Le facilitateur désigné par l’Union Africaine et qui bénéficiait jusque-là de la confiance de la classe politique congolaise est sur le point de présenter sa démission. Récusé publiquement par le leader de l’UDPS tout d’abord il y a plus d’une semaine et ensuite lors du meeting du 31juillet dernier sur le Boulevard Triomphal, Edem Kodjo n’en peut plus et aurait choisi de rendre le tablier. Dieu merci, le comité de soutien international lui a demandé de patienter un peu jusqu’à sa réunion de demain jeudi pour présenter les raisons pour lesquelles il tient à démissionner, a-t-on appris des sources proches du siège de la facilitation situé dans l’Immeuble Serkas à Gombe. Cependant, il semble que l’ancien Premier Ministre togolais n’a plus le cœur à l’ouvrage après ce désaveu public lui administré par celui qui s’est imposé à ce jour comme le chef de l’opposition congolaise.



Déjà, les signes avant-coureurs de ce désaveu étaient visibles depuis samedi, lorsque la réunion du comité préparatoire annoncée pourtant avec pompe par le bureau du facilitateur avait été reportée sine die. On rap- pelle que quatre jours avant le retour fracassant du président du comité des Sages du Rassemblement des forces politiques et sociales, Edem Kodjo avait tenu une rencontre avec certaines personnalités sociopolitiques qui se présentaient comme membres du comité préparatoire du dialogue tant attendu. Le lendemain dimanche, à partir de la capitale belge, Etienne Tshisekedi expédiait une lettre cinglante de désaveu tout en mettant en garde l’ancien Premier Ministre togolais contre toute tentative déviationniste, avait-on compris.



La lune de miel entre, le Facilitateur et la classe politique, surtout celle se réclamant de l’opposition, n’aura duré que l’espace d’un matin si le comité de soutien ne parvient pas à faire revenir Edem Kodjo de sa décision. Déjà, des noms de son remplaçant circulent, notamment celui de Alpha Oumar Konaré, le tout premier secrétaire général de l’Union Africaine et ancien chef d’Etat du Mali pendant deux mandats de dix ans, après la chute du régime militaire. Il y a aussi celui de Koffi Annan, Prix Nobel de la Paix et trois fois Secrétaire général des Nations-Unies.



L’histoire rattrape Edem Kodjo

Le choix d’Edem Kodjo avait été commenté dans tous les sens par les observateurs africains et particulièrement congolais. Il y a tout d’abord, ses liens très étroits avec l’ancien dictateur togolais, feu Gnassingbé Eyadema auprès duquel il avait eu à exercer comme Premier Ministre et ministre des Affaires Etrangères durant de nombreux mandats avant de se voir désigné comme secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine. C’est durant son mandat et probablement sous son impulsion qu’une crise éclata avec l’admission à l’OUA de la République Arabe Sahraouie Démocratique qui se solda malheureusement par le départ du Maroc de cette organisation panafricaine.



Revenu dans son pays, son ami Eyadema va lui confier d’importantes fonctions au sein plusieurs gouvernements. Le Togo n’a pas pu échapper au vent de la Perestroïka. A l’issue de la conférence nationale, le choix des Togolais tomba sur un brillant avocat, à savoir Me Agboybor, qui ne régna que pendant deux mois avant de se voir chassé par l’armée du général Eyadema. Encore une fois, le dictateur togolais recourut à Edem Kodjo en lieu et place de celui que le peuple togolais réuni en conférence nationale avait librement élu. Voilà le côté sombre de celui qui n’a pas supporté le désaveu public lui balancé en pleine figure par Etienne Tshisekedi à deux reprises.

Par F.M.
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