* Dans un contexte de crise économique sévère comme le cas actuel en RD Congo, on devrait à tout prix éviter un Exécutif éléphantesque.

Depuis le week-end, le nouveau Premier ministre rd congolais Samy Badibanga a entamé des consultations en vue de la formation de son gouvernement. Même si rien de substantiel n’a fuité de ces contacts top secrets pour l’instant, Forum des As a néanmoins glané quelques infos. Selon une source généralement bien informée, contactée tard dans la nuit d’hier, la Majorité présidentielle, les Oppositions et la Société civile dans sa diversité, n’émettent pas sur la même longueur d’onde quant au partage des ministères.
D’ores et déjà, l’exercice parait difficile pour le futur locataire du Palais tant convoité de la très symbolique avenue ex-3Z. Tout le problème se pose donc en des termes très simples : qui doit prendre quoi ? En d’autres termes, quels sont les ministères qui doivent revenir à la majorité présidentielle ? Les quels doivent être dirigés par des acteurs de l’Opposition et quel serait le quota de la très plurielle Société civile ?
A priori, l’heure est donc au partage. Mais une répartition très querellée au regard des enjeux politiques. Et même du poids de chaque ministère. Dans une sociologie politique où l’« Ego » prime souvent sur l’essentiel, chaque acteur proposé ou consulté vise gros. Cependant, des ambitions doivent avoir des limites.

QUID DES MINISTERES DE SOUVERAINETE ?
Sans conteste, nul ministère n’est plus important que l’autre. A partir du moment où chaque ministre est appelé à gérer un secteur précis de la vie nationale, on peut dès lors conclure que tous les ministères se valent. Malheureusement. Nombreux sont des acteurs politiques qui ne partagent pas cette conviction. On se rappelle le feuilleton d’un ministre nommé aux Affaires sociales mais qui avait par la suite décliné l’offre, estimant que celui-ci n’était pas intéressant en termes de dividendes. Ceci explique donc cela.
Toutefois, il y a lieu de souligner que de par leur nature, il existe des ministères considérés comme de souveraineté. Il s’agit essentiellement des ministères des Affaires étrangères, de la Défense nationale et de l’Intérieur. Comme on peut bien le constater, il est question des ministères stratégiques dont dépend la sécurité du pays dans toute son extension.
Compte tenu de leurs missions respectives, ces trois ministères doivent être dirigés par des personnes qui ont le profil. Quant à savoir de quelle composante devront sortir les trois ministres, cette question est du genre de celle qu’on ne pose pas. Raison simple. C’est qu’ici comme ailleurs, il existe des ministères sur lesquels le Président de la République a la haute main. Et, parmi ces ministères, figurent celui des Affaires étrangères, de la défense et de l’Intérieur. Logiquement, seules doivent être placées à la tête de ces trois ministères, des personnes en qui le Président de la république a « confiance », même si en politique, cela ressemble parfois à une fiction.

LA GESTION DES AMBITIONS : UNE EQUATION DIFFICILE EN INTERNE
Le Dialogue de la cité de l’Union africaine aura été une sorte de piège à l’éléphant. Aujourd’hui que la bête est prise, chacun veut obtenir son morceau. Le plus gros morceau. Alors, si l’analogie est celle de la chasse, alors on devra respecter les règles. C’est que même les chasseurs savent bien répartir. Sans la moindre querelle, ils savent quelle partie du gibier doit revenir au premier tireur.
Pour le cas d’espèce, le problème de partage des ministères ne devrait plus se poser. La question serait plus facile si déjà, en interne, les différentes composantes ainsi que la société civile avaient géré les ambitions de leurs membres. Au niveau de la majorité présidentielle, par exemple, tous les partis n’ont pas le même poids politique. Il en est de même pour les alliés de cette plate-forme présidentielle. Tous n’ont pas le même ancrage. Au niveau de l’Opposition, le même exercice s’impose. L’idéal aurait été que l’Opposition républicaine et l’Opposition pro-dialogue puissent harmoniser leurs vues avant l’ultime partage des ministères. Pareil avec la Société civile dans toutes ses loges. Ainsi, on aurait donné peu de travail au Premier ministre qui n’aurait plus qu’à présenter la mouture de son équipe au Raïs pour appréciation.
Quoi que l’on dise, il devra donc se poser un réel problème de gestion des ambitions à tous les niveaux. Personne ne voudrait donc faire le lit pour l’autre. Cependant, quelle que soit la querelle, on ne devrait pas transiger sur l’essentiel. Le Premier ministre Samy Badibanga est donc appelé à résoudre le problème de la représentativité. Pour les dix mois, les Congolais ont besoin des ministres compétents. Des acteurs d’une probité morale éprouvée. Il ne serait pas contre-indiqué que cette fois-ci, dans certains ministères, l’on puisse ressentir le vent du renouveau avec des visages nouveaux. C’est cela le nécessaire prix de l’électrochoc.

GARE AUX FAISEURS DE ROIS
En pareille période, l’expérience renseigne que plusieurs faiseurs de rois naissent.Des gens qui pensent qu’ils peuvent caser qui ils veulent au point de même de parasiter le bon fonctionnement du Gouvernement. Alors, il est temps de leurs tirer les oreilles. ll ne faudrait donc pas que cette fois-ci, le Gouvernement sente ces faiseurs de rois. Ils doivent comprendre qu’il s’agit d’un Exécutif qui a des missions prioritaires bien connues, à savoir la préparation des élections d’avril 2018 et l’amélioration tant soit peu, du quotidien de la population.
Quant au format même du Gouvernement en gestation, on ne devrait pas perdre de vue que celui-ci intervient dans un contexte de très basse conjoncture économique. Au regard de la crise financière dictée par la baisse des prix des matières premières, on aura tout gagné à éviter un Gouvernement éléphantesque. Plus le nouvel Exécutif sera grand, plus il sera budgétivore. Tenons-en compte. Grevisse KABREL
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top