L‘accord qui se négocie à la cité de l’UA est-il passé à côté de la plaque ? Tout le monde s’interroge et s’inquiète quant à l’a venir de la RDC. Le texte dont la signature interviendra bientôt est taillé à la mesure des ambitions de deux camps : l’opposition pro-dialogue se tape la Primature et la Majorité présidentielle obtient le glissement du cycle électoral. Le deal, qui occulte le calendrier électoral, consacre une transition de deux ans et n’est pas moins une gageure.



Le Dialogue politique de la cité de l’UA aborde sa dernière ligne droite. Autour du’ facilitateur Edem Kodjo, les deux camps, c’est-à-dire la Majorité présidentielle et ‘Opposition pro-dialogue procèdent aux derniers réglages. Il s’agit de finaliser l’accord politique qui doit sanctionner la fin de ces travaux, lancés le 1er septembre 2016 à la cité de l’UA.



Dans la ville haute, l’essentiel de cet accord politique n’est plus un mystère. On en connait les grandes lignes. Après s’être cabrée sur sa position, l’Opposition pro-dialogue est parvenue à obtenir la direction du gouvernement de la transition. C’est un gouvernement de large union nationale qui aura la lourde charge de mener la transition vers l‘organisation des élections générales dont les délais constitutionnels n’ont pas pu être respectés.



C’est au bout d’intenses tractations que la Majorité présidentielle, indique-t-on, s’est enfin pliée à cette exigence de l’Opposition. En contrepartie, la MP a obtenu de l’Opposition l’extension sur une durée de deux ans de la transition post-dialogue. Mais, le haut fait de guerre de la MP reste le flou artistique qui entoure le calendrier électoral. L’accord politique qui se négocie à la cité de l’UA est demeuré mué sur la date probable de la présidentielle.



Aucun mot non plus sur le sort du chef de l’Etat, Joseph Kabila, au terme de cette transition, Aucune restriction ne lui est imposée pour ne pas prétendre à un nouveau mandat présidentiel. Sur ce point précis, l’accord est muet sur toute la ligne. Ce qui ouvre la voie à toute forme de spéculation.



LE PACTE KABILA – KAMERHE RENAIT

Joseph Kabila et Vital Kamerhe ont retrouvé leurs anciennes amours. Banni de la cour en 2009, après s’être opposé à une décision du chef de l’Etat de faire entrer les troupes rwandaises sur le sol congolais, le Dialogue de la cité de l’UA est parvenu à ramener Kamerhe dans la cour de Kabila.



Des sources proches de la présidence rapportent que Kamerhe a passé, mercredi soir à la résidence de Kabila, plus de deux heures d’entretien avec le chef de l’Etat. Un face-à-face qui en dit long.

Car, pour Kabila, Kamerhe est l’homme par qui le sauvetage du Dialogue est arrivé.

C’est grâce à Kamerhe que le Dialogue de la cité de l’UA a retrouvé une partie de son âme. C’est en récompense à tous ces sacrifices que la MP doit avoir consenti à lui céder la Primature. Le guerrier est récompensé.



Qu’est-ce la MP a engrangé? La moisson est abondante. Elle dépasse de loin celle de l’opposition. Car, outre l’évidence de la période transitoire de deux ans, qui consacre ipso facto le glissement, la MP a pu sauver des griffes de la Constitution son autorité morale, Joseph Kabila.



Pire, en restant silencieux sur le calendrier électoral, l’accord politique de la cité de l’UA a évité toute polémique autour de la présidentielle. Il n’y aura donc pas de date précise en ce qui concerne la prochaine présidentielle.

Le champ reste ainsi libre à la Céni (Commission électorale nationale indépendante) pour fixer à sa guise les dates de prochains scrutins, forte de données techniques en sa possession. Cela pour autant que l’accord de la cité de l’UA n’en fait pas une exigence. Voilà Kabila parti pour durer, tant que la Ceni alimente le doute sur sa capacité à convoquer un nouveau cycle électoral.



C’est dire que le grand gagnant du Dialogue de la cité de l’UA reste la MP. En cédant le gouvernement à l’Opposition, la MP a obtenu en contrepartie, le gros morceau. Deux ans de transition, pas un mot sur le calendrier électoral, c’est l’essentiel du Dialogue qu’a accepté de parrainer sur mandat de l’Union africaine le diplomate togolais Edem Kodjo.



A tout prendre, l’accord politique en gestation à la cité de l’UA ne résout pas le problème. Bien au contraire, il vient envenimer la crise préélectorale qui n’est pas loin de s’estomper. Que nous réserve alors l’avenir? Décidément, après la Dialogue de la cité de l‘UA, la RDC devait se retrouver dans une période de très fortes turbulences. L’accord qui en sort n’a pas cerné tous les contours du problème du fait de l’absence à ces négociations d’acteurs majeurs à la crise.

Ainsi, par la faute d’Edem Kodjo, la RDC n’est pas encore sortie de l’ornière.

Par LE POTENTIEL
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