Manifestement, Franck Diongo a choisi de suivre, à la loupe, les faits et gestes, et même les propos du Président de la CENI. Tenez ! Devant les médias nationaux et internationaux, Corneille Nangaa a déclaré, nous citons : «Aujourd’hui, ce sont des contraintes techniques qui ne permettent pas à la CENI d’organiser les élections dans les temps». Il a, ensuite, déclaré que la CENI va introduire une requête à la Cour Constitutionnelle pour obtenir une petite extension qui, selon lui, ne sera pas éternel. En réaction à ces propos, Franck Diongo a rappelé qu’il avait attiré l’attention de l’opinion sur le fait que l’appel d’offres de la CENI était inscrit dans la logique d’octroyer au Président de la République un troisième mandat. Pour cet opposant, c’est un schéma de trahison de la nation et du peuple congolais qui doit désormais se tenir prêt pour la suite, a-t-il dit. L’élu de la Lukunga qualifie de graves, scandaleux et suicidaires les propos de Corneille Nangaa. Partant, le Président national du Mouvement Lumumbiste Progressiste/opposition, a appelé la population congolaise à prendre, sans tarder, ses responsabilités pour barrer la route à tout schéma machiavélique qui vise à pousser le pays vers le chaos. «Je regrette fortement de constater que la CENI blague avec le feu. J’ai suivi Corneille Nangaa, qui dit, avec légèreté, des propos graves, scandaleux, et suicidaires. Je me rends compte que la CENI n’a pas encore compris la leçon. C’est un schéma suicidaire qui n’aide pas Joseph Kabila. Parce qu’au cas où il n’y a pas élection en 2016, le Président actuel tombe sous le coup de l’article 75 de la constitution. De ce fait, il sera définitivement empêché de briguer un autre mandat. Il n’aura pas un seul jour de plus», a-t-il dit. Aussi, l’élu de la circonscription électorale de Lukunga s’étonne du fait que le Président de la CENI se précipite de faire des déclarations alors qu’à ce jour, il n’y a même pas de calendrier électoral. «Comment le Président de la CENI se précipite de faire des déclarations alors que nous n’avons même pas un calendrier électoral. On ne sait même pas le nombre de jours dont il a besoin. Et puis, Corneille Nangaa doit comprendre que la Cour Constitutionnelle n’a pas la compétence d’ajouter les jours au mandat du Président de la République », a-t-il déclaré.
Savoir séparer les choses
Pour le Président du Front Anti-Dialogue, la CENI doit savoir séparer les choses. La fin du mandat du Président de la République et le processus électoral sont deux choses qui doivent être dissociées. Et d’ajouter que la CENI le sait très bien. « On peut faire des manœuvres, mais cela ne donne pas à Joseph Kabila le pouvoir de diriger au-delà de son mandat. Après le 19 décembre, la page sera tournée », a-t-il conclu. Pour le MLP et le FAD, au lieu que la CENI engage une fuite en avant, elle devrait plutôt se préparer à organiser les élections dans les délais constitutionnels car, c’est encore possible. C’est ainsi que Franck Diongo dit attendre impatiemment l’alternance démocratique en 2016.
Kevin Inana