Le requiem pour la prédation impérialiste n’a pas encore été célébré. Tant s’en faut, les faits politiques au pays de Lumumba démontrent avec un étonnant parallélisme ce qui est connu de l’impérialisme et ce que les Occidentaux, les USA en tête, ont planifié et s’activent à réaliser en RDC avec la collaboration des opposants contre le régime de leur pays. Des alibis au mode opératoire, tous les ingrédients se retrouvent dans le théâtre politique au Congo et sur le Congo.
D’après la livraison du Forum des As de ce mardi 31 mai, un quotidien kinois a fait état, dans son édition du 30 mai dernier, d’une liste de 38 personnalités congolaises qui seraient proposées à des sanctions ciblées par des sénateurs américains qui auraient saisi le Président Obama pour ce faire. Selon ce quotidien kinois, « la question des sanctions contre des dirigeants congolais donneurs d’ordre et exécuteurs d’actes de répression contre l’expression démocratique est à l’ordre du jour au Sénat américain. Sont visés ceux qui participent activement au rétrécissement de l’espace politique. »
Dans les débats médiatiques sur cette matière, l’on note que,selon des sources, « New York aurait également ajouté des noms avec le concours de la Monusco… ».une allégation vite démentie par la mission onusienne qui a invité les journalistes à plus de professionnalisme et à l’observance de l’éthique dans leur profession. Il est à retenir également, à s’en tenir aux indiscrétions des milieux diplomatico-politiques avancées par le même journal kinois, que la liste aurait été cuisinée grâce aux soins de certains acteurs de l’opposition aux fins de régler des comptes à leurs adversaires qui sont au pouvoir et, plus généralement, de déstabiliser le pays.
Un parallélisme instructif
Les sanctions sont justifiées par la volonté américaine de sévir contre ceux que l’Oncle Sam appelle « les dirigeants congolais donneurs d’ordre et exécuteurs d’actes de répression contre l’expression démocratique » et « qui participent activement au rétrécissement de l’espace politique. ». Il est déjà de notoriété publique que les Occidentaux impérialistes se servent du prétexte de la démocratie pour se déployer contre un régime qu’ils n’aiment pas. Ils reprochent à Joseph Kabila son souverainisme, ses efforts qui lui ont évité la tutelle de la CIA et le fait d’adopter les Bricsen se retournant particulièrement vers les Chinois pour le développement de son pays.
A l’île de Gorée, les opposants congolais, auxquels les Occidentaux volent au secours, ont été coachés par les mêmes Occidentaux sur les meilleurs moyens d’initier un soulèvement populaire en RDC, pour créer un front anti-dialogue et obtenir des moyens financiers aux fins d’actions de déstabilisation. Il a été observé que les opposants, dont on a formaté les intelligences à Gorée, ne sont pas à la hauteur des attentes occidentales. Pour preuves, à part le Front Citoyen 2016 qu’ils ont réussi à créer et qui ne bouscule pas assez le pouvoir, toutes les activités réalisées depuis le début de cette année ont ramassé de grosses pelles. Face à ce constat d’inefficacité des opposants coachés, Washington, à la tête de la meute occidentale contre le pouvoir kinois, a, dès le lendemain du cuisant fiasco de la dernière marche du 26 mai, publié un communiqué dans lequel il affirmait étudier les sanctions ciblées à prendre contre les personnalités au pouvoir en RDC.
Ne pouvant continuer à formater les intelligences des Congolais, les USA et les autres Occidentaux n’ont trouvé bon que de porter secours à ceux qu’ils instrumentalisent déjà contre le régime congolais. Et tout devient évident et facile à comprendre lorsqu’il est fait état de la confection de la liste des personnalités par les opposants et la Monusco qui sont sur place en RDC et qui apprécient ceux qui doivent être déstabilisés pour faciliter la réussite des actions des opposants sur place au Congo.
Il est intéressant de noter avec les théoriciens du complot néocolonialiste que « certains polémistes qualifient également de néocolonialisme l'attitude actuelle qui consiste à s'ingérer dans les affaires politiques d'un pays du tiers-monde au nom de la paix, la démocratie, les droits de l'homme... L'expansion des ONG humanitaires nées du droit d'ingérence humanitaire reconnu par l'ONU est parfois perçue par les théoriciens du complot comme une stratégie des pays occidentaux d'étendre leur influence et d'imposer leurs idées à l'ensemble du monde. Les réseaux d'ONG, directement au contact de la population, auraient le rôle non avoué de galvaniser le peuple contre certains régimes despotiques des pays en développement. »
Déstabiliser le pays
C’est l’une des missions confiées aux opposants à Gorée. Ceux-ci savent qui il faut déstabiliser dans le giron du pouvoir pour que leur action connaisse du succès de sorte que les visées occidentales se réalisent mieux au Congo. Washington a demandé à ces opposants de confectionner la liste complétée par la Monusco. En dépit du fait qu’hier lundi 30 mai, la Mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilisation a démenti dans toutes les langues l’information qui divulguait le recours à elle pour compléter une telle liste. Une mission similaire en rapport avec les violations des droits de l’homme a déjà été confiée à cette même Monusco.
En plus, c’est déjà connu que l’ONU est un artifice des impérialistes pour imposer leur volonté dans les pays du tiers-monde dont fait partie la RDC de M’zee Kabila.
Des interrogations
Le quotidien kinois s’est interrogé si la Mission onusienne n’avait été brandie que pour brouiller les pistes sur les véritables instigateurs de cette liste mystérieuse. La classe des impérialistes est une amibe pathogène à plusieurs pseudopodes pour capturer ses proies. La Monusco, les opposants et qui savons-nous encore ne constituant que l’un ou l’autre de ces pseudopodes. L’important, l’évidence est telle que la liste a été confectionnée et que les USA eux-mêmes en ont parlé bien avant.
La liste a-t-elle été confectionnée depuis longtemps ? Ses auteurs n’attendaient-ils pas que les alibis pour la brandir au public ? Le spécialiste belge de la région des Grands Lacs a déjà parlé de la grande qualité de Joseph Kabila qui ôte chaque fois à l’Union européenne et aux USA le faux-fuyant de déclarer ouvertement la guerre en RDC. Si bien que depuis toujours, l’Occident cherche des prétextes afin d’imposer sa volonté au Congo, manipulant à sa guise et à ses profits ses acteurs politiques. Il demeure, cependant, vrai que les efforts en vue de la déstabilisation de la RDC sont déployés par les USA et l’Union européenne qui utilisent et contrôlent les opposants congolais qui sacrifient les Congolais sur l’autel de leur gloire et enrichissement personnel. Quand bien même l’espace politique ne serait pas restreint au Congo où les opposants confondent le vécu de l’opposition à l’agression constante du pouvoir en place.
Samy BOSONGO