La situation de Beni, le Dialogue national et le processus électoral en RDC ont été au centre des échanges entre les Evêques de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et quelques personnalités politiques afin de trouver, de commun accord, une voie de sortie de la crise aiguë qui secoue la République. Au plus profond d’eux-mêmes, les Evêques venus de toute l’étendue de la RDC, sous la férule de Monseigneur Marini Bodho, ont, du vendredi 19 au samedi 20 août dernier, dans la salle de conférence du Lycée Chawumba, décidé de procéder à une série de consultations au sein même de la classe politique. Dans leur foi inébranlable, ils croient dur comme fer que c’est encore possible d’éviter l’apocalypse. D’ailleurs, il n’y en a pas beaucoup qui aimeraient vivre l’enfer des congolais. Pour avoir les informations claires et précises de l’état des lieux de chaque secteur, les Evêques ont commencé par convier, successivement, le Dr Mamadou Diallo, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC ; le président de la CENI, Corneille Nangaa ; quelques politiciens du Rassemblement de l’Opposition ainsi que le Facilitateur du dialogue national inclusif, M. Edem Kodjo.

L’heure étant grave, et les jours comptés, l’urgence s’impose pour l’église du christ au Congo d’engager des réflexions qui déboucheraient à un apaisement des esprits dans le chef des acteurs politiques rd-congolais.

En effet, c’est en marge de la session du conseil exécutif national des Evêques de l’ECC, organisé chaque année pour évaluer les activités et la marche de l’église ainsi que les conditions de vie de la population congolaise, que ces consultations se tiennent.

Cette session a, par ailleurs, offert aux Evêques une opportunité d’évaluer la situation macabre de Beni, tout en analysant le niveau de l’apport de la Monusco appelée à stabiliser la paix en RDC, en collaboration avec les FARDC et son accompagnement aux élections futures. Très reconnaissant de l’invitation, M. Mamadou Diallo a brossé brièvement l’état des lieux de tous les domaines d’activités qui intéressent la Monusco. Il a, ainsi, conclu qu’il faut, inévitablement, un travail conjoint pour mettre fin à tous les aléas qui ravivent la crise politique. Et, pense-t-il, le dialogue n’a pas d’alternatif. A la même occasion, un accent particulier a été mis sur la fiabilisation des informations diffusées sur les ondes de la Radio Okapi en vue d’une édification du peuple congolais. De peur que ce dernier ne soit emporté par les informations non fiables. Satisfait de toutes les réponses avancées par M. Mamadou Diallo, Mgr Marini, ayant collecté tous les éléments possibles, promet de faire une déclaration au nom de l’ECC, pour donner des bonnes orientations en vue de chercher la voie de la sortie de crise.

Processus électoral

Les Evêques de l’ECC ont voulu avoir de Corneille Nangaa, président de la CENI, des réponses sûres et claires sur l’état du processus électoral en cours en RDC. Celui-ci a, au cours des échanges, étalé les obstacles évitables au processus électoral. Sans ambages, Nangaa a ouvertement dit aux Evêques que : « sans fichier électoral, il n’y aura pas d’élections». Sans tenir compte de toutes les spéculations politiciennes sur le processus électoral, la lutte de Nangaa, croit-on savoir, est focalisée sur la constitution du fichier électoral. D’ailleurs, il a dit aux Evêque que tout se passe très bien au niveau de la province pilote du Nord-Ubangi. Nangaa avoue qu’il n’attendra pas la fin du processus au Nord-Ubangi pour entamer d’autres provinces. Comme pour répondre à ceux qui pensent que l’opération d’enrôlement prendra 3 mois par province. Par contre, la deuxième phase du lancement d’enrôlement intéressera 7 provinces. Sans mâcher les mots, Corneille Nangaa précise que sans la nouvelle carte d’électeur, les congolais n’auront plus droit d’avoir le passeport et le Visa. Ayant les informations à la source, Mgr Marini s’est dit satisfait et appelle à la prière pour que le Dieu puisse soutenir le processus électoral.

Rencontre avec les Opposants

Une forte délégation des opposants du Rassemblement de Genval a honoré les Evêques de l’ECC. Il sied de signaler qu’on a enregistré la présence de M. Olenghankoy, Jean-Pierre Lisanga Bonganga, Prof. Matungulu, Honorable Mayombe, Honorable Kiakwama, M. Peter Kazadi etc. Franchement, la rencontre a permis aux opposants de se décharger de toutes les idées qu’ils avaient contre l’Eglise du Christ au Congo, en évoquant les moments historiques depuis Sun City. Ils ont, également, eu l’occasion de brosser l’état des lieux de la situation politique congolaise notamment, sur le processus électoral et le dialogue national inclusif en gestation. Sans aller par le dos de la cuillère, les Opposants ont dit aux Evêque que la crise politique dans le pays se repose sur le respect de la constitution, l’Etat de droit et l’alternance. Et, seul le Président de la République, Joseph Kabila, indiquent-ils, peut décrisper le climat politique actuel en respectant son serment et la constitution. En ce qui concerne le dialogue, les opposants réitèrent l’esprit et la lettre de la Résolution 2277 et récusent Edem Kodjo. Pour eux, il faut respecter intégralement les préalables exigés pour aller au Dialogue national. Au fond, la délégation porteuse du message d’Etienne Tshisekedi aux Evêques de l’ECC a exhorté ces derniers à s’inscrire dans la logique des sapeurs pompiers.

Sur la Facilitation

Pour Edem Kodjo, Facilitateur de l’UA au dialogue national inclusif en Rdc, c’est un honneur d’avoir été invité par l’Eglise du Christ au Congo dès par son rôle qu’elle peut jouer sur l’apaisement des esprits afin d’avoir un compromis pacifique. En effet, Kodjo, malgré son état de santé, reconnais que la tâche n’est pas facile, mais il est déterminé d’accomplir sa mission. Les choses étant avancées sur les préalables de l’Opposition, Edem Kodjo décide de décoller avec ceux qui seront prêts dès cette semaine. Le comité préparatoire va se mettre bientôt au travail.

Ce que pense Mgr. Marini

Au non de l’apostolat, Mgr Marini, après avoir écouté toutes les personnalités invitées à ces échanges, exhorte les uns et les autres d’aller de l’avant avec la République démocratique du Congo. Implicitement, il appelle au sens élevé du patriotisme.

D’ailleurs, une déclaration sera faite prochainement par rapport à tous les éléments que les Evêques ont enregistrés.
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