
Après 21 jours de détention au secret par les services de renseignement, ainsi qu’une année et 8 mois passés à la prison centrale de Makala, Christopher Ngoy Mutamba, libéré depuis le 29 août dernier, a remercié tous ceux qui l’ont soutenu pendant tout ce temps de son incarcération.
Ces mots de remerciement de cet activiste des droits de l’homme, à sa familles, à la communauté internationale, aux organisations de défense des droits de l’homme et surtout à sa plateforme la « Société civile de la République Démocratique du Congo », ont été prononés cours d’une « tribune de réflexion » sur le « Dialogue en RDC » organisée par cette dernière structure le 02 septembre dernier au « Centre Carter », situé dans l’enceinte de l’Utexafrica.
Coordonnateur-général de la Société civile de la RDC, le camarade Christopher Ngoy a d’abord été présenté, aux participants à la tribune, avant de relever les circonstances de son arrestation par les agents de service de renseignement. Une présentation faite par le camarade Jean-Bosco Puna, secrétaire permanent de cette plateforme de la société civile constituée de plus de 40 organisations congolaises.
Outre coordonnateur-général de la Société civile de la RDC, Christopher Ngoy est aussi coordonnateur de la plateforme sociopolitique « Sauvons la RDC ». Il a une grande capacité de mobilisation, cet ingénieur fait partie de ceux qui avaient initié la répétition pour réclamer le départ du pasteur Daniel Ngoy Mulunda à la tête de la CENI (Commission électorale nationale indépendante).
Il fait partie, également, de ceux qui avaient mobilisé les Congolais à s’opposer à tout glissement que le régime de Kinshasa voulait imposer au pays, en conditionnant la tenue des élections par un recensement général.
Ce qui a été à la base des évènements intervenus les 19, 20, et 21 janvier 2015. C’est d’ailleurs après ces événements que le coordonnateur Christopher Ngoy de la Société civile de la RD Congo et « Sauvons la RDC » a été arrêté par quatre personnes en tenue militaire et une autre personne en tenue civile, puis embarqué à bord d’une jeep de couleur blanche pour l’amener dans un lieu secret avant qu’il soit présenté en public et transféré à la Prison centrale de Makala.
Il était ce jour-là à Matonge, dans la commune de Kalamu, où il devait assister à une réunion de travail avec certains de ses collègues activistes des droits de l’homme.
Pour Christopher Ngoy, les conditions d’incarcération sont difficiles, très pénibles dans le pays. « Je ne pensais pas que j’allais survivre quand j’étais arrêté et détenu au secret. Mais, je leur pardonne ». C’est grâce à l’élan de solidarité qu’il avait quitté cet endroit secret, a-t-il soutenu. Raison pour laquelle, il a remercié tout le monde, même certains de la majorité au pouvoir qui soutenaient qu’il n’avait rien fait et qu’il fallait le libérer.
Christopher Ngoy a dit continuer son combat de la reconnaissance des droits du peuple congolais, le seul souverain. Il a, en outre, soutenu que si sa libération a été retardée, c’est parce qu’on ne voulait pas voir sa plateforme, qui a toujours réclamé le vrai changement dans le pays participer au Dialogue en cours.
Le coordonnateur de la Société civile a rappelé que sa structure tient à participer au « Dialogue politique » qui est conformément à la Résolution 2277 des Nations-Unies, issue de l’Accord d’Addis-Abeba. « Je ne veux pas participer au dialogue organisé par Kinshasa, pour juste applaudir. Je ne prendrai pas part à ce genre de dialogue », a -t-il martelé.
Relevons, par ailleurs, que concernant la « tribune de réflexion » sur le dialogue politique animée par Maître Bushiri, les réclamations ont été faites pour la tenue d’un vrai forum national conformément à la Résolution 2277 des Nations-Unies, issue de l’Accord-cadre d’Addis Abeba.
Par Lucien K.T