Les réactions fusent de partout après les déclarations de Corneille Nangaa, Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), sur les antennes de la Voix de l’Amérique en rapport avec la saisine de la Cour Constitutionnelle en vue du report des élections. Dans une déclaration signée le 20 mars 2016 par Jean-Claude Katende, Porte-parole et Floribert Anzuluni, son Coordonnateur, le Front Citoyen 2016 s’insurge contre ces propos qu’il qualifie d’atteinte grave aux droits fondamentaux du peuple tout entier.
Pour le Front Citoyen, ce nouveau faux-pas du gestionnaire de la centrale électorale congolaise n’est pas surprenant. Car, il confirme sa participation au sabotage de la Constitution afin de matérialiser le coup d’Etat Constitutionnel qui permettrait à l’actuel Président de se maintenir au-delà de son mandat. Car, en envisageant la possibilité de saisir la Cour Constitutionnelle pour requérir une extension des délais pour la tenue de l’élection présidentielle, non seulement Nangaa outrepasse les attributions qui lui sont conférées par la Loi, mais prépare une violation intentionnelle et flagrante de la Constitution.
Dans cette déclaration, il est indiqué que l’article 73 de la Constitution est équivoque concernant le délai pour l’organisation de l’élection du Président de la République. Quant aux attributions de la CENI et de son Président, elles sont clairement fixées et limitées par l’article 211 et les articles 9 et 23 de la Loi Organique N°10/013 du 28 juillet 2010 portant fonctionnement et organisation de la CENI, modifiée et complétée le 19 avril 2013.
En plus, le Front Citoyen se pose la question de savoir : «comment Nangaa peut-il se permettre d’évoquer à ce stade des défis techniques alors même qu’il n’a, à ce jour, présenté aucun calendrier détaillé sur les élections ?».
Pour cela, il lui est exhorté d’observer la Constitution, comme exigence de la loi au lieu d’exécuter servilement l’agenda de la Majorité au pouvoir et de se concentrer sur le travail pour lequel il a été désigné à la tête de cette Institution d’appui à la démocratie.
Pour en découdre, le Front Citoyen 2016 estime que l’organisation de l’élection présidentielle dans le strict respect du délai constitutionnelle est non négociable. A cet effet, il est demandé au pouvoir de faire le choix parmi les trois scénarios. Il s’agit, entre autres, de la tenue de cette élection dans le strict respect du délai constitutionnel ; la démission de l’actuel Président à l’échéance pour non-respect de la Constitution. Cela, en prenant comme exemple celui d’Haïti ; la mobilisation des citoyens à l’échéance du mandat sur base de l’article 64 de la Constitution.
Pour rappel, Corneille Nangaa avait déclaré le 17 mars dernier sur les antennes de la Voix de l’Amérique que des contraintes techniques ne permettent pas d’organiser les élections dans le délai. A cet effet, il a annoncé que la CENI introduira une requête à la Cour Constitutionnelle pour obtenir une petite extension qui ne sera pas éternelle. La dite extension, a-t-il précisé, doit être limitée dans le temps en tenant compte des exigences. Pour lui, cette situation ne serait pas une première, d’autant plus qu’un cas similaire est déjà arrivé en 2006. A l’en croire, il n’y a qu’une possibilité pour organiser les élections dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire, renoncer à la révision du fichier électoral. Aller aux élections avec le fichier électoral utilisé en 2011 signifie accepter de les organiser sans 10 à 12 millions de jeunes et avec au moins 2 millions de morts dont les noms sont sur la liste.    
Judith Asina 
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