* Le projet de construction d’une salle de spectacle assortie d’un musée Wemba.
* Des démarches auprès de l’Unesco en vue de la reconnaissance de la rumba
au titre de patrimoine immatériel de l’humanité.
* Le 24 avril proposé comme journée nationale de la musique.
Discours de son Excellence Monsieur Baudouin Banza Mukulay Nsungu, ministre de la Culture et des Arts
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Excellences Messieurs les Ministres, Chers Collègues
Excellence Monsieur le Ministre de la Culture et des Francophonie de la Cote d’Ivoire
Excellences Messieurs les Ministres et Chefs de Délégations Etrangères
Excellences Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques,
Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités respectifs,
Quel triste devoir que celui de prendre la parole devant ce gotha politique, intellectuel et artistique rassemblés en ce lieu pour rendre hommage à Papa Wemba.
Je voudrais, en liminaire, remercier très sincèrement Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Joseph Kabila Kabange qui, alors qu’il était encore à New York, dès l’annonce de la mort de l’artiste Jules Shungu Wembadio dit « Papa Wemba », a exprimé sa vive émotion et instruit le Gouvernement de la République d’organiser des obsèques à la mesure de ce qu’a été cette icône de la musique, mieux de l’art qui vient de nous quitter, sans vraiment nous quitter. Car, comme l’avait si remarquablement rappelé le poète sénégalais Birago Diop dans « Souffle » les morts ne sont pas morts.
A plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un artiste.
Je remercie également Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement qui, n’a eu de cesser de nous talonner dans le cadre de l’organisation de ces obsèques.
Comment ne pas remercier le Président de la République de la Cote d’Ivoire, son Gouvernement et le peuple ivoirien pour les hommages solennels rendus à notre frère Papa Wemba ?
Nous remercions, d’une manière particulière le Ministre de la Culture et de la Francophonie, arrivé encore hier soir, à la tête d’une importante délégation pour ces funérailles.
Je remercie les différentes délégations venues de provinces et de l’étranger pour assister à ces funérailles.

Je m’en voudrais si je ne remerciais pas le Comité Organisateur pour son esprit de sacrifice, d’abnégation, et pour son sens élevé de responsabilité. Comité dirigé par Monsieur André Kimbuta, Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa et secondé par Madame Marie-José KAZADI YAMBA, Directrice de Cabinet du Ministre de la Culture et des Arts.
De Papa Wemba, la postérité retiendra d’abord qu’il a été un « self made man ». Un homme qui, à force de travail, d’imagination et de créativité, a pu se frayer un chemin et se faire un nom, au-delà des mers et océans.
De la star que toute l’Afrique, voire la Planète, pleure en ce moment, je garde la mémoire d’un homme aux talents inestimables. Artiste multidimensionnel, Papa Wemba faisait de l’art pour l’art. Dans un monde de plus en plus dominé par le culte de l’argent, lui faisait le culte de l’art, du bien, du vrai et du beau. Fort de son idéal artistique élevé, il a su échapper à l’emprise de l’avoir, pour le savoir et le savoir-faire.
Artiste multidimensionnel ? Assurément, puisque même l’art vestimentaire n’avait plus de secret pour celui qui a été reconnu comme le ‘’Pape’’ ou le ‘’Roi’’ de la sape, cet art de ‘’mieux paraître’’ et de célébrer l’habillement assorti de ses canons éthiques et esthétiques d’originalité, de beauté et d’attractivité. Il était le disciple du poète Latin, Horace, qui avait prôné ‘’le carpe diem’’ c’est-à-dire profite du jour présent.
« Papa Wemba a fait don de sa personne au Pays. » Il était foncièrement patriote. Que de fois, n’a-t-il pas chanté pour sa patrie, l’unité et l’intégrité de son pays ?
Bien plus, le patriotisme de Papa Wemba ne se concevait pas sans le panafricanisme. L’artiste que la RDC, l’Afrique et le monde pleurent, aimait tout aussi passionnément son continent. Il en épousait toutes les causes justes. Il a été, par exemple, de ceux qui ont œuvré, par la chanson, pour l’éradication de l’Apartheid et la libération de Nelson Mandela.
Pour nous qui croyons au destin, ce n’est pas par hasard que la mort l’ait arraché à notre affection en terre africaine en Côte d’Ivoire.
Papa Wemba avait le souci de la relève. D’où, sa disponibilité constante à former et à encadrer les jeunes. Pour tous ces hauts faits sur le front de la culture et des arts, le Président de la République, Chef de l’Etat, l’avait dans le cadre de PNMCA (Prix National de Mérite de la Culture et des Arts), déjà admis, dans l’ordre Kabila-Lumumba. Aujourd’hui, à titre posthume, il vient de l’élever à un des grades supérieur dans cet ordre. Qu’il en soit vivement remercié ! En vue de perpétuer sa mémoire, conformément à la volonté du Président de la République, Chef de l’Etat, mon Ministère va soumettre au Gouvernement un projet de construction d’une salle moderne de spectacle à laquelle va être annexé un musée rassemblant les effets de Papa Wemba.
Par ailleurs, je voudrais informer l’opinion que le Ministère de la Culture et des Arts est en pourparler avec l’UNESCO pour la reconnaissance et l’insertion de la Rumba, sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’humanité ; Rumba dont Papa Wemba a été l’un des fervents promoteurs.
Nous soumettrons à la Hiérarchie la demande des mélomanes de proclamer le 24 avril, journée de la musique congolaise.
Enfin, je ne saurais terminer sans réitérer les condoléances du Gouvernement de la République et du Chef de l’Etat à la veuve, Marie-Rose Luzolo, à toute la famille biologique de l’illustre disparu.
A toi Papa Wemba, je me permets opportunément de paraphraser un auteur Belge bien connu, Georges Simenon pleurant Marie-Jo Simenon, une de ses filles morte brusquement, en disant : « Marie-Jo tu es morte, mais tu sais que les morts ne sont pas morts pour ceux qui les aiment ».
M’adressant à mon tour à toi Papa Wemba, laisse-moi te dire : ‘’Papa Wemba, tu es certes mort physiquement, mais sais-tu que tu n’es pas mort dans les cœurs de ceux qui t’aiment tant, et ils sont nombreux à travers la planète’’
Tu as été humble, affable, et par-dessus tout homme de dialogue, Moi qui t’ai pratiqué, je peux témoigner de ce que même tes accès de colère retombaient aussi vite qu’ils survenaient pour laisser place à l’homme de la conciliation, à celui qui n’avait de cesse de jeter des ponts, des passerelles entre les hommes. Toute la vertu de la culture est là. Que ta mort nous incite donc à dialoguer sans cesse !
A Dieu Roi de la Sape,
A Dieu Kuru yaka,
A Dieu Papa Wemba.
Merci.
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