
*La réforme de l’administration publique reste la voie royale qui pourra sans nul doute changer l’image ternie de ce secteur névralgique de l’Etat congolais. Le Ministre de la Fonction Publique, le Professeur Pascal Isumbisho Mwapu l’a rappelé lors de l’ouverture de l’atelier de validation d’un plan de communication de la réforme et de la réforme de l’administration publique qu’il a ouvert hier, lundi 4 juillet 2016, au cercle de Kinshasa, dans la commune de la Gombe. Déterminée à réussir avec la réforme, le Patron des ressources humaines a, lors de son discours d’ouverture de ces assises, souligné l’importance que le Gouvernement accorde à la réforme de l’administration.
Devant les hauts cadres de l’administration publique, les conseillers en charge de communication des différents ministères et les communicateurs, Pascal Isumbisho a rappelé les grands axes de la réforme avant de marteler sur l’importance proprement dit d’un plan de communication qui permettra aux fonctionnaires et aux usagers de bien cerner la nécessité et même le bienfondé de cette administration que l’état congolais veut efficace. Pour le Ministre de la fonction publique, l’objectif principal de ce plan de communication sera, entre autres, de communiquer, vulgariser et sensibiliser les acteurs institutionnels, les fonctionnaires, la société civile et les syndicats, à travers eux la population sur la nécessité de réformer l’Etat à partir de la stratégie révisée découlant du Programme d’Actions du Gouvernement, afin qu’ils puissent s’en approprier et participer massivement au processus de sa mise en œuvre.
Ces activités de communication, de vulgarisation et de sensibilisation à l’échelle nationale, de l’avis du Prof. Isumbisho, visent à communiquer sur le Programme d’Actions du Gouvernement en rapport avec la réforme de l’administration publique comme option stratégique et fondamentale de la réforme de l’Etat ; vulgariser la Vision, la Politique et la Stratégie de la réforme et modernisation de l’administration publique ainsi que la feuille de route pour la mise en œuvre du Cadre stratégique de la réforme et modernisation de la Réforme de l’administration publique.
Lors de son intervention, Al Kitenge, expert en communication, qui se trouve être l’un des principaux animateurs de cet atelier, a rappelé à l’assistance que c’est depuis plus de 10 ans que la réforme a été engagée. Il y a donc eu beaucoup de ratés et de résistances. Il s’agit là de cercle vicieux sans fin, c'est-à-dire, une fonction publique contre performante, sous payée, avec un code d’éthique bafoué, des effectifs non maitrisés, primes inéquitables et une gestion calamiteuse. Conséquence, faible appropriation au niveau des autres ministères sectoriels, isolement du ministre de la fonction publique, attaques ciblées, ralentissement du processus dû à la résistance au changement. Face à cette situation, l’idéal serait de donner une face unique à la réforme, a dit Al Kitenge. Pour réussir la réforme, les participants à cet atelier ont opté, entre autres, pour une coordination commune, c'est-à-dire, le Ministère de la Fonction publique, celui de l’Intérieur et, enfin, le Ministère de la décentralisation. D’où, la nécessité de la création d’un portail du gouvernement. Des canaux à utiliser, il est prévu des supports écrits, l’utilisation des Multimédias avec la télévision, la radio, et aussi l’Internet. Si toutes les énergies sont conjuguées, a-t-on fait remarquer, alors les congolais peuvent aspirer à une fonction publique attractive, intègre et productive. Découvrez, ci-dessous, l’intégralité du discours du Ministre de la Fonction Publique à l’ouverture de cet atelier de validation de la réforme de l’administration publique.
INTERVENTION DU MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DE L’ATELIER DE VALIDATION DE PLAN DE COMMUNICATION DE LA REFORME DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Mesdames et Messieurs les représentants des différents partenaires,
Distingués invités, à vos titres et qualités respectifs,
Au terme de l’ordonnance n°15/015 de l’ordonnance fixant les attributions des ministères en RDC, il a été confié de manière formelle au Ministre de la Fonction publique la responsabilité de conduire la réforme de l’administration publique. L’ambition de mon ministère que je tiens à réaffirmer au seuil de cette allocution consiste ainsi à mener à bon port ce long processus de réforme fort du leadership du Chef de l’Etat et avec l’encadrement du Premier ministre, chef du Gouvernement. Comme vous le savez notre pays, la RDC est un pays post-conflit mais qui aspire à son émergence à l’horizon 2030, selon la vision exprimé par le Chef de l’Etat lors de son investiture au mois de décembre 2011. En cohérence avec cette vision, le contrat de gouvernance du gouvernement mer un accent particulier sur la nécessité de renforcer l’état, la nécessité de restaurer son autorité, la nécessité de construire la confiance des citoyens en particulier et des usagers en général. En effet, quel que soit les secteurs, l’administration publique a pour mission d’appuyer la conception, la conduite de la mise en œuvre, le suivi-évaluation et le contrôle de politique publique. Conscient de cet impératif, le gouvernement de la République a, dès son entrée en fonction, précisé les objectifs prioritaires de son intervention dans le programme d’actions du gouvernement 2012-2016 dont le premier consiste à poursuivre et à finaliser les réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat. Parmi ces réformes, on compte la réforme de l’administration publique. C’est ici pour moi, l’occasion de remercier tous les partenaires qui accompagnent le gouvernement en particulier la banque mondiale, dans cette réforme qui vise à rendre notre administration publique efficace.
