncé, avec la dernière énergie, les propos du Président de la CENI qui, selon lui, étalent l’incapacité de cette institution d’appui à la démocratie d’organiser les élections dans les délais constitutionnels. Il l’a dit hier, mardi, 23 février 2016, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue au siège de son parti, situé sur l’avenue de l’enseignement. Le Président du Front Anti-Dialogue considère que le Président de la CENI, Corneille Nangaa, est la personne par qui le scandale va arriver. Car, ‘‘il a montré ses couleurs et nous avons la ferme certitude qu’il roule pour la majorité au pouvoir’’.
Interrogé sur l’opportunité de ce face-à-face avec les professionnels des médias, Franck Diongo a déclaré qu’‘‘il s’agit de communiquer sur la position du MLP et du FAD par rapport à la déclaration grave de Monsieur Nangaa, le Président de la CENI par rapport au processus électoral. Mais aussi, de parler de l’arrivée du SG des Nations Unies par rapport aux attentes des congolais’’.
Revenant sur la première préoccupation, l’élu de Lukunga a fait savoir que : ‘‘vous êtes sans ignorer que Monsieur Nangaa a donné une déclaration grave, inacceptable et inadmissible que même Monsieur Kabila, l’actuel Chef de l’Etat ne peut pas prononcer et dire. Monsieur Nangaa a eu l’audace de dire en public qu’il n’y aura pas d’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Chacun a un pouvoir limité dans les textes », a-t-il expliqué. Pour lui, le processus électoral ayant une base légale, à travers les lois et la constitution de la République, le Président de la CENI a le devoir constitutionnel de se soumettre aux lois de la République et à la constitution.
«A travers les analyses fouillées de son appel d’offre, à travers sa déclaration, les masques sont tombés. Donc, Monsieur Nangaa a travaillé à visage découvert et on a vu l’habillement d’un homme politique. Ces éléments démontrent à suffisance qu’il a pris position pour la majorité au pouvoir ; et qu’il a démontré son attachement à la majorité. Cette façon de faire confirme ce que nous avons toujours dit que M. Nangaa, à la tête de la CENI, donne l’image d’un membre de la majorité pour accomplir la volonté de M. Kabila », a-t-il déclaré. Et de poursuivre que vu sous cet angle, et au regard de la gravité et de la dérive, parce qu’on a donné le temps au temps, le MLP et le FAD récuse M. Nangaa dès aujourd’hui. Ce, parce que selon le MLP et le FAD, Corneille Nangaa est sorti de la Constitution et qu’il est incapable d’organiser les élections dans les délais constitutionnels, et qu’il a outrepassé son pouvoir. ‘‘Pour ce faire, nous le récusons’’, a-t-il martelé. Car, renchérit-il, Il agit dans la logique de servir le glissement et pour qu’il n’y est pas élection dans le délai, chose inadmissible et inacceptable. Donc, à dater de ce jour, le MLP et le FAD récusent M. Nangaa et demande à la Société Civile de le remplacer dans le délai raisonnable. Les conséquences à tirer de la déclaration de M. Nangaa, ce qu’au niveau du MLP et le FAD, nous répétons ce que nous vous avons toujours dit que l’actuel CENI ne va organiser aucune élection d’ici 2016 parce qu’il n’y a aucune volonté politique. Les congolais doivent être informés de la ligne de démarcation entre, d’une part, le processus électoral et, d’autre part, la fin du mandat de Monsieur Kabila, l’actuel Chef de l’Etat », a-t-il noté.
Poussant très loin sa réflexion, cet élu de la circonscription électorale de la Lukunga fait savoir que ce ne sont pas deux éléments liés. Pour lui, avoir l’élection présidentielle ou pas le 19 décembre 2016, c’est le dernier jour que Joseph Kabila sera Chef de l’Etat. «Donc, au niveau du MLP et du FAD, le 20 décembre, Monsieur Kabila n’aura plus la légalité, la légitimité d’agir comme Chef de l’Etat au Congo. La constitution est très claire que le mandat du Président de la République tel que nous nous sommes convenus à Sun-City, le dernier jour c’est le 18 décembre. Dans l’hypothèse où il y aurait eu élection, Monsieur Kabila resterait en attendant l’installation de l’autre Président qui sera déjà connu. Au cas où il n’y a pas élection, il n’y aura pas un Président qui va attendre l’installation d’un autre. La Constitution n’a pas dit que celui qui est en fonction reste jusqu’à l’élection d’un nouveau Président. Il ne peut rester en fonction que s’il y a un Président élu en attendant son installation. Sinon Monsieur Kabila doit partir et il partira », a-t-il indiqué.
De la visite du SG de l’ONU
En ce qui concerne l’arrivée du Secrétaire Général des Nations Unies en République Démocratique du Congo, le Député National a fait savoir que le Mouvement Lumumbiste Progressiste et le Front anti Dialogue vont déposer un cahier des charges notamment, en ce qui concerne le processus électoral et sur toutes les questions pertinentes de l’heure. Mais, de prime à bord, ces deux organisations politiques demandent à Ban Ki-moon de nommer un Rapporteur Spécial au Droit de l’homme. Ce dernier aura la mission de lui fournir, en temps réel, des informations sur les violations de droits de l’homme en République Démocratique du Congo.
Kevin Inana