Selon des sources bien informées à Lubumbashi, plusieurs éléments de la garde prétorienne de "Joseph Kabila", communément appelés "GR", ont été aperçus dans la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 mars dans une ferme appartenant à l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe.

A en croire ces sources, un camion rempli des membres de la "garde républicaine" est arrivé aux environs de minuit dans cette propriété de Moïse Katumbi. Des sympathisants de celui-ci auraient été alertés par des villageois. "Ces militaires n’ont quitté le lieu que vers 4 h00 du matin de ce jeudi 24 mars". La ferme dont question s’appellerait "Futuka". Elle serait située à une trentaine de kilomètres de Lubumbashi.

La rédaction de Congo Indépendant a tenté en vain de joindre au téléphone l’ancien gouverneur qui se trouverait à l’étranger. "Le président Joseph Kabila considère Moïse Katumbi comme son adversaire le plus coriace, explique un activiste de la société civile joint au téléphone à Lubumbashi. Kabila est à l’affût du moindre prétexte pour éliminer ’Moïse’ politiquement. Il n’est pas exclu que ces ’GR’ aient profité de l’absence du propriétaire des lieux pour enfouir un petit arsenal et accuser celui-ci de préparer la sécession au Katanga".

Depuis le mois de janvier dernier, l’auteur de ces lignes n’a cessé de rapporter une ambiance digne d’un "état de siège de fait" qui règne dans l’ex-Shaba en général et dans la nouvelle province du Haut Katanga en particulier. On assiste à une sur-militarisation injustifiée de cette Région plutôt paisible pendant que les rebelles ougandais de l’ADF massacrent, en toute impunité, des habitants du territoire de Beni dans la province du Nord Kivu.

On apprend ainsi que l’ancien patron de la police nationale John Numbi Banza Tambo - qui est considéré comme le suspect numéro un dans l’assassinat du défenseur des droits humains Floribert Chebeya et de son collaborateur Fidèle Bazana - aurait "repris du service". La police, l’armée et l’ANR (Agence nationale de renseignements) disposent des pouvoirs accrus pour arrêter qui elles veulent, quand elles veulent. Les activités des partis politiques sont interdites. Les "marches de soutien" organisées par le PPRD en faveur du président sortant "Joseph Kabila", elles, restent autorisées.

C’est le lieu de rappeler cette dépêche de l’ACP datée du 27 janvier. Celle-ci rapportait qu’au cours d’une parade mixte police-armée organisée au camp Vangu, à Lubumbashi, le "général" Jean Claude Kifwa, commandant de la 2ème zone de défense militaire, s’est permis de lancer une "sévère mise en garde" en direction de ceux qu’il considère comme étant des "manifestants perturbateurs de l’ordre public". Entendez, des dirigeants des partis de l’opposition.

Kifwa qui a obtenu son grade sans devoir user le fond de ses pantalons dans des académies militaires semble ignorer que la force publique doit respecter la Constitution et non se mettre au service d’un individu, fût-il le chef de l’Etat. Kifwa semble ignorer que l’article 6 de la Loi fondamentale proclame la reconnaissance du "pluralisme politique".

Jean-Claude Kifwa et les autres sbires au service du "raïs" devraient savoir qu’un opposant est avant tout un Citoyen. A ce titre, celui-ci n’est pas tenu d’aimer ou de ne pas aimer les dirigeants de son pays. Il a, en revanche, le droit sacré de se demander, comme disait Alfred de Vigny, si les gouvernants en place conduisent le pays dans la bonne direction. Dans le cas contraire, le Citoyen a parfaitement le droit de critiquer et de contester son gouvernement sans devenir pour autant un "ennemi de la République".

Depuis le mois de septembre 2015, plusieurs fonctionnaires oeuvrant dans l’ancienne province du Katanga ont été "virés" sans d’autre forme de procès non pas pour avoir commis des fautes professionnelles. Mais simplement parce qu’ils seraient réputés membres ou sympathisants des organisations non affiliées à la "majorité présidentielle". Là où le bât blesse est que ces fonctionnaires ont perdu leurs situations respectives sur ordre de "Joseph Kabila". Quelle bassesse!

Chaque jour, des personnalités politiques étiquetées "G7" font face à diverses tracasseries militaro-policières dans l’ancienne province du Katanga. "Joseph Kabila", à travers ses "petits soldats", ne cesse de restreindre les droits et libertés de ses ex-alliés, devenus ses contempteurs les plus résolus. C’est le cas notamment de l’ancien gouverneur Katumbi dont la ferme a été "visitée" la nuit dernière par des "GR" qui ne rendent compte qu’à "Joseph Kabila". Affaire à suivre.

B.A.W
© Congoindépendant
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