*Sous l’épais brouillard qui a caractérisé le ciel, selon la météo d’hier, jeudi 18 août, à Kinshasa, les Evêques, eux, poursuivent avec leur mission de bons offices au sein de la classe politique en vue d’une issue pacifique à la crise qui se profile à l’horizon. Dans leur foi, c’est encore possible d’éviter l’apocalypse. D’où, l’appel qu’ils lancent aux acteurs politiques de la Majorité et de l’Opposition, pour cultiver le sens de responsabilité. Après tout, le chaos, avec son cortège de malheurs, ne profitera à personne. Hier, les Evêques en étaient encore à une nouvelle et, apparemment, la dernière, série de consultations. L’heure est décisive. Les jours sont tellement comptés que l’urgence s’impose, dès maintenant, d’engager des réflexions, pour déboucher sur un compromis politique afin d’éviter les empoignades.

Pour ce faire, les politiciens, dans l’intérêt supérieur de la nation, devraient s’adonner à une réflexion sur deux dates, devenues, pratiquement, les derniers indicateurs à la barre rouge, pour le pays. D’abord, le 19 septembre. Puis, comme il fallait s’y attendre, celle du 19 décembre 2016. D’après quelques indiscrétions glanées dans les parvis des lieux où se tiennent ces consultations dont les Hommes en soutane se gardent, du reste, de dévoiler la trame essentielle, la randonnée d’hier a aligné, tour à tour, quelques figures de proue de l’Opposition. Aux alentours de midi à treize heures, l’on y a vu, par exemple, quelques têtes couronnées du G7 et du Rassemblement de l’Opposition, Vital Kamerhe de l’Unc & alliés, Jean-Lucien Bussa, du Front de Démocrates, pour ne citer que ceux-là.

Les Evêques disent, en effet, qu’après autant d’efforts, depuis qu’ils ont pris langue avec les acteurs majeurs de la classe politique congolaise, il se dégage que tous sont pour le respect de la Constitution.

A l’unanimité, Majorité et Opposition se montrent, curieusement, déterminées à œuvrer en ce sens. Donc, aucun camp n’est, de façon figée, pour la révision constitutionnelle, ni pour le référendum. Et que, par ailleurs, tous soutiennent l’idée de l’alternance démocratique par les élections. Mais, comment y arriver ? Deux voies divergent, cependant, sur le fond et la forme. Les Evêques en seraient arrivés à la Conclusion que la Majorité et la CENI pensent qu’il n’est plus possible, techniquement parlant, d’organiser les élections dans les délais. Alors que l’Opposition, loin de céder aux manœuvres du glissement, pense le contraire. A l’épineuse question de préalables, l’Opposition tient à la libération des prisonniers et à l’assainissement de l’espace médiatique. Ils disent que la Majorité que se s’y serait pas opposée. Car, elle aurait laissé, lors de ces tractations, quelques signes d’ouverture. En ce qui concerne Kodjo, le facilitateur, les Evêques soutiennent que, seule, une partie de l’Opposition le récuse. Tandis qu’une autre, celle au tempérament pondéré, estime qu’il s’agit-là, d’une question mineure. Les positions du Mlc de Bemba, de l’UNC et du Front des Démocrates de Bussa Jean-Lucien, seraient mieux à classer dans ce panier aux issues malléables, pour peu que le pays et son peuple en sortent, après tout, debout.

Réflexions

Deux dates cristallisent l’appel aux réflexions auxquelles les Opposants et la Majorité sont tenues de s’appesantir. Au 19 septembre, si le corps électoral n’est pas convoqué, que va-t-il se passer ? Le moins que l’on puisse dire est que la Majorité s’en tiendra aux prescrits de l’article 70, déjà interprété par la Cour Constitutionnelle. Et, de l’autre côté, l’Opposition médusée, n’accepterait nullement d’abdiquer au préavis dont Tshisekedi avait parlé, lors de son meeting du 31 juillet sur la place du Boulevard Triomphal, occupé comme jamais auparavant. La démonstration de force du Stade Tata Raphaël et la mobilisation des sportifs de Kinshasa, au meeting de la Majorité, ne sont pas à négliger, s’il faut prendre au sérieux le décor déjà planté. La rue, dit-on, nul n’en a le monopole, disait dernièrement Emmanuel Ramazani Shadary, dans une émission sur les antennes de la Télévision d’Etat.

L’achoppement qui en découle fait craindre des élans irrédentistes de nature à dégénérer en affrontements ouverts dans la rue. Là-dessus, manifestants pro-opposition, pro-majorité et policiers risquent, encore une fois, comme ce fut ce mercredi 17 août à Beni, de s’entredéchirer. Kinshasa devrait à ce sujet, se faire la réminiscence des affres des journées folles du 18 au 21 janvier 2015. Tout comme de ces tiraillements à l’arme entre partisans de Bemba et Kabila, au lendemain de l’annonce des résultats des élections 2006.

Donc, au 19 décembre 2016, s’il n’y a rien toujours pour les élections, les mêmes scènes risquent d’être rééditées, avec leurs exploits, sur le reste du tissu de confiance entre les affidés de la Majorité et de l’Opposition. Ce serait, au fait, à l’heure de : ‘’Je t’aime, moi non plus’’. En ce moment-là, que va-t-il se passer ? Puisque ces deux dates soulèvent des questions qui intéressent l’avenir immédiat du Congo, les réflexions méritent bien d’y être engagées, dès à présent, préconisent-ils. Les deux forces en présence ont le devoir d’en définir le format et le cadre, pour arrondir les angles et accorder, en dépit de leurs visions rivales, les violons pour le bien du pays.
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