Avec toutes les autres personnalités. RDC : Minaku rend hommage à Timothée Kombo Nkisi !
Le Premier Ministre et tous les membres du Gouvernement, les députés nationaux et sénateurs, les conseillers du Chef de l’Etat, les grandes personnalités politiques du pays, etc. sont venus rendre les derniers hommages à Timothée Kombo Nkisi, Vice-président de l’Assemblée nationale, décédé depuis le 14 avril à Paris, en France. C’était hier, mardi, 26 avril 2016, dans le Hall du Parlement de la République Démocratique du Congo. Sur les visages de ces grands du pays, on pouvait facilement lire l’émotion, la consternation et surtout le regret de perdre le doyen de la chambre basse du parlement. Dans ses mots, Aubin Minaku a eu à vanter les mérites de celui qu’il considère comme un grand baobab.
La cérémonie funéraire de Timothée Kombo Nkisi a eu lieu comme prévu hier, mardi, 26 avril 2016, au palais du peuple, dans la commune de Lingwala. Tout a commencé par la petite exhortation de Madame Monique Ngasi, qui a insisté sur la repentance. De prime à bord, il a remercié les autorités qui ont accepté qu’un moment de prière soit dédié au grand Kombo. Elle a axé son intervention sur le livre de Mathieu 4 : 17. « Quand Dieu a fait l’homme et tout ce qu’il y a sur terre, il n’avait pas fait la mort, c’est la désobéissance de l’homme qui a poussé Dieu a réservé une punition à ce dernier, … », s’est elle adressée à l’assistance.
Les témoignages
Des élus ont témoigné pour faire savoir les capacités de Kombo tant, en tant que Père, qu’en tant que politique. Le premier à prendre la parole, c’est le Député National Patrick Muyaya, en sa qualité d’ancien membre du bureau provisoire de l’Assemblée nationale. Pour lui, Timothée Kombo Nkisi a non seulement été comme collègue Député, mais aussi comme un père pour lui. « Nous avons passé trois mois ensemble et il me disait toujours, ‘’Cher fils, au service de la République, il n’y a pas de couleur politique’’. Malgré son âge, il était très assidu dans le travail. Chaque fois, il ne cessait de me dire que les congolaises et congolais attendent de nous l’engagement dans notre manière d’agir. Il avait également un sens de l’humour. C’est parmi les choses qui faisaient sa force», a-t-il dit. Pour sa part, le Député National Serge Mayamba s’est exprimé en ces termes : « Kombo Nkisi, au-delà d’un père, il a été véritablement un modèle pour moi. Chaque fois qu’il y avait un problème à l’Assemblée nationale, il nous demandait toujours de privilégier l’intérêt de la République ou encore l’intérêt de la nation. Il a gardé le sourire jusqu’au jour de sa mort ».
Pour Minaku, c’est un Baobab qui tombe…
Dans son oraison funèbre, le Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a reconnu les qualités de Kombo Nkisi qu’il considère également comme le patriarche et surtout comme un sage. « C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le 14 avril dernier, la chute d’un grand baobab de la scène politique nationale, la disparition inopinée du doyen d’âge de la chambre basse du parlement, j’ai cité le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Timothée Kombo Nkisi. Cet immense personnage, patriarche au sens profond du terme qui s’en est allé, représentait avec d’autres collègues de son terroir, la crème du très notables caucus des Députés du Kongo Central, dont l’apport s’est toujours signalé comme l’un de plus déterminants pour le prestige de notre législature depuis les premières années d’après l’indépendance de notre cher patrie », a dit le Speaker de la chambre basse du Parlement. Avant de poursuivre que je suis convaincu qu’en son honneur, les percussions de Lokolé, et du tam-tam de notre folklore, du rythme funéraire africain, mêlé aux sons de la trompette ou de fanfare, retentissent en ce moment pour célébrer la riche carrière de l’illustre disparu et pour crier en note musicale, le grand leader Ne Kongo, Kombo Nkisi est mort, vive le grand leader Ne Kongo.
Pour Aubin Minaku, il est notoire que ses cheveux blancs distillaient plus que tout, une sagesse pure, consolidée par les philosophies nègres, enracinées dans la tradition ancestrale. Aussi, a-t-il souligné, que ces deux atouts démontraient comment le sors avait joué en notre faveur, en nous l’offrant comme doyen et référence surtout dans des moments des divergences, mais la maladie à laquelle il faisait face avec beaucoup de courage n’avait jamais réussi à altérer son enthousiasme et son dynamisme qui ont, jusqu’au bout susciter l’admiration et marqué son action tout au long de sa vie.
Il nous manque déjà…
Devant la foule venue nombreuse rendre les derniers hommages au Patriarche Kombo Nkisi, Aubin Minaku a fait savoir que ce digne fils du pays manquait déjà à la République. « A peine parti, le voilà qui nous manque déjà à tous ; il manque déjà terriblement à sa famille, à ses proches, à ses chers enfants, petits enfants et arrières-petits enfants vers lesquels se tourne à présent nos pensées. Il manque à cette auguste assemblée, comme à tous ses électeurs, paysans, gardiens de coutume et tous autres dignitaires de Madimba et environ. Mais, il manque surtout à la République, à la Nation. Tout au début de la législature, lorsque le destin a bien voulu qu’il soit le doyen d’âge de tous les Députés, j’avais été saisi par une forte inquiétude, partagé sans nul doute par bien des Députés par rapport au discours qu’allait tenir celui qui passait dans l’opinion comme un vieux philosophe, réputé pour ses positions intransigeantes dans la mouvance UDPS. Beaucoup comme moi redoutaient des surprises bouleversantes. Mais, c’était sans compter avec la sagesse et le réalisme de cet homme extraordinaire qu’était Timothée Kombo Nkisi », a-t-il dit.
Quand Minaku se rappelle des propos de Kombo…
« Il disait toujours, « aux commandes des affaires publiques, on n’est ni de la majorité, ni de l’opposition ». C’est à partir de cet instant là, que j’ai véritablement fait connaissance avec cet homme, plein d’humilité, de gentillesse, de tolérance, et de pudeur. Oui, je puis ici affirmer sans faire l’économie des mots que j’ai eu la chance, en tant que Président de l’Assemblée nationale de compter parmi les membres du bureau que j’ai l’honneur de diriger, un homme d’une aussi grande valeur morale, un homme qui était capable quand il y avait des problèmes de trésorerie, d’utiliser ses propres moyens sans rien réclamé par la suite à la questure. Il ne sollicitait aucune faveur pour son propre compte, si ce n’est que pour les autres », a-t-il noté.