*Le Premier Ministre Matata Ponyo a répliqué, le vendredi 29 avril dernier, à la question orale avec débat de l’Honorable Crispin Mbindule ainsi qu’aux préoccupations des autres Députés nationaux sur l’évaluation du programme du Gouvernement. Pour son contradicteur, la croissance et la stabilité du cadre macro-économique tant vantées par le Chef du Gouvernement n’améliorent toujours pas le niveau et les conditions de vie du peuple congolais. Pourtant, il s’agit là d’une question stratégique, répond Matata qui réaffirme que la stabilité du cadre macroéconomique est l’équivalent de la fondation, de la base indispensable pour construire une maison, surtout si on la veut en étages.

La preuve, a indiqué le Chef du Gouvernement, le frémissement du Franc congolais a montré à la population, aux gouvernants, la pertinence ou, mieux, la nécessité de préserver la stabilité du cadre macroéconomique. Et, à Matata de rappeler sa stratégie de politique économique qui, dit-il, s’articule autour de la macroéconomie réelle et l’utilisation de la capacité de production, c’est-à-dire, affecter les capitaux et employer la main d’œuvre au plus haut niveau de rentabilité possible, et s’attacher à améliorer cette productivité. C’est pour cela, ajoute Matata, que la stabilité des prix, non comme objectif mais comme variables intermédiaires, est considérée comme un instrument permettant de réaliser des objectifs majeurs à plus longue échéance, tels que l’efficacité économique et la croissance à long terme. Et donc, pour le PM, les individus sont principalement concernés par la stabilité et la croissance de leurs revenus réels. Partant, l’importance de la croissance ne devrait plus faire l’ombre d’un doute car, relève le Chef de l’Exécutif, national, la moindre fluctuation, même minime, du taux de croissance, qui passe par exemple de 2,5 à 3%, prend beaucoup de valeur sur la durée, en raison de l’effet de capitalisation.

A en croire l’auteur de la question orale, il lui a fallu attendre une année pour que, finalement, le Bureau de l’Assemblée nationale aligne sa question. D’où, la question qu’une certaine opinion se la pose : pourquoi seulement maintenant ?

Come-back sur la plénière

De l’avis de certains milieux proches du PM, qui ont suivi, de très près la plénière du vendredi dernier, les couleurs étaient déjà annoncées, quand d’entrée de jeu, les Députés se félicitaient de la présence à l’Assemblée nationale, d’un Premier ministre qui n’y vient pas souvent. Mais, il y viendrait souvent pour quoi faire ? S’interrogent les mêmes milieux. Qu’importe. Voilà que face à cette ‘’rareté’’, les Honorables députés en ont profité, pour exprimer toutes leurs préoccupations, dont la plupart étaient motivées par des constats établis pendant leurs vacances parlementaires. Ainsi fut lancé le débat qui s’est étendu jusque dans les questions d’ordre personnel. Qu’à cela ne tienne, le Chef du Gouvernement a su donné des réponses à chacune des questions à lui posées. Point par point. Toutefois, des observateurs se seraient attendus à ce que l’Honorable Mbindule se plaigne de ce que le Premier ministre ait éludé une de ces questions. Pas du tout. En conclusion, le Député auteur de la question orale avec débat s’est dit insatisfait, le Premier ministre selon lui, ayant tapé à côté. Il n’aurait pas compris la question, au point de se ‘’fourrer’’ dans ses cours de première et deuxième licence, utilisés comme source d’inspiration de ses réponses. En conclusion donc, le Premier ministre devrait rendre le tablier, en démissionnant ! Point d’autre issue. Et pourtant, tout a été passé en revue. Même les questions ne relevant pas de ses compétences, comme l’état des routes de la capitale. Ou encore les raisons de la couleur rouge de sa cravate. Ou ses convictions religieuses, son appartenance à une loge mystique. Tout y est passé. Et sur base de ces questions, le Premier ministre a adressé une réponse à l’assemblée. Aucune de ces questions n’est restée en suspens. Mais de l’avis de l’honorable Mbindule, à qui le texte lu a été transmis avant la réplique du Premier ministre, Matata Ponyo n’aurait rien compris à la question orale. Mais à quoi a-t-il répondu alors ? S’interrogent certains analystes. Si ce n’est aux questions des collègues de l’Honorable Mbindule. Il serait évident que ceux qui sont intervenus n’ont pas compris le sens de la question orale. Puisqu’une question mal posée ne peut amener qu’une réponse y relative. On ne peut espérer avoir une bonne réponse face à une question mal posée, relève un professeur qui a suivi le débat à l’hémicycle. Ou peut-être alors, l’honorable Mbindule n’a pas eu la réponse qu’il espérait. Celle qui aurait cadré avec sa conclusion écrite, semble-t-il, d’avance, et qu’il n’a su adapter à la réplique du Premier ministre. Ce n’est pas tout. D’autres interrogations ont été soulevées. A savoir : pourquoi l’Honorable n’avait-il pas demandé à recadrer les interventions de ses collègues ? Pourquoi le Président de l’assemblée nationale n’est-il pas intervenu pour ramener les interventions dans le cadre de la question posée ? Avait-il tout autant, mal compris la question ? A quoi aura-t-on donc passé le temps pendant près de 7 heures de quasi séquestration du gouvernement à l’Assemblée nationale ? A juste démontrer la puissance, ou plutôt la capacité de nuisance de l’organe législatif ?

Bref, pour des observateurs avisés, l’acharnement qui anime l’Honorable Mbindule et ceux qui le poussent, l’aura conduit à des écarts. Du genre de l’affirmation gratuite selon laquelle Matata Ponyo serait actionnaire dans Congo Airways. Des recours qu’on qualifie de grotesques qui visent à salir le chef du gouvernement, alors que le dialogue se rapproche indubitablement. Et, tous les moyens sont bons. Des recours grossiers pour lesquels aucune remarque n’aurait été faite du haut du perchoir, si le chef du gouvernement lui-même, n’avait pas demandé à intervenir pour corriger, regrettent ceux qui pensent que Mbindule Crispin a été utilisé. Bien plus, des accusations ‘‘légères’’ qui auront tôt fait de décrédibiliser une action commanditée, et pour laquelle un Député national se serait offert en ‘’porte-flingues.’’

Le plus dur à gérer dans les jours à venir, ce sera l’ensemble des ambitions. Et le lièvre ne va pas tarder à sortir des bois. L’agitation qui caractérise la majorité en dit long. Même si, pour l’instant, les masques ne sont pas encore tombés.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top