Selon Paul Kibal, directeur de l’Institut de Recherche et d’Enseignement de la Démocratie (IRED), élection, oui, dans les délais constitutionnels oui. Le dialogue pour une issue heureuse du processus électoral, c’est aussi une bonne chose. Mais là n’est pas le problème fondamental pour la RDC, à l’heure actuelle. C’est la forme de la démocratie dite indirecte qui est en crise dans beaucoup de pays africains. Car on a beau organiser les élections, le dialogue, tout cela ne sera qu’un compromis temporaire, la RDC ayant connu plus d’une vingtaine de forums (conclave, conférence, dialogue,…) depuis son indépendance, sans issue parce que le problème de fond de l’exercice du pouvoir n’est pas réglé.

Ainsi, pour ce scientifique, régler ce problème, c’est pratiquer la nouvelle démocratie directe, en référence à article 21 de la déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule que « toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis ». Celle-ci étant comprise comme un système de gouvernance par le peuple, tout le peuple, organisé à partir des entités de base jusqu’au niveau national dans le cadre d’une décentralisation optimale. C’est le peuple qui gouverne, qui décide, qui choisit, non pas ses représentants, mais ses porte-parole ou ses porte voix au niveau des institutions supérieures. La nouvelle démocratie directe se fonde sur l’organisation des populations au niveau des entités territoriales. Contrairement à la démocratie indirecte où le peuple est organisé à travers les partis politiques et la société civile. Pour accéder au pouvoir en démocratie indirecte, on doit appartenir à un parti politique. Or tout le monde n’est pas membre d’un parti politique. La politique devient donc une action des seuls politiciens. En nouvelle démocratie directe, tout se fonde sur les entités territoriales. L’exercice du pouvoir devient donc une affaire inclusive, de tout le monde, pas de seuls spécialistes, politiciens qui auraient pour mission de rendre service au reste de la population. On quittera ainsi le débat politicien, partisan pour véritablement un débat constructif basé sur le développement au niveau des entités.

La nouvelle démocratie directe que prône l’IRED s’appuie sur la décentralisation optimale pour sa mise en œuvre. La décentralisation comprise non seulement comme processus de transfert des compétences ou des ressources aux entités inferieures, mais aussi et surtout comme une répartition optimale des compétences et des ressources entre les différents niveaux, différents échelons du pouvoir dans un état. Optimale qui signifie que chacun fait ce qu’il peut faire pour le mieux et au moindre coût. Malheureusement en RDC, la décentralisation n’est qu’un discours.

Cette forme de démocratie se pratique actuellement en Suisse et dans quelques Etats des USA, avec les mécanismes des initiatives populaires et des referendums.

Paul Kibal estime que le blocage actuel du processus démocratique en RDC est inhérent à la démocratie indirecte, parce que c’est la course pour le pouvoir. Quand on parle élection, délai constitutionnel, en toile de fonds, c’est au pouvoir qu’on fait allusion. Ôte-toi de là pour que je m’y mette pour les uns. Et les autres veulent conserver le pouvoir.

La nouvelle démocratie directe est un donc un concept, un projet de société que l’IRED propose au monde scientifique même aux politiciens.

Pour rappel, l’IRED est une association apolitique même s’il traite des questions politiques. Il a pour partenaire politique qui se bat pour l’instauration de la démocratie directe, le MPDD, qui est une structure d’application politique des ses enseignements.

José BOOTO
7sur7.Cd
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