André Thierry Kakwata (député national et président du Mouvement des Réformateurs Libéraux, MRL, membre de la Majorité présidentielle), a dit à ACTUALITE.CD que l’échéance des 21 jours pour la formation du nouveau gouvernement a débuté à partir de la réception officielle de l’accord par le président de la République (le 24 octobre et non le 18 octobre tel que l’accord l’exige).

Qu’est ce qui bloque l’exécution du point C de l’article 17 de l’accord qui stipule la mise en place du gouvernement dans les 21 jours qui suivent la signature de l’accord?

Je peux vous garantir qu’il n’y a rien qui bloque l’application de l’accord signé lors du Dialogue de l’Union Africaine, mais il faudra partir de faits. L’accord parle de 21 jours. Il faut aussi tenir compte du moment où la personne a été saisie. Parce que la signature a eu lieu le 18 octobre. Et le chef de l’État n’a été saisi qu’une semaine après. Soit le 24 octobre. Donc si nous devons partir de 21 jours, on doit compter à partir de la saisine et non de la signature de l’accord. Parce que le chef de L’État a pris connaissance de cet accord qu’une semaine après sa signature. Donc rassurez-vous que rien n’est bloqué. Tout marche tel qu’il se devait. Donc le train est en marche.
N’est-ce pas là une manœuvre de la MP pour faire trainer les choses ?

Non, ce n’est pas un problème de la MP comme beaucoup aiment le dire. Même partout dans le monde, ça se passe ainsi. Prenons l’exemple d’un enfant. Quand il nait, sa date de naissance n’est mentionnée que quand il sort du ventre de la mère. Le chef de l’État n’a été saisi qu’une semaine après la signature de l’accord. Soit le 24 octobre 2016. Donc c’est normal qu’il dise que l’accord ne sera applicable qu’à partir du moment où il lui est présenté.
Mais ça dépend de lui où de ce que l’accord exige ?

Non mais ça dépend aussi de lui parce qu’il en est acteur. Si vous voyez bien dans le préambule de l’accord, il est bien mentionné que cela se base sur l’ordonnance convoquant le Dialogue, de la résolution 2277 et de la Constitution. Qui a convoqué le Dialogue ? C’est le président de la République, en effet. Donc cela veut dire qu’il faudrait lui retourner le document pour que celui-ci lui soit aussi opposable.
Mais il est mentionné nulle part dans l’accord que cela doit dépendre du chef de l’État ?

En ce moment là qui est censé exécuter l’accord ? C’est justement celui à qui on a remis l’accord qui doit l’exécuter. Maintenant ce dernier aussi est libre de dire que l’accord ne sera appliqué qu’à partir du moment où cet accord lui a été présenté.
N’est-ce pas là déjà une violation ?

Ce n’est pas une violation. Ceux-là qui l’ont signé, pourquoi n’ont-ils pas aussi pris le temps d’organiser un rendez-vous le même jour avec le président de la République ? Parce qu’une journée à 24 heures. Alors on pouvait aussi signer l’accord le matin pour aller le remettre au chef de l’État le soir pour que ce délai exigé dans l’accord soit respecté. Mais là ils ont signé l’accord pour aller le présenter après une semaine au chef de l’État.
La faute au facilitateur alors ?

La faute n’est pas au facilitateur. Je ne suis pas là pour donner des cartons ou pour juger qui est fautif ou pas. Mais je suis là juste pour apaiser la classe politique congolaise, apaiser la population que tout le monde et pour dire cet accord sera respecté. Alors respecter l’accord nous oblige aussi à tenir compte de la saisine.
Comme les 21 jours ne seront comptés que depuis le 24, que fait le chef de l’État entretemps?

Vous devez savoir que l’accord comprend 25 articles. Quand il l’a reçu, le chef de l’État a promis qu’il va s’impliquer pour mettre appliquer cet accord. Et si nous allons à l’article 24 de cet accord qui stipule qu’il reste ouvert à la signature d’autres partis politiques, aux groupements politiques ainsi qu’à toutes les associations de la Société Civile qui s’engagent à respecter toutes ses dispositions. Le dialogue quand il a été convoqué c’était pour instaurer un climat de paix dans le pays. Mais il s’avère qu’une frange de l’Opposition et de la Société Civile n’ont pas participé à ses assises. Il y a aussi certaines personnalités qui n’y ont pas pris part. Le chef d’État entant que garant de la loi et la bonne marche des institutions, il se dit qu’on doit aussi lui donner une possibilité dans les 21 jours pour essayer d’inciter tous ceux qui n’ont pas participé au Dialogue à venir signer l’accord. Pour qu’on puisse trouver l’inclusivité voulue par chacun. Nous avons avant tout besoin de la paix dans le pays.
N’est-ce pas que c’est un défi que vous lancez à la frange de l’Opposition qui a pris part au dialogue ?

On ne la met pas en doute parce qu’elle fait partie de ceux qui ont mis en place l’article 24 de cet accord. Et cet accord ne doit pas être appliqué que sur base de l’article 24. Il faut tenir compte de tous ces 25 articles.
Peut-on parler d’un retard dans l’exécution ?

Il n’y a pas de retard.
Pourtant Vital Kamerhe a bien insisté que le délai de l’accord doit être respecté…

Nous devons comprendre l’esprit de ce texte. Moi je vous parle du problème de la saisine. Ils ont signé pour 21 jours. Mais celui qui doit mettre en application l’accord c’est le président de la République à qui l’accord a été remis une semaine après. Donc le 21 jours pour le président court à partir du 24 octobre. Donc si nous comptons à partir du 24, la mise en place du gouvernement est renvoyée au 18 novembre tenant compte des samedis et dimanches qui ne sont pas des jours ouvrables.
Interview réalisée par Stanys Bujakera

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