*Il n’arrêtera pas en si bon chemin la lutte qu’il a commencée en accord avec la population. Et, malgré une deuxième interdiction de la marche, « Pelisa Muinda’’, le vendredi 27 mai dernier, par de l’Hôtel de Ville de Kinshasa, Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua reste très déterminé à aller jusqu’au bout. Ainsi, a-t-il dénoncé cette manière d’empêcher une action qui, à son avis, est « citoyenne ». Selon lui, c’est juste une revendication qui cadre avec la mise en œuvre de l’article 48 de la Constitution, qui stipule que : « le droit à un logement décent, le droit à l’eau potable et à l’énergie sont garanties. La Loi fixe les modalités d’exercice de ces droits».Dans le cas contraire, il exige le départ de l’actuel comité de gestion de la Société Nationale d’Electricité (SNEL), pour laisser la place à ceux qui sont compétents. Ils étaient là comme prévu, le vendredi 27 mai2016, le long du Boulevard Triomphal. Ils, ce sont les Militants du Mouvement pour le Renouveau (MR), parti cher à Clément Kanku, ainsi que certaines organisations de la Société Civile qui se sont jointes à sa voix, afin d’exprimer leur ras-le-bol face aux coupures intempestives du courant. Mais, à leur grande surprise, des jeeps bondées des policiers étaient déjà placées sur le lieu du rendez-vous, les empêchant ainsi d’exécuter la marche ‘’Pelisa Muinda’’, encore moins de prendre l’itinéraire devant déboucher vers le siège de la Direction Générale de la SNEL, au coin des avenues de la Justice, dans sa jonction avec le chemin du Pullman Grand Hôtel.
Et pour cause ? Le refus, par André Kimbuta Yango, le Gouverneur de la Ville, d’accorder l’autorisation à cet évènement qui s’apparente à la marche qui s’est déroulée, le 26 mai à Kinshasa. Allusion faite, ici, au mouvement de l’Opposition engagé contre l’arrêt de la Cour Constitutionnelle et qui, de ce fait, exprimait son indignation face aux attaques de Beni. Et, Clément Kanku qui l’a annoncé, a félicité la présence de la MONUSCO avec sa section Droits de l’Homme. Il estime tout de même qu’il est inconcevable que le numéro Un de la Ville de Kinshasa constitue soit obstacle à ce mouvement citoyen. ‘’Est-ce que le Gouverneur pense aux intérêts de la population ? Les gens ont des problèmes dans leurs maisons suite à ces coupures. Il y a même des familles qui ont tout perdu à cause des incendies causés par le courant’’, s’est-il indigné. D’ailleurs, le Président de la FEC a mis l’accent, dans sa récente déclaration, sur le manque d’électricité qui constitue un frein au développement du pays. Il a soutenu que, coincées par manque du courant, les industries sont souvent obligées d’aller se ravitailler dans d’autres pays, alors que la RDC dispose d’énormes potentialités sur le plan énergétique.
Face à ce refus de marcher pacifiquement, dit-il, le MR prépare une réponse appropriée, le moment venu. Kanku ne comprend pas la face cachée de ce refus, alors que la population est en plein droit d’exiger ce qui lui est dû. Pour lui, les raisons avancées ne sont pas valables. A titre d’exemple, dit-il, en France, la population s’est jetée dans la rue contre la réforme de la loi sur le travail pendant toute la semaine et la police a continué à l’encadrer. ‘’ C’est seulement maintenant que la police dispose de capacités pour agir, alors qu’au moment où il faut secourir le peuple contre les criminels, il lui manque toujours quelque chose ?’’, s’est-il indigné. Il a rassuré, tout de même, que le MR ne lâchera pas prise, étant donné qu’il bénéficie de l’accompagnement de la population.
A l’en croire, l’Opération ‘’Pelisa Muinda’’ va continuer jusqu’à ce que le Gouvernement prenne ses responsabilités en mains et mette en place une autre équipe dirigeante à la SNEL. Puisque, à ses yeux, Kanku considère que ce serait une utopie de croire à l’émergence de la RDC, sans électricité. ‘’La population veut tout simplement revendiquer ses droits et elle estime que quand un comité de gestion est incapable, il doit simplement partir’’, a-t-il conclu.