
COMMUNIQUE OFFICIEL
A la suite de la question orale avec débat à laquelle le Premier ministre a répondu à l’Assemblée nationale au mois d’avril dernier, une certaine opinion pense que le Chef du gouvernement n’est pas favorable au contrôle parlementaire.
Il sied de souligner qu’ayant accepté la mission de conduire le gouvernement dans un régime démocratique en consolidation, et conformément aux dispositions de l’article 91, alinéa 5, de la Constitution, le Chef du gouvernement ne peut se dérober au contrôle parlementaire, une des prérogatives les plus importantes du Parlement de notre pays.
Fidèle aux exigences de gestion transparente arrimée sur le principe de redevabilité, le Premier ministre s’est déjà soumis, à plusieurs occasions, à cet exercice au cours des quatre dernières années, aussi bien à l’Assemblée nationale qui a investi son gouvernement qu’au Sénat.
Il est cependant souhaitable que tous les membres du gouvernement invités puissent jouir d’un traitement équitable. En outre, dans l’exercice du contrôle parlementaire, il est convenable de tenir compte des exigences professionnelles, déontologiques et éthiques universelles de nature à garantir la dignité et le respect de la vie privée des membres du gouvernement appelés à s’expliquer devant les Elus. Cela permet d’équilibrer la protection dont jouit le parlementaire à travers les immunités.
En effet, à maintes reprises certaines affirmations mensongères portant atteinte à la dignité des membres du gouvernement et du Premier ministre, ont été faites du haut de la tribune de l’hémicycle et en direct de la radiotélévision nationale, sans être démenties par la suite, en dépit des corrections sollicitées par les membres du gouvernement incriminés.
A titre d’exemple, un député de la Majorité a déclaré que le Chef du gouvernement a accordé des marchés de salubrité de la ville de Kinshasa à un membre rapproché et désigné de sa famille, alors que cela n’est pas vrai. Cette affirmation n’a pas été corrigée jusqu’à ce jour.
De même, lors de la dernière question orale adressée au Premier ministre, son auteur a affirmé sans fondement que le Chef du gouvernement est copropriétaire de Congo Airways, entreprise totalement publique dont tout le monde connait la composition de l’actionnariat. Cette déclaration grave passée sur les antennes de la radiotélévision nationale qui couvrait la Séance plénière, n’a pas été démentie par l’auteur jusqu’à ce jour. On peut donc s’imaginer que l’objectif poursuivi était de nuire à la réputation du Chef du gouvernement.
Par ailleurs, il est bien établi que, plus d’une fois, des questions orales, interpellations et motions adressées à certains membres du gouvernement et au Premier ministre par quelques Députés de l’Opposition proviennent en réalité des membres de la Majorité et même de Parti auquel nous appartenons. Cela est bien connu des instances tant de la famille politique que du Parti, et des preuves irréfutables existent.
Pourtant, il est évident que de telles pratiques n’ont rien à voir avec le contrôle parlementaire véritable auquel, Dieu merci, les Elus légitimes du Peuple demeurent attachés. Nombre d’entre eux, qu’ils soient de la Majorité ou de l’Opposition, l’ont du reste déjà dénoncé, considérant que ces pratiques marginales procèdent plutôt d’un désir de repositionnement personnel qui aurait dû s’exprimer au sein des organes attitrés de la famille politique ou du Parti. Ils estiment, bien à propos, que l’Assemblée nationale est, et doit demeurer, le Temple de la Démocratie, un Haut-lieu de débat et de l’action politiques qui doivent d’une part, consolider les idéaux de celle-ci dans le respect mutuel et la dignité de chacun, et d’autre part, la marche de la nation Congolaise vers l’Emergence ; elle ne doit pas être transformée en une tribune de règlement des comptes.
A cet égard, il sied de rassurer l’opinion que le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement ne peuvent se dérober du contrôle parlementaire, dès lors que celui-ci constitue une des modalités de collaboration et d’interaction entre l’Exécutif et le Parlement, nécessaires à la vie démocratique et au progrès de notre pays.
Cependant, ledit contrôle mérite d’être exercé dans une vision républicaine, respectant les exigences et convenances professionnelles, déontologiques et éthiques universelles, confirmées du reste dans la lettre et l’esprit du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale.