Lors d'une conférence sur la RDC de l'institut Brookings, organisée à Washington cette semaine, François Nkuna Balumuene, ambassadeur congolais aux États-Unis, a plaidé pour une "prolongation" du mandat du président Joseph Kabila pour éviter, selon lui, "l'implosion" du pays.

Face à Thomas Perriello, émissaire américain pour la région des Grands lacs, et Anthony Gambino, ancien directeur à Kinshasa de l’USAID, l’agence humanitaire du département d’État, François Nkuna Balumuene a essayé de défendre la position de Kinshasa lors d’une conférence de l’institut Brookings consacrée cette semaine au  processus électoral congolais.
Aux autorités américaines qui voudraient voir la RD Congo tenir ses échéances électorales dans les délais constitutionnels, soit au plus tard le 27 novembre pour la présidentielle, le diplomate congolais a évoqué les difficultés sécuritaires et économiques sous la présidence de Kabila, en particulier la lutte contre une rébellion soutenue par le Rwanda, le M23, vaincue fin 2013.
À l’en croire, ces difficultés ont entraîné du retard dans l’organisation des scrutins prévus en 2016.
Personne ne sera en mesure d’assurer l’après-chaos
Il faut « presqu’un an » de plus, selon Balumuene
Dans ce contexte, François Nkuna Balumuene a plaidé pour une « prolongation » du mandat de Joseph Kabila. L’ambassadeur congolais a réclamé du « temps, après le 20 décembre – presque un an – pour préparer les élections » et a promis que le président sortant ne serait pas candidat à un nouveau mandat.
Le représentant de Kinshasa a cependant mis en garde contre un « scénario catastrophe », accusant « l’opposition et certains partenaires étrangers » de chercher à « utiliser la rue, une révolution de masse pour chasser le président Kabila ».
« Personne ne sera en mesure d’assurer l’après-chaos », a-t-il prévenu. « L’implosion de la RDC doit être évitée à tout prix (…) Il n’y a aucun intérêt à créer une deuxième Libye en Afrique centrale », a averti l’ambassadeur, qui s’exprimait en français.
La position américaine reste inchangée
Mais ses interlocuteurs américains n’ont pas partagé son avis. Anthony Gambino lui a rétorqué que « la Constitution du Congo devait être respectée » et que « la présidentielle devait avoir lieu, si ce n’est en 2016, le plus tôt possible en 2017 ».
Les États-Unis redoutent en effet des violences en RDC si le président Joseph Kabila s’accroche au pouvoir après la fin de son mandat, le 20 décembre. « Plus on se rapproche de ces dates butoirs, moins les bons scénarios sont plausibles et plus les mauvais sont probables », a renchéri de son côté Thomas Perriello.
« Si nous ne trouvons pas de solution négociée, ces scénarios extrêmement préoccupants pourraient se traduire par de la violence », a prévenu l’émissaire américain. 
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