*Il y en a encore, dans le microcosme politique rd-congolais, des politiciens qui refusent d’admettre que le ciel est déjà tombé sur leurs têtes. Pourtant, l’impasse est réelle. A quelque sept ou huit mois de la fin de la législature, le processus électoral est bloqué. Personne à la Majorité Présidentielle ou à l’Opposition politique ne sait si l’atterrissage se fera en douceur ou d’une autre manière. S’il n’y a pas élection présidentielle en 2016, la Majorité Présidentielle, du moins si l’on en croit Lambert Mende, Porte-parole du Gouvernement, l’article 70 de la Constitution, qui dispose que le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective de son successeur élu, soit appliqué. L’Opposition, version G7, promet d’appliquer les dispositions de l’article 75 relatives à l’intérim du Président de la République, si la Cour Constitutionnelle, une fois, saisie par le gouvernement, arrivait à constater qu’il est dans un cas d’empêchement définitif. C’est justement toutes ces divergences et prises de position qui sèment le doute dans les esprits.

Où va-ton ? C’est la question que tous les Congolais, du plus petit au plus grand, se posent. Depuis peu, l’absence de direction est totale. En tout cas, depuis que le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a annoncé, le 16 mars dernier, sa volonté de saisir la Cour Constitutionnelle pour solliciter une extension du calendrier électoral. Corneille Nangaa, le Président de la CENI, mettait en avant des difficultés techniques présentées comme un cas de force majeure. Il réclamait entre 14 et 16 mois pour inscrire les nouveaux majeurs estimés à environ 10 et 12 millions d’électeurs. Dans l’entendement des membres du Bureau de la CENI, l’opération de révision du fichier électoral, à elle-seule, était largement suffisante pour justifier le dépassement du délai constitutionnel. L’annonce de la CENI a produit l’effet inverse. L’Opposition politique, dans sa pluralité et dans sa diversité, a désavoué la Centrale électorale accusée ainsi de partialité, d’inféodation à la Majorité Présidentielle. Cette dernière, par contre, a apporté tout son soutien à la démarche de la CENI. Pendant que les Congolais de la Majorité et de l’Opposition s’affrontaient, arguments contre arguments, juridisme contre juridisme, le Conseil de sécurité de l’ONU a pris ses distances. Le 31 mars, la résolution 2277 du Conseil de Sécurité a enjoint la CENI de rendre public, un calendrier électoral global, réaffirmant le fait que l’élection présidentielle et les législatives nationales devaient avoir lieu en novembre 2016. La Résolution 2277 est diversement appréciée. Certains analystes proches du pouvoir la jugent non contraignante. D’autres comparent la situation de la RDC à celle qui a prévalu en Côté d’Ivoire, il y a six ans. Mais, en Côté d’Ivoire, la mission onusienne avait, en outre, la certification des résultats des élections dans son mandat. Pour ce qui concerne la protection des civils, on trouve beaucoup de ressemblance. Dans l’entretemps, en RDC, des candidatures à la présidentielle s’accumulent. Le G7 a désigné Moïse Katumbi. Martin Fayulu avait déjà annoncé sa candidature au nom de l’ECIDE. Adolphe Muzito a publiquement exprimé ses ambitions de devenir Président de la République. Jean-Lucien a, dans le même esprit, signalé qu’il se porterait candidat. Plusieurs outsiders dont un certain Noël Tshiani, depuis les USA, s’annoncent. Freddy Matungulu, un ancien Ministre des Finances sous le régime Kabila, n’a pas, non plus, de langue en poche sur cette même question. Même si la Majorité attend jusqu’ici, le go de la CENI, son mutisme quant à son éventuel candidat, devient déconcertant. On espère qu’à un certain moment, grâce à un déclic dicté par des pressions de toutes sortes, les choses vont s’accélérer.

La Pros.


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