« Le 30 mai soir, le jour de l’expiration de notre préavis, monsieur Kodjo avait bel et bien quitté la RDC pour Addis-Abeba.». Ce constat est du président du Parti Travailliste (PT) Steve Mbikayi. Il l’a révélé à la presse, mardi 31 mai au siège de son parti, lors de sa conférence de presse après l’annulation de son sit-in devant le bureau du facilitateur Edem Kodjo.
La Nouvelle Classe Politique et Sociale (NCPS), l’opposition pro-dialogue, qui accuse l’envoyé de Nkosazana Zuma en RDC de « complicateur au lieu d’être facilitateur », avait sommé Edem Kodjo de quitter la RDC au plus tard le 30 mai. Le PT et la NCPS avaient brandi la menace d’un sit-in devant le bureau du facilitateur au cas où il ne quittait le pays. Ils qualifient de « victoire partielle » le fait qu’Edem Kodjo soit parti à l’expiration du préavis.
« Très tard dans la nuit du 30 au 31 mai 2016, nous avons appris que notre préavis avait produit ses effets », remarque Steve Mbikayi en estimant qu’Edem Kodjo a bel et bien exécuté l’ordre lui intimé. L’opposant ose croire qu’il s’agit d’un « départ définitif ou d’un appel en consultation du facilitateur Kodjo pour soit lui demander de rectifier le tir ou pour le remplacer par un autre facilitateur qui jouirait de la confiance de toutes les parties au dialogue ».
Ce qui n’est, pour lui, qu’une victoire partielle. « Cette victoire sera totale au cas où Monsieur Edem Kodjo ne reviendrait plus en RDC ou au cas où il reviendrait avec de nouvelles directives de madame Zuma pour qu’il ne subisse plus le sort humiliant déjà subi au Burundi », a-t-il piqué le facilitateur envoyé par l’Union Africaine qui a été, selon lui, récusé par la classe politique burundaise à cause de la partialité de sa démarche.
Steve Mbikayi et sa NCPS maintiennent la démarche des sit-in devant le bureau du facilitateur si les choses ne changent pas au cas où il rentrait en RDC. L’objectif sera toujours le même : le faire partir du pays. Ils regrettent tout de même que l’hôtel de ville de Kinshasa se soit opposé à leur sit-in prévu ce mardi 31 mai devant le bureau du facilitateur Edem Kodjo.
Selon Steve Mbikayi, le gouverneur de la ville de Kinshasa s’est donc opposé à une activité pourtant légale et démocratique. C’est en cela qu’il trouve l’argument pour justifier le maintien de cette activité malgré l’interdiction de l’autorité urbaine. « La Nouvelle Classe Politique et Sociale s’est, à son tour, opposée à l’ordre illégal du gouverneur de la ville de Kinshasa conformément à la Constitution de notre pays, qui nous interdit d’obéir à un ordre manifestement illégal comme celui interdisant aux Congolais de manifester pacifiquement.», a-t-il tonné.
Ricky KAPIAMBA