*Vendredi 13 mai 2016, lors d’une conférence de presse au centre interdiocésain, à la Gombe, le Front des démocrates, plateforme de l’opposition politique congolaise, a donné son point de vue sur plusieurs questions d’actualité. Son Coordonnateur et porte-parole, l’Honorable Jean-Lucien Bussa, s’est appesanti sur le bilan social de Joseph Kabila, l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, le dialogue, la candidature commune de l’opposition, les violations des droits de l’homme, etc. Pour le Front des Démocrates, point n’est besoin de relever que la personnalisation des institutions et la mauvaise gouvernance érigées en mode de gestion de l’Etat, ont fortement miné la cohésion nationale, porté un coup fatal à la consolidation de la démocratie et érodé l’élan de développement du pays. «L’Echec criant du système en place ne cesse de se caractériser par des tares de gestion de l’Etat, entre autres, l’insécurité généralisée, la pauvreté, … D’où, la nécessité d’une alternative vraie à ce système à travers de nouveaux choix de société et d’animateurs intègres, astreints au devoir de redevabilité et non ceux impliqués dans la faillite de l’Etat ces dernières années », a dit Jean-Lucien Bussa. Et, à lui, de poursuivre que le peuple doit choisir entre le bilan et le programme, entre le renouveau et la continuité, entre l’alternance sans alternative ou l’alternance vraie.

Pour le Front des Démocrates, à quelques mois de l’élection présidentielle, conformément à l’article 73 de la constitution, et face à la volonté du pouvoir de porter un coup à l’ordre institutionnel établi, le peuple s’interroge. D’abord, sur la nature du pouvoir déterminé à remettre en cause le principe de l’alternance au regard des multiples obstacles érigés sur la voie des élections. Ensuite, sur le bilan de ce dernier, qui exige, à en croire les propos de Jean-Lucien Bussa, le changement du système et de ses animateurs, dans l’intérêt des congolais. Le Front du peuple pense que sur le plan social, le bilan du système Kabila se fait remarquer par des chômeurs qui se comptent en dizaine des millions, des salaires dérisoires payés de façon irrégulière, un cadre de vie médiocre pour la majorité des congolais qui vivent sans électricité, sans eau potable, ni logement décent et qui n’ont pas accès aux soins de santé de qualité. Le peuple manque de tout, même de la nourriture, a dit Jean-Lucien Bussa. Plus loin dans sa réflexion, cet élu rappelle que la jeunesse est perplexe et dubitative et même perdue, car elle n’a pas de perspectives. Les élèves, étudiants, jeunes diplômés, des universités et plusieurs domaines variés ne croient plus en la capacité du pouvoir Kabila à leur offrir des réponses adéquates quant à leur épanouissement. Au plan sécuritaire, le Front des démocrates pense que la situation est tout aussi inquiétante. Surtout s’il faut prendre en compte les derniers massacres d’Eringiti, de Tingwe et de Mutsongo-Mingo à Beni. Dans le domaine politique, le Président National du CDER pense, par ailleurs, que le pouvoir en place s’attèle à accroître le rétrécissement de l’espace démocratique avec en prime, la réduction des droits humains, les refus systématiques des manifestations politiques, le harcèlement des acteurs politiques, les arrestations des sympathisants et membres des partis politiques de l’opposition, etc.

Le Front des démocrates dénonce, en outre, l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. « La situation que connaît l’ex-gouverneur du Katanga du seul fait d’avoir fait dissidence et d’avoir dénoncé le troisième mandat, rajoute la liste des cas de justice sélective et expéditive. Le processus électoral bat de l’aile à cause du pouvoir en place qui a délibérément dérégler et déstructurer le cycle électoral au détriment de la stabilité politique du pays. Ce qui est un réel recul démocratique. Ceci engage le pays dans les lendemains incertains », a dit Bussa devant la presse tant nationale qu’internationale.

Arrêt de la Cour Constitutionnelle

Après avoir pris connaissance de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui, pour Bussa, consacre le principe de la continuité de l’Etat aux termes de l’article 69 de la Constitution, soutenant que l’article 70 alinéa 2 permet au Chef de l’Etat arrivé fin mandat, de rester en fonction, le Front des démocrates relève, cependant, que l’article 69 alinéa 3 de la constitution dispose : « le Président de la République assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat». Pour cette famille politique, il s’agit bien, ici, des institutions constitutionnelles du Président de la République en plein mandat, conformément à l’article 70 de la Constitution. Par ailleurs, le Front des démocrates constate, malheureusement, que l’interprétation de l’article 70 alinéa 2 de la Constitution ne se réfère nullement au contenu des dispositions pertinentes de la Constitution, spécialement en ses articles 70 alinéa 1er qui fixe la durée du mandat du Président de la République ; 73 qui oblige la CENI à convoquer le scrutin pour l’élection du Président de la République, quatre-vingt dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice ; 74 qui permet au Président de la République fin mandat, d’assumer les fonctions endéans une période n’excédant pas 10 jours après la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle. Sur la question relative à un quelconque vide juridique au sommet de l’Etat, Jean-Lucien Bussa pense que la constitution de la République en ses articles 75 et 76 assure la continuité de l’Etat. Fort de tout ce qui précède, le Front des démocrates appelle à la mobilisation de tous pour la tenue de l’élection présidentielle dans le respect inconditionnel de la Constitution et invite le Président de la République, à enjoindre les institutions de l’Etat, en particulier, le gouvernement et la CENI, à tout mettre en œuvre pour rendre effective la tenue de l’élection du Président de la République pour éviter au pays, comme il faut le souhaiter, la perspective d’une crise politique inutile.

L’exigence de l’alternance démocratique

Après analyse de la situation politique actuelle, le Front des Démocrates estime que le processus électoral est en panne. Cette panne, souligne son Coordonnateur, est due à une pseudo-crise artificiellement entretenue par le pouvoir en place, qui s’investit à contourner, par le biais d’un dialogue, les dispositions constitutionnelles qui imposent l’organisation de l’élection présidentielle dans un délai bien fixé à l’avance. «Ce pseudo dialogue voulu par le pouvoir en place n’a pour seul but que de permettre à Kabila de demeurer au pouvoir au-delà des limites constitutionnelles de son mandat. Ce fameux dialogue n’aurait aucun intérêt pour le peuple congolais qui veut, à tout prix, l’alternance au pouvoir et rejette toute tentative qui consisterait à vouloir trouver des réponses extraconstitutionnelles aux questions, pourtant, réglées par la Constitution.

Enfin, pour le Front des Démocrates, le débat actuel sur les candidatures à la présidentielle de novembre 2016 ne sera pas occulté. « A ce sujet, la priorité des priorités demeure la conquête de l’alternance à travers la convocation effective, par la CENI, du scrutin présidentiel, le 20 septembre 2016, au plus tard. En tout état de cause, le Front des démocrates prendra ses responsabilités pour indiquer au peuple congolais le choix du changement véritable et conforme à ses aspirations profondes », a souligné Jean-Lucien Bussa, dans sa conclusion.
LIENS COMMERCIAUX

                                                    MAGAZINE HESHIMA                                                      HESHIMA MAGAZINE BIMESTRIEL № 35 , AOUT 2022 / PRIX 10 $


 

Passez votre commande au N°+243 851 134 444, www.heshimardc.net 

Prix 10$

Point de vente : Psaro, City Market, Monishop, Memling.

Le magazine qui bat au rythme de l’actualité.

 
Top