Pourquoi la réforme de l’administration publique
En effet, l’histoire de l’administration dans notre pays nous renseigne que plusieurs tentatives ont été initiées par les gouvernements successifs, mais malheureusement, ces tentatives n’ont pas donné des résultats escomptés. En effet, les problèmes, mieux les mots dont souffre à ce jour, notre administration publique ont des racines très profondes car, ces mots datent de plusieurs décennies. Une analyse poussée de cause d’échec des tentatives de ces réformes a permit à mon ministère de mettre en évidence une cause majeure à savoir, la non implication des fonctionnaires comme premier acteur et premier bénéficiaire de la réforme. Je dirais mieux, la non-appropriation de ces différentes réformes par les fonctionnaires. J’ai parlé de la non-implication des fonctionnaires et premiers bénéficiaires, je voudrais me limiter tout simplement à dire que l’implication ou la non implication des fonctionnaires comme premier acteur. Je veux corriger ce que je viens de dire en soulignant que je ne voudrais pas que les fonctionnaires se considèrent comme le premier bénéficiaire non, ce sont les usagers qui doivent bénéficier des services rendus par les fonctionnaires. Si les fonctionnaires se considèrent comme les premiers bénéficiaires, ils passeront leur temps à réclamer alors qu’ils doivent rendre service aux citoyens pour qu’en retour leur condition soit améliorée. Je voudrais donc que nous comprenions que les fonctionnaires est au cœur de la réforme pour que celui-ci rendent des services louables aux usagers et en retour, la reconnaissance des services rendus va permettre à ces fonctionnaires de voir ses conditions de vie améliorées. Si nous, les agents et fonctionnaires de l’Etat, nous ne produisons pas, et bien nos salaires nos primes ne seront pas améliorées. En 2012, le gouvernement en place à réalisé un diagnostic de l’administration publique. A l’issue de ce diagnostic, il a été mis en place, une stratégie révisée de la réforme et de la modernisation de l’administration publique. Cette stratégie comporte six axes majeurs pour lesquels la communication est une activité transversale et incontournable vu le besoin d’intégrer toutes les parties prenantes et de le consulter à chaque étape du processus. Il s’agit particulièrement de communiquer, de dialoguer avec les représentants des différentes institutions de la République avec les syndicats, les organismes professionnels de l’administration publique, les partenaires techniques et financier, les usagers ; bref, il s’agit de communiquer avec tous les citoyens. La stratégie révisée de la réforme et de la modernisation de l’administration publique repose sur les options stratégiques majeures que j’énumère de la manière suivante :
Le renforcement de mécanisme de pilotage et de coordination de la réforme de l’administration publique par la création d’une structure de pilotage, le comité de pilotage qui est piloté par son excellence Monsieur le premier Ministre ;
La mise en place d’une structure de pilotage et de coordination technique de la mise en œuvre de la réforme de l’administration publique, la CMRAP, sous la supervision du Ministre en charge de la fonction publique ;
La mise en place d’un mécanisme efficace pour assurer une transposition qualitative uniforme et effective des mesures de la réforme de l’administration publique au sein des différents services de l’administration ;
La création et l’implantation au sein de l’administration publique de cellules dites de changement et de suivi de la modernité avec comme tâche d’assurer le suivi évaluation de la transposition des mesures édictées dans le cadre de la réforme engagée.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Les activités phares inscrites dans le cadre stratégique de la réforme et modernisation de l’administration publique sont de part leur nature, fortement dépendante des actions appropriées de communication. La communication étant l’objet de l’atelier de ce jour, nous devons donc atteindre les résultats escomptés, mais parmi les activités phares je citerai la mise en œuvre de la décentralisation comme mode de gestion de l’Etat par la constitution de 2006. Nous ne devons pas perdre cela de vue. Le démembrement des anciens provinces qui passe de 11 à 26 au total ; la vulgarisation de nouveau cadre juridique de l’administration publique ; le nouveau statut qui a était voté et qui va être promulgué ; le transfert des ressources du niveau central vers le niveau provincial ; le recrutement des nouveaux fonctionnaires et agents dans le cadre du processus de rajeunissement de notre administration publique ; le recrutement du personnel dans les structures standards ; le processus projeté de régularisation des nouvelles unités ; la mise à la retraite massive des fonctionnaires qui remplissent les conditions de départ à la retraite ; la délivrance des cartes de service ; la promotion de l’e-gouvernement, …
