
Comment organiser les élections crédibles, apaisées, dont les résultats seront acceptés par tous, dans un contexte actuel qui se caractérise par la levée de boucliers entre ceux qui considèrent que point n’est besoin d’organiser le dialogue, parce que la mandature actuelle court vers sa fin prochaine, et ceux qui sont d’avis que seul le dialogue reste la voie royale pour régler certains problèmes qui émaillent le processus électoral et qui empêchent la centrale électorale d’organiser les élections. C’est dans ces entrefaites que beaucoup d’acteurs politiques tant de la Majorité présidentielle, de l’opposition politique, ainsi que de la société civile ont accepté de soutenir le dialogue politique national inclusif convoqué par le Président de la République.
Du facilitateur
Acteur politique de l’opposition, Lumuna Ndubu est monté au créneau. Se confiant à La Prospérité hier, dans la soirée, il souligne que le facilitateur désigné pour aider la RDC à organiser le dialogue, a loupé sa coche dans la démarche cavalière qu’il a décidé de suivre. Cela, sans tenir compte des réalités politiques du pays et de la loi qui organise l’opposition politique. En effet, cet acteur politique dénonce la démarche suivie par Edem Kodjo ayant conduit à la désignation d’Etienne Tshisekedi comme chef de fil de l’opposition et dénie à ce dernier la qualité d’opposant général, avec rôle de tamiser les opposants devant prendre part au comité préparatoire. De Kodjo, Lumuna Ndubu croit qu’il doit se conformer à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, à la Résolution 2277 du Conseil de sécurité, en ce que ces deux textes mettent en exergue l’idée de réconciliation nationale. Et par conséquent, le dialogue doit rassembler tous les acteurs politiques en vue de mettre en place un Gouvernement de Transition, dont les animateurs devront être désignés par les participants au dialogue. Ce faisant, il ne comprend pas comment Kodjo peut se liguer avec Tshisekedi pour préparer la liste de l’opposition politique, alors que celle-ci étant bicéphale, parce qu’il y a l’opposition parlementaire et Extra-parlementaire. Bien plus, parlant de Tshisekedi, il ne comprend pas comment il peut s’enfermer dans son carcan pour opérer un tamis parmi les participants. Est-ce qu’il a reçu mandat de l’opposition ? La réponse, dit Lumuna, est non. Alors, à qui la faute si les choses se déroulent comme cela est observé ? L’homme distribue les cartons à la fois à Kodjo et à Tshisekedi. D’abord Kodjo, parce qu’il a faussé le jeu, en s’arrogeant le pouvoir de désigner un opposant général, en la personne de Tshisekedi. Ce en oubliant que s’il faut tabler sur l’opposition, il faut voir les structures qui ont une existence juridique, qui pose des actes d’opposition par des prises de position contre le pouvoir et, enfin, qui milite pour le dialogue. A suivre son regard, l’homme souligne que comme Kodjo ne sait pas prendre ses responsabilités comme facilitateur, il n’a qu’à jeter l’éponge. Le second à qui Lumuna attribue la faute, c’est bien le sphinx de Limete. Tout en considérant le combat qu’il a mené depuis des années, Lumuna déplore le fait que Etienne Tshisekedi a accepté un jeu faussé dans lequel Kodjo l’a entraîné. C’est parce qu’il n’est pas opposant général et n’a obtenu aucun mandat de ses pairs de l’opposition. Bien plus, Lumuna considère que si la machine bloque, c’est justement du fait de ce dernier, qui est toujours négativiste. Et comme tel, ne peut permettre de faire avancer le dialogue, pourtant beaucoup d’acteurs ont accepté de mouiller leur maillot, afin qu’un compromis soit trouvé pour la suite du processus électoral et pour la mise en place d’un gouvernement de transition.