Ainsi que cela se chuchote dans les salons politiques de Kinshasa, Edem Kodjo, le Facilitateur du Dialogue inclusif entre Congolais, est absent de la capitale depuis un certain temps. Aux dernières nouvelles, l’on apprend qu’il séjourne à Addis-Abeba, en Ethiopie, au siège de l’Union Africaine, après une courte pause chez lui, au Togo. On pense qu’il doit avoir de nouveau rendu compte, à Mme Nkozasana Zuma, présidente de la Commission de l’Union Africaine, de l’étape préliminaire de sa mission, plus précisément des difficultés de mise en place du Comité Préparatoire.

A propos de cette structure d’experts chargés d’apprêter les documents de travail pour le Dialogue proprement dit, personne n’ignore qu’elle se trouve au point mort, en raison notamment de la bataille des listes au niveau de l’Opposition et de la Société Civile.

On rappelle qu’en son temps, Edem Kodjo avait défini un format réduit de 12 participants pour la Majorité présidentielle, 12 pour l’Opposition et 6 pour la Société civile, soit un total de 30.

Dans son esprit, les trois « composantes » doivent être représentées par des forces politiques et sociales ayant une solide assise sur le terrain.

Seulement voilà ! En lieu et place d’un cercle de réflexion restreint, des Congolais de divers horizons se débattent pour faire du Comité Préparatoire du Dialogue un fourre-tout, avec une composition éléphantesque. Tout le monde veut y siéger, avec en toile de fond l’image du partage équitable et équilibré des postes de responsabilité dans un nouveau gouvernement et un nouveau parlement de Transition, les entreprises publiques, la territoriale, la diplomatie, les services de renseignements, l’armée, la police… comme au bon vieux temps de l’après- Dialogue intercongolais (2003-2006).

On croit savoir que c’est pour éviter d’être entraîné dans des querelles de quotas de participation qu’Edem Kodjo s’est momentanément retiré de Kinshasa, question de laisser à l’Opposition et à la Société Civile le temps de parvenir à une harmonisation de leurs listes.

A en croire plusieurs sources, le Facilitateur pourrait regagner bientôt la capitale, dans le but de mettre rapidement en place le Comité préparatoire du Dialogue et de passer à l’étape cruciale de sa tenue effective.

Sans élections, que va-t-il se passer le 20 décembre ?

Pendant que ceux et celles qui se croient indispensables pour
l’organisation du Dialogue s’entredéchirent autour des quotas de
participation, les aiguilles de l’horloge universelle continuent leur
marche vers l’inconnu. Le paradoxe du moment veut qu’il y ait d’un
côté des pro-dialogue affichant une absence de volonté politique de
financer les élections et, de l’autre, des anti-dialogue ne présentant
aucune alternative fiable de sortie de crise.
Si le statu quo persiste, le pays va atteindre la date butoir du 20
décembre 2016 sans un nouveau Président de la République élu. Ici
aussi, le scénario en place voudrait qu’il y ait dans un camp des
acteurs politiques convaincus que l’heure de la vacance du pouvoir au
sommet de l’Etat a sonné, et de l’autre, le camp de ceux qui pensent
que le Chef de l’Etat en fonctions pourrait rester en place jusqu’à la
passation des pouvoirs avec son successeur à choisir par le souverain
primaire dans les urnes.
Qui serait dans ce cas coupable du fameux « Coup d’Etat
constitutionnel » ? C’est le lieu de relever qu’à sept mois de cette
impasse politique, la Majorité Présidentielle comme l’Opposition
anti-dialogue s’appuient sur l’article 64 de la Constitution pour
planter le décor de la confrontation. Faut-il dialoguer maintenant ou
attendre tranquillement les conséquences imprévisibles d’un bras de
fer entre les tenants de la conservation du pouvoir et ceux d’une
alternance démocratique impossible à réaliser dans les urnes ? Le
débat reste ouvert.
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