Voilà autant d’activités pour lesquelles nous ne saurons atteindre des résultats qu’au prix d’un processus communicationnel réfléchi, continu, et soutenu. Dans ce sens, Mesdames et Messieurs, le plus grand défi qui effleure immédiatement l’esprit est celui lié à la prise en compte des agents publics et les usagers disséminés partout sur le territoire national aux dimensions continentale avec près de 70% qui vivent dans le monde rural et une bonne partie dans des zones à accès difficile. Evoquant le niveau de couverture, il faut noter que plusieurs activités d’envergures nationales ont déjà été organisées par le ministère de la fonction publique. En effet, mon ministère organise souvent, avec l’appui de nos partenaires, des ateliers, conférences, forums à l’occasion desquelles, les parties prenantes des diverses natures sont réunies et débattent sur des questions d’actualités sur la réforme de l’administration publique. En fin 2015 par exemple, une campagne de vulgarisation du cadre stratégique de la réforme a été organisée simultanément dans toutes les 11 anciennes provinces pendant 4 jours avec pour cibles les cadres, les universitaires, la société civiles, et les assemblées provinciales. Au-delà de cette fréquence et régularité dans l’organisation des actions de communication, il ressort une problématique d’adéquation entre l’activité de la réforme et les types d’actions communicationnelles associées de manière à permettre la rationalisation des ressources disponibles et la maximation de l’impact en termes de cibles à atteindre.
Mesdames et messieurs,
Le présent atelier vise donc aussi la validation d’un plan stratégique d’un plan de communication. La question centrale est celle de savoir d’une part comment communiquer pour atteindre des résultats escomptés d’une activité et d’autre part, comment à partir des ressources disponibles souvent limitées et même très limitées, planifier les étapes d’une activité. Il peut s’agir par exemple de commencer par un petit noyau de responsable qui devra ensuite organiser des restitutions au niveau de leur base respective. Pourquoi n’est pas compter également compter sur la propagation des bouches à l’oreille pour faire passer le message et le conduire jusqu’à atteindre des centaines, des milliers d’individus sur le territoire national. Il vous appartient donc de nous fournir les outils nécessaires pour que tous les citoyens congolais comprennent que la réforme de notre administration publique vise à rendre celle-ci efficace et que tous les citoyens comprennent que sans une administration efficace nous n’avons d’Etat. Il n’y aura donc pas d’émergence de la République Démocratique du Congo si nous n’avons pas une administration publique efficace. Ce processus est donc irréversible. Et comme l’a souvent dit le premier ministre, pour y arriver, il faut des sacrifices, beaucoup de sacrifices, et il ajoute souvent parfois nous devons naviguer à contre courant. Maxwell a toujours dit que « la majorité des gens voient les obstacles, très peu voient les objectifs, mais l’histoire retient le succès de ceux qui voient les objectifs ». Du reste, le Ministère de la Fonction Publique attend des assises de ce jour, un plan stratégique de communication tant robuste qu’efficace qui permettra à la réforme d’assurer une communication à double sens, c'est-à-dire du sommet à la base, et de la base au sommet de la gouvernance administrative.
Mesdames et Messieurs,
Ce plan devrait en fin de compte, permettre une adhésion massive de toutes les parties prenantes, de booster les performances de fonctionnaires et agents publics quel que soit leur localisation puisqu’il leur aura préalablement apporté une meilleure appréhension des objectifs de la réforme. Cela n’est possible que si, vous les communicateurs, comprenez le sens de la définition que je vous rappelle avec Maxwell. La définition est la suivante : « les éducateurs prennent une chose simple et la complique ; les communicateurs prennent quelque chose compliquée et le simplifie ». S’il vous plait, donner nous dès ce soir, un plan stratégique de communication efficace, mais simple.
Je vous remercie.